Comme je compatis à toute Vie, à tout Être, quelle que soit sa forme, son expérience !

Je compatis à toute situation, qu’elle soit mienne ou inconnue. Je compatis à ma propre destinée, au jeu qui se révèle doucement chaque instant.

Ainsi, comment puis-je m’en vouloir d’avoir fait tel ou tel choix ? Comment puis-je envier l’aventure de mon voisin, convoiter la réussite d’un autre, ou me poser des questions inadéquates sur le fait d’aimer tout, la Vie, la réalité, les rêves, l’Absolu ?

Je suis née pour devenir une créature consciente de son Univers.

Je suis née pour me réveiller à la Splendeur de toute chose.

Je suis née pour être moi, emplie de « défauts » et de « qualités » humaines.

Si je pense pouvoir m’éloigner de ce chemin, c’est que je cherche à convoiter celui d’un autre.

Si je décide de regarder mes imperfections, c’est que je doute de ma réalité unique.

Si je me lasse de certaines situations, c’est que j’ai oublié que tout n’est qu’un leurre, que je reconstruis chaque jour, lorsque je rouvre les yeux sur ce monde aux folies multiples.

Alors, j’aime ! J’aime Moi et moi. J’aime mon ouvrage du moment. J’aime tout ce qui m’entoure, des fleurs aux oiseaux dans le ciel. J’aime à cœur perdu cette minette qui s’affale sur mes genoux, lorsqu’elle pressent que je vais voguer dans les nuées sans limites. J’aime respirer la Vie, la sentir vibrer, s’affoler, s’alanguir, se reposer, s’étirer, être.

J’aime par-dessus tout, tout ce Qui est, ici et maintenant.

J’aime ce que d’autres trouvent laid, cruel, innommable, insupportable. Non pas par irrespect ou désinvolture, mais parce que je n’ai pas choisi cet aspect de ma vie. Je compatis de toute mon âme, de tout mon cœur, de tout ce Que je suis, et déverse mon Amour sans fin vers ceux qui peinent, qui souffrent, qui se sacrifient, qui pleurent, qui abdiquent. Je leur rends grâce de me faire remarquer ce que je n’ai pas choisi d’être. Je les remercie de me montrer leurs périples, tout en n’y prenant pas part. Je pourrais sembler sans cœur, impassible, irrespectueuse ou opportuniste, mais il n’en est rien. Je comprends la souffrance pour l’avoir connue maintes fois et encore. Je comprends le manque, car il a fait un bout de route en ma compagnie. Je comprends l’absurde pour l’avoir vu se poser sur mon cœur, et versé des larmes amères, tant de fois.

A ce que je ne peux changer : je le regarde avec compassion, même si quelque chose en moi se rebelle, ou souffre de tant de sottises inutiles.

A ce que je ne peux comprendre, je laisse mon intellect analyser le fait et trouver où le ranger, pour plus tard, ou pour jamais.

A ce que je ne peux aimer, je m’en excuse et souris tendrement. Je ne suis pas un dieu, un surhomme, une fée, une divinité, une magicienne, je suis moi, tout simplement. Je m’octroie des choix et les expérimente jusqu’à la lie. Je dissèque, pour mieux goûter, tout ce qui se présente à moi, pas à pas, instant après instant. Et je me rassasie de tout ce qui m’est offert ou de tout ce que j’ai décidé de savourer. La vie est si immense et généreuse.

Si j’analyse le mot « compassion », il résonne en moi : avec passion. C’est ainsi que je mène mon expérience : avec passion.

Ma passion m’a révélée de merveilleuses aventures, puisque ne sachant jamais faire les choses à moitié. Elle m’a permis de me tromper et de croire aux légendes, aux contes doucereux, aux histoires d’Amour, et de dégringoler la pente amère de la désillusion. Ma force m’a donné la possibilité de me relever à chaque fois, pour repartir de plus belle, vers des ailleurs plus cléments. Et j’y suis parvenue, tout en étant si loin du drapeau « arrivée ». Il me reste tant à voir, tant à découvrir, qu’une seule vie ne me suffira jamais.

J’aime. J’aime dans l’absolu depuis ma naissance. Je suis peut-être « fleur bleue », mais n’est-ce pas ainsi que l’on reste dans une certaine frivolité, une insouciance salutaire et non suicidaire ? N’est-ce pas cette petite folie qui nous maintient la tête hors de l’eau quand tout se noie autour de nous ? Dans mon for intérieur, je sais que rien ni personne ne pourra détruire totalement cette partie de moi. Je suis elle, elle est ma personnalité et nous jouons bien ensemble.

Je compatis pour ceux qui ne savent plus rêver, qui ne peuvent plus s’émerveiller d’un vol de papillon, d’un éclat de rire de bébé, d’une brise douce qui câline nos sens, d’un regard amoureux qui fait frémir notre cœur. Je compatis pour ceux qui ont choisi la lutte, contre la vie, contre la mort, contre les injustices, contre tous, contre eux. Je les aime d’autant plus que je comprends leur expérience, puisque c’est un des choix que j’aurais pu faire. Je compatis envers tous ceux qui se battent pour leurs coutumes, leurs valeurs, leurs opinions, leurs devoirs, leurs acharnements, leurs convictions, leurs défaites. Je les embrasse toutes. Personne n’a jamais eu tort, personne n’a jamais eu raison, mais tous ont suivi leur cœur, leur famille, leur habitude, leur tradition, leur bon sens.

C’est ainsi que je m’émerveille de la complexité que nous avons décidé d’expérimenter. Cet écheveau, garni de possibles, est le meilleur refuge qui soit, lorsque la lassitude envahit chacun de nous. Il ne nous reste qu’à cueillir la pomme qui réjouira nos sens et nous fera ressentir que la Vie peut tenir dans une seule main.

La compassion envahit ce Que je suis et l’Amour infini l’accueille dans son berceau éternel…

Comme vous êtes Beaux et Belles ! Et quel bonheur d’être en votre compagnie …quel doux bonheur.

Avec passion, j’aime, je vous aime !