Des astrophysiciens américains sont partagés quant au sort de la comète ISON, qui passera au plus près du soleil jeudi. La majorité d’entre eux pensent toutefois que ce gros bloc de glace cosmique va se disloquer.
« Un grand nombre d’entre nous s’attend à ce que la comète se brise en morceaux et certains pensent qu’elle se vaporisera totalement », a indiqué Carey Lisse, un expert des comètes au laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins, lors d’une conférence de presse téléphonique.
Celui-ci note cependant que « d’autres scientifiques estiment qu’elle pourrait survivre » et passer de l’autre côté du soleil avec un noyau réduit mais entier. « Je pense qu’il y a peut-être 30% de chances pour cela », a dit M. Lisse, tout en se déclarant « pessimiste » sur cette éventualité. ISON ne passera qu’à 1,17 million de km du soleil et subira alors des températures de 2700 degrés.
« Cette comète n’est pas très solide, elle est formée à 50% ou peut-être 30% de glace d’eau », et la taille du noyau est assez petite par rapport à la moyenne des comètes observées jusqu’à présent, a expliqué le scientifique. Son diamètre a été estimé à 1,2 kilomètre maximum, a-t-il ajouté.
« Pas d’expérience »
« Nous n’avons jamais observé avant une comète comme ISON, qui vient du nuage d’Oort aux confins (extrêmement froids) du système solaire et qui va frôler le soleil », a relevé Karl Battams, astrophysicien au Naval Research Laboratory à Washington. « De ce fait, nous n’avons pas d’expérience qui nous permettrait de prédire ce qui va se passer », a-t-il estimé, ajoutant qu’on ignorait « si ISON ne s’est pas déjà fragmenté » en s’approchant du soleil.
Depuis sa découverte en septembre 2012 par des astronomes amateurs russes, cette comète provenant des origines du système solaire, il y a 45 milliards d’années, mobilise toute la communauté scientifique. Elle s’est échappée du nuage d’Oort il y a seulement quelques millions d’années, relèvent les astrophysiciens.
Si ISON survit à son passage rapproché du soleil, elle sera visible la nuit en décembre et ce jusqu’à début février. Elle croiserait dans ce cas au plus près de la Terre le 26 décembre à environ 64 millions de kilomètres.
sda-ats
Source: http://www.swissinfo.ch/