Il y a peu j’ai rencontré un homme déchu ! Avant (il y a environ 6 ans) il baignait dans l’allégresse, la jouissance financière et matérielle dont tout le monde rêve un jour de trouver. Aujourd’hui il est l’ombre de lui-même. Complètement démuni de tout, désocialisé, il n’a plus que sa nationalité qui lui appartienne.
C’est une femme assise dans le train face à moi. Elle regarde par la vitre, les yeux dans le vide. Elle semble regarder loin, loin devant elle. Ce regard perdu la ramène sans doute vers un passé plus léger que le présent car elle cache des larmes. Je ne la connais pas mais elle m’émeut et lorsque son regard croise le mien je lui fait un petit sourire pour lui dire « je comprends » ou « çà va aller ».
Je crois que notre époque est une parenthèse dont on se souviendra TOUS. Un jour nous en parlerons comme d’un souvenir lointain. Il aura peut-être l’allure d’un miroir brisé, d’une paire de chaussures oubliées sur une route, d’un parfum qui s’échappe d’un flacon dans un coin de salle de bain ou d’une chaîne brisée. Une mémoire vivante secouant nos âmes fragiles dressées comme les drapeaux sous un ciel de pluie fine !