« La Bhagavad-Gîtâ »
Poème mystique de 700 versets, inséré dans la grande épopée anonyme du Mahabharata, La Bhagavad-Gîtâ, « Le Chant du Seigneur », est considérée comme la « Bible de l’Inde ». Le dieu Krishna, avatar de Vishnu (voir Mythes et dieux de l’Inde), prenant la forme d’un conducteur de char, expose ici au jeune guerrier Arjuna, une doctrine portant sur l’action, la discrimination, la connaissance et la dévotion.
La présente traduction est de Camille Rao et de Jean Herbert, indianiste bien connu qui est aussi le préfacier. Le volume comprend un glossaire, un index et des « définitions psychologiques » importantes. Parmi les innombrables commentaires écrits sur ce texte, celui de Shrî Aurobindo (1872-1950) offre l’intérêt du regard d’un homme qui se retira de la vie publique après une carrière politique ardente pour rechercher une religion synthétique universelle. Fondateur, en 1926, d’un ashram dont il fut le gourou très influent jusqu’à sa mort, il a su adapter la pensée indienne à la vie moderne. Formé en Occident, il rend ici accessible pour nous ce grand trésor spirituel. — Colette-Rebecca Estin
Extrait du chapitre 2 :
18. – Les corps limités ont une fin, mais ce qui possède et emploie le corps est infini, illimitable, éternel, indestructible. Ainsi donc, ô mon Ami, lutte !
20. – L’Âme ne naît ni ne meurt. Ce n’est pas une chose qui un jour commença d’exister, et qui, s’en allant, ne reviendra jamais plus à l’existence. L’Âme est non-née, ancienne, éternelle ; Elle n’est pas tuée lorsque est tué le corps.
22. – L’âme incarnée rejette les vieux corps et en revêt de nouveaux, comme un homme échange un vêtement usé contre un neuf.
23. – Les armes ne la peuvent pourfendre, ni le feu la consumer, ni les eaux la pénétrer, ni le vent la dessécher.
24. – On ne saurait la pourfendre, on ne saurait la brûler, on ne saurait la mouiller ni la dessécher. Stable éternellement, immobile, pénétrant tout, elle EST, pour toujours et à jamais.