Historiquement, il semble que les années se terminant en « 14″ donnent la tonalité du siècle en matière de guerre ou de paix comme le démontre un article d’Atlantico.fr Quand cela s’est-il passé ? Quels ont été les éléments survenus dans les années se terminant en « 14″ et ayant entraîné une ère de guerre ou de paix ? La tendance pourrait-elle se confirmer en 2014 et retrouve-t-on aujourd’hui des traits communs avec les situations des siècles précédents ?
1414
Pour remonter encore plus loin dans l’Histoire, Jan Hus, un théologien tchèque, fut enfermé en 1414, suite à son excommunication par l’Eglise pour hérésie, dans un monastère dominicain de Constance, avant d’être brûlé vif l’année suivante. Ce qui enclencha un processus de création de l’Eglise hussite, inspirée par ses idées, et ensuite les croisades contre les hussites. Le protestantisme voit en Jan Hus un précurseur, à l’origine de la Réforme, avec son cortège de conflits et de guerres.
1514
Un siècle après, l’année 1514, donne, en revanche, l’exemple de l’établissement de la paix dans une situation initialement explosive : les premiers navires portugais atteignent l’île de Tunmen, près de Canton, et se heurtent au refus des Chinois de leur permettre de débarquer sur le continent. Après de longues et âpres négociations, un accord bilatéral « donnant- donnant » est trouvé : les Portugais, moyennement paiement des droits de douane et la vente de poivre, achètent aux Chinois leurs soies, perles et porcelaine. Le « doux commerce » prend ainsi le dessus, in extremis, sur la guerre qui semblait pourtant, au départ, inévitable…
1714
Deux siècles après – et sans y voir aucune synergie actuelle – la Russie, en voie de redressement, se sentant le vent en poupe, écrase en 1714 la Suède lors de la bataille de Storkyro dans la Grande guerre du Nord, occupe militairement la Finlande et étend les premières fondements de son Empire tsariste sur les Pays baltes.
1814
L’année 1814 est, bien évidemment, celle du début du Congrès de Vienne qui forge la physionomie et les grands équilibres géopolitiques de l’Europe tout au long du XIXe siècle, après l’effondrement de l’Empire de Napoléon. Ce Congrès reste dans l’histoire de la géopolitique comme une première tentative, issue de pourparlers diplomatiques, de fonder la paix européenne reposant sur la balance des pouvoirs nationaux, une source d’inspiration pour les futurs organismes supranationaux, comme la Ligue des Nations et l’Organisation des Nations Unies.
1914
Enfin, n’oublions pas que le siècle précédent a véritablement commencé, sur le plan géopolitique, le 28 juin 1914, avec l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône de l’Autriche-Hongrie et de sa femme Sophie par le nationaliste serbe de Bosnie-Herzégovine Gavrilo Princip, membre de la société secrète de la « Main noire ». Ce fut l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale.
2014
Ceci étant, il est logique qu’en janvier 2014, et donc, sans doute, seulement à l’aube du XXIe siècle, nous devons tirer des leçons de ces expériences historiques, sans pour autant tomber dans le piège du « passéisme » et sans oublier que l’Histoire ne « repasse jamais ses plats » à l’identique.
La principale particularité de l’année 2014 par rapport au passé réside, fondamentalement, dans le fait qu’elle va accentuer et rendre de plus en plus audible pour tous un véritable changement de monde que vit actuellement l’Humanité toute entière. L’ampleur de ce changement civilisationnel est comparable avec la Renaissance de la fin du XVe siècle, anticipée par la banalisation de l’imprimerie en Occident, ou encore par l’invention de l’électricité lors de la Deuxième Révolution industrielle, au carrefour des XIX et XXe siècles. Ce gigantesque changement peut être mesuré à l’aune d’une métamorphose sémantique : les mêmes mots, que nous avons l’habitude d’utiliser depuis des décennies, sans trop réfléchir à leur sens initial, ne signifient plus désormais la même chose qu’auparavant : le temps, l’espace, l’intelligence, l’éducation, etc.
Dans ce contexte, le « mot de passe » pour ouvrir le « logiciel » de l’année 2014 sera la globalisation, à savoir – les permanentes et instantanées interconnexions, interactions et interdépendances entre les gens, les places et les idées sur notre planète, devenue plate et minuscule. La globalisation, dans cette perception, constitue – indépendamment de toutes les considérations idéologiques, politiques, émotionnelles – la quintessence de ce début du XXIe siècle, l’air que nous respirons tous, sans aucune exception, partout et à tous les instants.
L’année 2014 sera, avant tout, celle de l’accélération de la globalisation, avec ses deux motrices principales qui changent complètement la donne planétaire : primo, le passage du livresque au numérique et, secundo, la perte par l’Occident de son « monopole de l’Histoire », détenu depuis plusieurs siècles, à la faveur de nouveaux pôles d’excellence en constante ascension : Chine, Brésil, Inde, Corée du Sud, Russie, etc. – ceux qui s’adaptent mieux et plus vite aux impératifs du nouveau monde…
Source: http://www.atlantico.fr/
Trouvé sur http://www.neotrouve.com/