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« Libre d’Apprendre : Pourquoi libérer l’instinct du jeu rend nos enfants plus heureux, plus autonomes, et de meilleurs élèves pour toute la vie »

par Peter Gray

Les parents envoient leurs enfants à l’école avec les meilleurs intentions, pensant qu’ils en ont besoin pour devenir des adultes productifs et épanouis. Ils doutent souvent du bon fonctionnement des écoles, mais la sagesse conventionnelle veut que ces problèmes peuvent être résolus avec plus de moyens, de meilleurs enseignants, des programmes plus difficiles, et/ou des examen plus rigoureux.

Et si le problème venait de l’école elle-même ? La triste réalité est que l’une de nos institutions préférées, par sa nature même, ne répond pas aux besoins de nos enfants et de notre société.

L’école est un passage obligé pour les enfants, qui restreint fortement leur liberté – les adultes ne toléreraient pas eux-même de telles contraintes dans leurs lieux de travail. Ces dernières décennies, nous avons forcé nos enfants à rester de plus en plus de temps dans ce cadre, et de solides preuves (résumées dans mon dernier livre) indiquent que ce n’est pas sans causer de graves dommages psychologiques. Par ailleurs, plus les scientifiques étudient le mode d’apprentissage naturel des enfants, plus ils comprennent qu’un apprentissage enthousiaste, profond et authentique, n’est possible que dans des conditions quasiment opposées à celles de l’école.

La scolarité obligatoire fait partie intégrante de notre culture depuis plusieurs générations. Aujourd’hui, la plupart des gens auraient du mal à imaginer comment les enfants peuvent apprendre le nécessaire pour réussir en société sans passer par l’école. Le président Obama et le secrétaire à l’éducation Arne Duncan aiment tant l’école qu’ils veulent même allonger les jours et les années scolaires. La plupart des gens pensent que la conception de base des écoles, telle qu’on la connait aujourd’hui, est validée par des preuves scientifiques montrant que c’est ainsi que les enfants apprennent le mieux. Mais en réalité, rien n’est plus loin de la vérité.

Les écoles telles que nous les connaissons aujourd’hui sont le produit de l’histoire, et pas d’une recherche sur l’apprentissage. La conception actuelle de nos écoles découle de la Réforme protestante. On vit alors apparaître des écoles pour apprendre aux enfants à lire la Bible, à croire en l’Ecriture et aux figures d’autorité, sans les remettre en question. Les premiers fondateurs des écoles l’indiquent clairement dans leurs écrits. L’idée que les écoles aient pour but le développement de la pensée critique, de la créativité, de l’initiative personnelle ou de la capacité à apprendre par soi-même – des compétences essentielles dans notre économie actuelle – ne leur effleurait même pas l’esprit. Que les enfants agissent par eux-même était pour eux un péché qu’il fallait casser ou réprimer à tout prix.

Même si l’Etat a repris les écoles, les rendant obligatoires et laïques, la structure de base et les méthodes d’enseignement n’ont pas changées. Les tentatives de réformes ultérieures sur des points superficiels n’ont pas modifié la conception de base. La méthode hiérarchique, par évaluation, suppose que l’apprentissage repose sur un système de récompense et de punissions où la curiosité et le vrai désir d’apprendre n’ont pas leur place. Elle sert surtout à endoctriner et rendre obéissant. Il n’est pas étonnant que de grands entrepreneurs et innovateurs dans le monde aient quitté l’école à un jeune âge (comme Thomas Edison), ou disaient détester l’école et apprendre non pas grâce à elle, mais de leur côté (comme Albert Einstein).

