Alors qu’un rapport de l’Académie chinoise des sciences sociales estime que Pékin est désormais une ville « à peine vivable » en raison de la pollution, les images tournées par de jeunes Russes au sommet d’une immense tour de Shanghai sont particulièrement explicites. Au fur et à mesure de leur ascension, cette métropole disparaît dans une nappe grise.
Ils s’appellent Vadim Makhorov et Vitaliy Raskalov. Ces deux jeunes Russes amateurs de sensations fortes racontent qu’ils ont profité de la pause du chantier pour le Nouvel An chinois, le 31 janvier, pour se lancer à l’assaut de la Shanghai Tower, 650 mètres, 120 étages, la future deuxième plus grande tour du monde.
Une fois qu’ils ont atteint la plate-forme installée au sommet de la tour, ils ont réussi à escalader l’immense grue qui surplombe la structure. Un point de vue vertigineux au-dessus d’une ville rendue invisible par la pollution.
Dans la presse chinoise, la société qui gère la tour a promis d’empêcher désormais ce type d’escalade. Quant à la pollution, la création d’un fonds pour l’assainissement de l’air a été annoncée mercredi. Il devrait être doté de 1,6 milliard de dollars.
Cœur en cavale, jambes en coton, vision floue et gorge nouée : les symptômes du vertige paralysent le corps. En apprivoisant l’esprit, redécouvrez le plaisir des hauteurs ! Avoir le vertige, perché sur un éperon rocheux à plusieurs centaines de mètres du sol, demeure une réaction instinctive saine ! Comme un signal d’alarme, l’effroi naturel prévient du danger potentiel d’une chute mortelle, et son frisson caractéristique parcourt même le dos d’alpinistes chevronnés dès qu’ils empruntent des voies exposées. Mais si la crainte — phobos — du vide est récurrente et obsédante, les risques encourus sont objectivement nuls. Si le vertige se fait souffrance incontrôlable jusqu’à provoquer la panique, alors l’acrophobie[1] guette… Voici cinq pistes d’action pour lâcher le moton !
[1] Du grec « acro » qui signifie « à l’extrêmité de », l’acrophobie désigne la phobie spécifique des hauteurs.
1- Regarder sa peur en face
Étape initiale logique, l’acceptation de son angoisse, plutôt que la crainte et l’évitement, libère d’un statu quo stérile et entrouvre les portes du mieux-être. Répétez après moi : « J’ai peur, donc je suis » !
2- Les mots pour guérir
Exprimer son malaise et ses sensations, et les échanger avec d’autres souffrant de troubles similaires fait avancer la connaissance, et donc la guérison. Outre les réunions de groupe, des forums proposent de clavarder en tout anonymat, parfois même avec des thérapeutes. Au Québec, l’association Phobie Zéro offre diverses formes de soutien actif à ses membres.
http://www.phobies-zero.qc.ca ou ligne d’écoute : (514) 276-3105
3- Inspirer, souffler… relaxer
Yoga, taï chi, sophrologie… Les méthodes pour réapprendre à respirer sereinement et ainsi contrôler son souffle et son état d’excitation mentale sont nombreuses. Ces solutions douces détendent le corps et l’esprit dans une recherche d’équilibre subtil entre contrôle et abandon. Sur le terrain, cet apprentissage donne les moyens d’appréhender plus sereinement l’angoisse.
4- Du virtuel au réel
Il y a près de 10 ans, des chercheurs étasuniens présentaient une thérapie « virtuelle » pour lutter contre les phobies spécifiques. Équipées d’un appareillage sophistiqué (casque intégral avec écran et gants munis de capteurs) les personnes phobiques sont virtuellement plongées dans la situation traumatisante. Huit séances suffiraient à créer une désensibilisation efficace. Cela dit, pour s’assurer la pérennité des bienfaits, mieux vaut se pratiquer « pour de vrai » : initiation à l’escalade intérieure, baptême de parapente au-dessus d’un lac, rando sur sentiers aux expositions progressives…
Pour plus d’infos sur la thérapie virtuelle au Québec : www.uqo.ca/cyberpsy
5- Vertiges de plaisir…
« À chaque forme de vertige correspond une forme de plaisir »[1]. Selon la psychanalyste Danielle Quinodoz, auteure du livre Le vertige, entre angoisse et plaisir,cette réaction psychique est liée au processus de différenciation qui survient entre l’enfant et sa mère… De cette séparation découleraient à l’âge adulte divers types d’angoisse correspondant à autant de vertiges. Par exemple, si le vide vous effraie mais vous attire impitoyablement, vous êtes peut-être sujet au vertige que l’auteur nomme « par fusion », symptomatique des personnes dont l’angoisse initiale est de se fondre et de disparaître dans l’objet idéalisé… Mais si la différenciation originelle a été digérée, le plaisir est alors dans le contrôle que l’on peut exercer sur l’ancienne angoisse. Danielle Quinodoz réalise alors un surprenant parallèle avec les vertiges recherchés par les sportifs extrêmes… En plongée sous-marine, l’impression de se fondre et de se perdre dans l’immensité bleue — vertige par fusion — est l’une des sensations grisantes recherchées par les amateurs de hauts-fonds. Elle dresse ainsi une liste pertinente de divers sports et de leurs vertiges associés.
Source: http://www.espaces.ca/