par Martine Lacoste

L’illusion de la perte, qu’il s’agisse de la perte d’un enfant, d’un parent, d’un (e) ami(e), d’un travail, de la mobilité, de la santé, de la sécurité que tout cela engendrait – autre illusion si l’on conçoit que tous ces aspects sont pure émanation et prolongement de Soi et non l’ effet d’un soi-disant destin ou mauvais sort qui s’abat sur soi – cette illusion de la perte réveille une douleur proportionnelle à l’investissement du sur-moi vis à vis de ce à quoi il a accordé de l’intérêt, de l’importance, de la valeur.

L’illusion de la perte est le corollaire de celle de la séparation. Elles sont indissociables l’une de l’autre, en quelque sorte sœurs jumelles et nous entraînent au sein de la personnalité vers un leurre gigantesque dont les contours indéfinis avec leur pouvoir attractif nous absorbent tel d’un gouffre obscur, n’offrant pour seule perspective qu’une chute immémoriale vis à vis de laquelle l’auto- reflexe archaïque et ancestral est de désespérément résister.

Peut-on concevoir qu’en ces moments fondamentaux vécus au cœur de l’individualité et de l’humanité, ce qui, en vérité, est rappelé aux personnes concernées, sont ces états antécédents de morts-vivants, états intermédiaires qui interfèrent sur l’Identité vraie, états de dépendance mortifère qu’ils ont hérités de leur passé ancestral ou/et ramenés de leurs vies passées qu’il est temps d’identifier, de regarder et de lâcher.

Ces états, dont nous ignorions encore hier l’existence, sont les signes identifiables lorsqu’ils remontent à la surface d’un Appel puissant de l’Âme à transgresser les codes erronés de peur, de soumission, de limitation, de restriction, d’injonction, d’identification, de falsification et de distorsion qui siégeaient encore dans les limbes de l’inconscient individuel et collectif, en orchestrant subtilement chacune de nos décisions, prenant alors racine dans l’auto-injonction, la peur, le manque, la frustration, la culpabilité, la honte, le déni de vie, la soumission et la domination, le rejet de soi et des autres, les abominations expérimentées, propagées, perpétuées et transmises par les générations passées via la trame énergétiques et l’ADN quantique.

Y a- t-il à lutter contre ces situations diverses, ces cas de figure apparaissant sous la lumière des projecteurs modernes et pointés tels des épouvantails venant ébranler nos systèmes ? Certainement pas ! Peut-on plutôt les regarder se réveiller et se révéler au moment-même ou nous franchissons une barrière supplémentaire, celle atteinte précédemment par nos ancêtres restés au stade de l’auto-défense et des guerres, en vue de défendre leur simple survie, leur territoire ?

Plutôt que de continuer à lutter contre ce qui a été, EST et sera de toute éternité au fil des cycles, pourrait-on plutôt voir les mouvements intérieurs et extérieurs actuels qui surgissent en tout point sur la planète, comme la montée d’une sève, la levée d’une graine en train de sortir de terre avec pour unique objectif celui de goûter et d’absorber pleinement la lumière et entraînée à laisser périr à la surface ce qui est dépassé, achevé ?

Et qu’observé sous ce nouvel angle, il y aurait plutôt lieu de se réjouir de tout ce qui s’effondre et disparaît en soi et autour de Soi plutôt que de le redouter, de le repousser, de le juger et de s’en plaindre sans cesse ?

Ainsi, au moment-même où nous vivons ce que nous qualifions habituellement de séparation et de perte, se pourrait-il que se produise au delà des apparences formelles, un mouvement évolutif sans précédent pour ceux et celles qui partent, pour ceux et celles qui restent ? Vis à vis de ce qui est détruit comme de qui se construit ?

Et à voir comme l’avènement, l’enfantement d’une nouvelle Terre et d’une nouvelle ère d’où toute douleur aura un jour disparue ?

Reçu de l’auteur par mail

Source: La Presse Galactique