Il n’est pas étonnant qu’aujourd’hui même les « meilleurs élèves » (et peut-être eux en particulier) rapportent que le processus de scolarisation les « lessive ». Un élève diplômé avec brio, a expliqué à un journaliste pourquoi il remettait à plus tard l’université : « le désir de bien réussir me rongeait et je n’ai pas beaucoup dormi ces deux dernières années. J’avais cinq ou six heures de devoirs tous les soirs. La dernière chose que que je voulais était que ça continue. »

La plupart de élèves – qu’ils aient de bons résultats, des résultats moyens ou qu’ils soient en échec scolaire – ont perdu leur goût de l’apprentissage à leur entrée au collège ou au lycée. Mihaly Czikszentmihalyl et Jeremy Hunter ont récemment mené une étude sur plus de 800 élèves de la sixième jusqu’à la terminale, dans 33 écoles différentes dans le pays. Les élèves devaient porter une montre-bracelet spéciale émettant un signal au hasard durant la journée. A chaque fois que le signal retentissait, ils devaient remplir un questionnaire indiquant où ils étaient, ce qu’ils faisaient et s’ils étaient heureux ou malheureux. C’est à l’école qu’ils étaient – de loin – le moins heureux, et à l’extérieur qu’ils étaient le plus heureux, quand ils jouaient ou discutaient avec des amis. A l’école, ils ressentaient de l’ennui, de l’anxiété ou les deux. [NdT : voir aussi l’article « Pourquoi avoir la tête ailleurs nous rend malheureux« .] D’autres chercheurs ont montré qu’à chaque nouvelle année, les élèves adoptent des attitudes de plus en plus négatives envers les matières enseignées, en particulier envers les mathématiques et les sciences.

La société en général tend à ignorer ces conclusions. Nous ne sommes pas surpris qu’apprendre soit désagréable. Nous pensons que c’est une pilule qu’il faut avaler et qui finira par payer sur le long terme. Certaines personnes pensent même que c’est une bonne chose que l’école soit désagréable car cela permettrait aux enfants d’apprendre à tolérer les désagréments, puisque de toute manière la vie après l’école n’est pas agréable. Peut-être que l’école est-elle la raison de ce triste point de vue. Bien sûr, il y a des haut et des bas dans la vie, à l’âge adulte comme dans l’enfance. Mais il y a bien des façons d’apprendre à tolérer les désagréments sans devoir rajouter à cela une scolarité désagréable. Les recherches montrent que les personnes de tous âges apprennent mieux quand elles sont motivées à approfondir des questions qui les concernent réellement, et des objectifs de vie qui sont les leurs. Dans ces conditions, apprendre devient en général amusant.

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J’ai passé une grande partie de ma carrière de chercheur à étudier comment les enfants apprennent. Les enfants viennent au monde avec la capacité magnifique de diriger leur propre éducation. La nature leur a donné de puissants instincts éducatifs, comme la curiosité, le ludisme, la sociabilité, l’attention à ce qu’il se passe autour d’eux, et le désir de grandir et de faire aussi bien que les enfants plus âgés et les adultes.

La preuve que tout cela vaut pour les petits enfants se trouve sous les yeux de tous ceux qui ont regardé un enfant grandir de la naissance jusqu’à l’âge scolaire. Par leurs propres efforts, les enfants apprennent à marcher, courir, sauter et grimper. Ils apprennent leur langue maternelle en partant de rien, et apprennent ensuite à affirmer leur volonté, à débattre, amuser, ennuyer, se faire des amis, charmer et poser des questions. Par les interrogations et l’exploration, ils acquièrent énormément de connaissances sur leur environnement matériel et social, et par le jeu, ils acquièrent des compétences pratiques favorisant leur développement physique, intellectuel, social et émotionnel. Ils font tout cela avant que quiconque ne cherche à leur enseigner quelque chose, de quelque manière systématique que ce soit.

Cette étonnante progression et capacité d’apprendre ne s’arrête pas d’un coup quand l’enfant a 5 ou 6 ans. C’est nous qui y mettons un terme avec ce système coercitif qu’est l’école. La leçon la plus importante et mémorable de notre système scolaire est que nous devons éviter autant que possible un apprentissage sous la forme du travail.

Mes recherches portaient sur l’apprentissage chez les enfants qui sont « d’âge scolaire » mais qui ne sont pas envoyés à l’école, ou qui ne sont pas dans une école tel qu’on l’entend habituellement. J’ai examiné comment se déroule l’apprentissage des enfants dans les cultures qui n’ont pas d’écoles, surtout les cultures de chasseurs-cueilleurs, le genre de cultures dans lesquelles notre espèce a évolué. J’ai également étudié l’apprentissage dans notre culture, quand on laisse aux enfants le soin de s’éduquer par eux-mêmes et qu’on leur donne la possibilité et les moyens de s’instruire. Dans ces conditions, la curiosité naturelle des enfants et leur goût de l’apprentissage persiste tout au long de l’enfance et de l’adolescence, jusqu’à l’âge adulte.

Un autre chercheur qui a documenté la puissance de l’auto-apprentissage est Sugata Mitra. Il a installé des ordinateurs en plein air dans des quartiers très pauvres en Inde, où la plupart des enfants ne vont pas à l’école et sont majoritairement illettrés. A chaque fois qu’il a installé un tel ordinateur, des dizaines d’enfants s’attroupaient tout autour, et comprenaient comment l’utiliser sans l’aide des adultes. Ceux qui ne savaient pas lire ont commencé à lire en interagissant avec l’ordinateur et les autres enfants. Les ordinateurs ont permis aux enfants d’accéder à toute la connaissance du monde – dans un village isolé, les enfants qui ne savaient rien sur les micro-organismes ont fait des recherches sur les bactéries et les virus grâce à leur ordinateur et ont utilisé cette nouvelle connaissance de manière appropriée dans leurs conversations.

Les expériences de Mitra illustrent comment les trois aspects fondamentaux de la nature humaine – la curiosité, le ludisme et la sociabilité – peuvent se combiner à merveille dans un but éducatif. La curiosité a attiré les enfants vers l’ordinateur et les a poussé à l’explorer; le ludisme les a motivé à apprendre comment l’utiliser; et la sociabilité a permis à ce que les apprentissages individuels des enfants se répandent comme une traînée de poudre à des dizaines d’autres enfants.

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De nos jours, dans notre culture, de nombreuses voies permettent aux enfants d’appliquer leurs pulsions et instincts naturels à l’apprentissage de tout ce qu’il leur faut pour une vie adulte réussie. Plus de 2 millions d’enfants aux Etats-Unis suivent désormais une éducation à la maison ou au sein de la collectivité plutôt qu’à l’école, et une proportion croissante des familles privilégient un apprentissage autogéré plutôt que des approches pédagogiques conventionnelles. Ces parents ne donnent pas de leçons, ne font pas passer d’examens, mais établissent un milieu de vie qui facilite l’apprentissage. Ils aident aussi leurs enfants à participer à des activités communautaires qui vont dans le sens de leur apprentissage. Certaines familles de ce genre suivent cette approche depuis longtemps et leurs enfants sont désormais des adultes qui réussissent dans l’enseignement supérieur et dans leurs carrières.

Ma collègue Gina Riley et moi avons récemment interrogé 232 de ces familles. Selon leur témoignage, les principaux avantages de cette approche reposent dans une curiosité, une créativité et un goût de l’apprentissage ininterrompu chez les enfants, et dans la liberté et l’harmonie qui règne dans la famille quand il n’y a pas les pressions et les horaires de l’école, et pas non plus la manipulation obligée pour que les enfants fassent des devoirs qui ne les intéressent pas. Comme l’a dit une des mères : « Il y a très peu de stress dans nos vies… Nous avons une relation très étroite fondée sur l’amour, la confiance et le respect mutuel. » Puis elle poursuit : « En tant qu’enseignante je vois que ma fille a une pensée critique que n’a pas la plupart des élèves adultes de l’université… Ma fille vit et apprend dans le monde réel et adore ça. Que pourrais-je demander de plus ? »

Riley et moi finissons une étude sur environ 80 adultes qui ont eu une éducation autogérée à la maison quand ils étaient « d’âge scolaire ». Les résultats complets ne sont pas encore connus, mais il est clair que ceux qui ont choisi cette approche appartenaient à des milieux socio-économiques variés et sont devenus dans l’ensemble des adultes épanouis.

Comme l’approche autogérée de l’éducation à la maison a gagné en popularité, de plus en plus de centres et de réseaux sont apparus pour offrir des ressources, des liens sociaux et des opportunités éducatives supplémentaires pour les enfants et les familles qui suivent cette approche (voir le nouveau site AlternativesToSchool.com). Grâce à cela – et avec les bibliothèques et autres ressources communautaires qui ont toujours été disponibles, et bien sûr, avec Internet – les opportunités éducatives sont illimités.

Mais toutes les familles n’ont pas les moyens ou le désir de mettre en place une éducation autogérée à la maison. Certaines préfèrent l’option d’une école dite démocratique, où les enfants sont responsables de leur propre éducation dans un cadre qui optimise leurs opportunités éducatives et où il y a d’autres enfants avec qui se socialiser et apprendre. (Il ne faut pas confondre ces écoles avec les écoles Montessori ou d’autres types d’écoles « progressistes » où il y a plus de jeux et de choix que dans les écoles classiques, mais qui néanmoins maintiennent un système hiérarchique maître-élève et un programme relativement uniforme que tous les élèves sont censés suivre).

Depuis de nombreuses années, j’ai observé comment se déroulait l’apprentissage dans une de ces écoles, la Sudbury Valley School, à Framingham, dans le Massachusetts. On dit que c’est une école, mais c’est en réalité très différent ce qu’on entend par « école ». Les élèves, de 4 à 18 ans, font ce qu’ils veulent pendant la journée, tant qu’ils respectent les règles de l’école. Ces règles, choisies démocratiquement à l’Assemblée de l’Ecole par les élèves et le personnel, n’ont rien à voir avec l’apprentissage; mais ont à voir avec le maintien de la paix et de l’ordre. Elles sont appliquées par un système juridique calqué sur celui de notre société. L’école a actuellement 150 élèves environ et 10 membres de personnel. Elle fonctionne avec un budget par élève inférieur de moitié à celui des écoles publiques de la région. Elle accepte quasiment tous les élèves qui le souhaitent et dont les parents acceptent de les inscrire.

Aujourd’hui, il y a environ deux douzaines d’écoles aux Etats-Unis qui suivent ouvertement le modèle de Sudbury Valley, et d’autres qui reprennent ses caractéristiques principales. Par rapport à d’autres écoles privées, ces écoles ont des frais de scolarités peu élevés, et certaines ont des frais variant selon des échelles mobiles. Les élèves viennent de milieux très différents et leurs personnalités sont très variées.

Si vous ne l’avez jamais vu de vos yeux vus, il est difficile d’imaginer comment une telle école peut fonctionner. Et pourtant, Sudbury Valley existe depuis maintenant 45 ans et comporte des centaines de diplômés, qui se débrouillent très bien dans le monde réel.

Il y a quelques années, mon collègue David Chanoff et moi avons mené une étude de suivi des diplômés de l’école. Nous avons constaté que ceux qui ont suivi des études supérieures (75 pourcent environ) n’ont pas signalé de difficulté particulière à entrer dans une école de leur choix et à réussir une fois admis. Même ceux qui n’avaient jamais suivi de cours formels ont bien réussi dans des universités et grandes écoles prestigieuses. En tant que groupe, qu’ils aient suivis des études supérieures ou non, ils ont eu beaucoup de facilité à trouver un travail. Ils ont intégré un large éventail de professions, comme les affaires, les arts, la science, la médecine, et d’autres métiers du service et métiers spécialisés. La plupart ont déclaré que le grand avantage de l’éducation de Sudbury Valley a été de pouvoir acquérir un sens de la responsabilité personnelle et une capacité de maîtrise de soi qui leur a servi dans de nombreux aspects de leur vie. Beaucoup ont aussi parlé de l’importance des valeurs démocratiques qu’ils avaient acquises, par la pratique, à l’école. Plus récemment, deux grandes études sur les diplômés, menées par l’école elle-même, ont donné des résultats similaires et ont été publiées dans des livres.

Les élèves de cet établissement apprennent à lire, à calculer et utiliser des ordinateur de manière ludique, tout comme les enfants dans les cultures de chasseurs-cueilleurs apprennent à chasser et cueillir. Ils développent aussi des intérêts et des passions spécialisés, qui peuvent conduire directement ou indirectement à des carrières. Par exemple, un mécanicien et inventeur très prometteur a joué pendant son enfance à construire et démonter des objets pour voir comment ils marchaient. Un autre diplômé, devenu professeur de mathématique, jouait de manière intense et créative avec les maths. Et encore un autre, une patronnière de haute couture, jouait à confectionner des vêtements de poupée puis des vêtements pour elle et ses amis.

Je suis convaincu que Sudbury Valley fonctionne aussi bien parce qu’elle offre un cadre éducatif qui favorise le développement personnel des capacités naturelles des enfants. Cela suppose certaines conditions :

a) la possibilité illimitée de jouer et d’explorer (ce qui leur permet de découvrir et de poursuivre leurs intérêts);

b) la possibilité d’être soutenus par un grand nombre d’adultes attentifs et instruits qui les aident sans les juger;

c) une mixité entre enfants et adolescents d’âges différents (car les jeux dans ces conditions sont beaucoup plus propices à l’apprentissage que lorsque tous les enfants sont tous du même niveau);

d) la participation directe dans une communauté stable, morale, démocratique, dans laquelle ils acquièrent un sens de la responsabilité envers les autres et pas juste pour eux. Pensez-y : Il n’y a aucune de ces conditions dans les écoles classiques.

Je ne dis pas que l’éducation autogérée est une panacée. La vie n’est pas toujours facile, quelles que soient les conditions. Mais mes recherches et les recherches d’autres personnes m’ont convaincu, au-delà de tout doute, que les pulsions naturelles et les capacités des jeunes à apprendre sont tout à fait suffisantes pour motiver leur éducation toute entière. Quand ils recherchent l’aide des autres, ils la demandent. Nous ne devons pas à forcer les gens à apprendre; nous devons simplement donner la liberté et la possibilité de le faire. Bien sûr, tout le monde ne va pas apprendre la même chose, de la même manière, ou au même rythme. Mais c’est une bonne chose. Notre société se nourrit de la diversité. Notre culture dépend d’une grande variété de compétences, d’intérêts et de personnalités. Et surtout, il nous faut des personnes qui vivent leur passion et qui sont responsables d’elles-mêmes durant leur vie. C’est le propre des personnes qui ont choisi leur propre éducation.

Peter Gray est un professeur émérite de psychologie à l’université de Boston. Son dernier livre s’intitule : « Free to Learn : Why Unleashing the Instinct to Play Will Make Our Children Happier, More Self Reliant, and Better Prepared for Life«  (Basic Books, 2013). Il est aussi l’auteur d’un manuel d’introduction à la psychologie (« Psychology, » Worth Publishers, maintenant dans sa sixième édition), d’un blog régulièrement mis à jour pour le magazine Psychology Today (Freedom to Learn), et de nombreux articles scientifiques sur les méthodes d’apprentissage naturelles des enfants. Avec ses collègues, il a récemment lancé un site web (AlternativesToSchool.com) conçu pour aider les familles à trouver et établir un cadre pour l’apprentissage autogéré des enfants.

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