par Bertrand Duhaime – les Chroniques de la Presse Galactique
La projection de l’âme désigne la faculté universelle des êtres vivants et incarnés de quitter leur corps pour explorer dès maintenant les divers plans spirituels de la Conscience cosmique ou de l’Absolu. En fait, comme le temps et l’espace ne sont que des illusions, il s’agit plutôt pour elle d’expérimenter ou de ressentir des états d’être supérieurs aux états d’être habituels, ce qui se constate immédiatement par la peur de l’inconnu ou du vide qui amène à se contracter. Il n’empêche que l’âme peut se projeter sur tous les plans de la Conscience cosmique aussi facilement qu’elle meut le corps sur le plan physique, dans la mesure qu’un être s’y est entraîné. Cet apprentissage ne concerne pas l’âme, il vise plutôt à dresser ou habituer l’intellect et le subconscient. Mais, plus la voie qu’elle emprunte pour faire son expansion est subtil et vibrant, plus elle peut s’élever dans les hauteurs spirituelles. Pour l’être incarné qui se livre à cet apprentissage, c’est une question d’abandon complet dans la sérénité afin d’éviter toute tension et toute résistance.
Chez l’être humain, la vie spirituelle représente un phénomène naturel puisqu’il en est issu et qu’il ne peut s’empêcher d’y retourner, de la réintégrer lors de sa transition, mais, déjà, dès son incarnation, dans ses états de songe, de rêverie, de coma ou de sommeil. Pour cette raison, nul n’a besoin de vivre ici-bas un genre de vie spécial ni de chercher de l’aide à l’extérieur pour y parvenir. C’est un attribut naturel qu’on peut considérer comme son domaine propre. Sauf qu’un être y parvient plus facilement s’il vit dans le détachement, ce qui n’a rien à voir avec le refus des plaisirs de la vie et la nécessité de combler ses besoins réels. Tout commence par le développement de la sérénité qui passe par la maîtrise des émotions et des passions et par la mise en disponibilité dans le silence intérieur ou vide mental. En cela, il n’existe pas de technique plus efficace que celle qu’il s’invente et ressent bien puisque tout moyen doit s’ajuster à l’individu, plutôt que le contraire.
Il faut savoir que, selon le degré d’évolution personnelle, la projection animique peut s’opérer par divers points du corps, plus précisément par les chakras ou centres d’énergie. En général, l’âme aime s’échapper par la glande pituitaire, que d’autres appellent le troisième œil, situé au milieu du front. Pour les êtres plus évolués, elle emprunte plutôt le centre de la nuque ou le centre coronal, au milieu du crâne, qu’on appelle la voie étroite parce qu’il apparaît à l’être doté de la vision subtile, comme un point lumineux qui prend un peu d’expansion lors de l’atteinte des conditions optimales , ce qui signale le moment idéal d’amorcer la projection et de s’évader dans les plans supérieurs. Mais elle passe rarement par le cœur, bien que cette possibilité demeure. Chez les êtres moins éveillés ou conscients, elle peut quitter le corps par les centres inférieurs de la colonne vertébrale, ce qui reste pourtant peu recommandable.
Lors d’un exercice, la projection animique se fait sentir par un engourdissement, signe que l’âme se détache et se concentre, qui commence dans les pieds et gagne graduellement les parties supérieures du corps, dans une montée à travers les centres d’énergie. Parvenu au centre du cœur, il se produit généralement une pause, avant que l’engourdissement gagne les organes supérieurs, jusqu’au sommet de la tête. À ce moment, le praticien sent que quelque chose – soit son corps subtil — veut sortir de lui, de son entité physique, cherchant à s’envoler comme un oiseau, complètement libre et autonome. S’il lui arrive d’être attiré par une perception de son corps, il le perçoit comme d’un point fixe, sentant qu’il peut désormais se mouvoir à la vitesse de la pensée, ce qui l’appelle à développer une certaine maîtrise de celles-ci. À ce moment, son corps pourrait lui paraître complètement immobile, les yeux grand ouverts et fixes, dans un visage un peu gris ou terne, parce que les radiations de son corps diminuent grandement. Les premières fois, une telle vision peut l’inquiéter, d’où il gagne à s’y faire, sans quoi il risque une rentrée prématurée désagréable dans ce véhicule comme paralysé.
Lorsqu’il s’affranchit de l’attraction terrestre à laquelle son corps est soumis, le praticien peut avoir l’impression d’être aspiré vers le haut, comme s’il subissait une succion aussi soudaine que puissante, ce qui peut provoquer en lui un choc qui s’exprime par une détonation. Comme il s’agit d’un processus normal, le fait de s’y arrêter ne pourrait que provoquer le retour spontané de l’âme dans le corps. Soulignons que la moindre peur peut produire un effet similaire. Au contraire, si l’expérience s’est bien déroulée, l’âme qui n’a plus besoin du corps, auquel elle reste pourtant liée par le cordon d’argent, ni des facultés mentales, devenant tout ressenti et tout intuition. Autrement dit, pouvant se rendre instantanément n’importe où, par simple fixation d’un but, toute connaissance lui est dispensée par perception directe, donc sans recours au moindre support. Lors des premières expériences, il convient d’éviter de s’aventurer, pour ainsi dire, trop loin ou de s’échapper sur des plans très élevés. Dans certains états d’euphorie ou d’extase, elle pourrait choisir d’y rester, ce qui forcerait le détachement du corps et une transition définitive. C’est pourquoi le praticien gagne à demander, dès le début de sa projection, la direction de son Centre divin pour qu’il ajuste son subconscient à ses possibilités du moment, en prenant la peine d’assigner une destination et un délai temporel très précis.
Chez la majorité des êtres incarnés, le plus grand obstacle à la projection animique réside dans les jeux de l’intellect qui l’empêche dans sa croyance qu’il peut s’agir d’un phénomène pénible, dangereux ou impossible. À ce chapitre, il faut admettre que les gens simples, peu portés à se questionner inutilement, y parviennent plus facilement, même qu’ils peuvent s’y livrer spontanément sans en prévenir leur entourage, n’osant pas en parler de crainte d’éveiller le scepticisme ou de s’attirer des railleries. Ce n’est pas le cas des travailleurs du ciboulot qui peinent longtemps avant que le phénomène se produise puisque, pour le vivre, il faut éviter le moindre effort pour y arriver : il faut le laisser se produire à son rythme naturel, sans quoi l’âme donne l’impression de coller au corps, d’y rester rivé. L’esclave de la folle du logis doit peu à peu se convaincre de ses aptitudes innées par des mots de douceur, de confiance, de sécurité, intervenant dans l’indifférence la plus totale pour ce qui a trait au moment propice de l’envol.
Chacun gagne à savoir que, au cours d’une projection dans les plans subtils, les choix ou les actes qu’il pose rebondissent sur lui à la vitesse de l’éclair, ce qui peut devenir traumatisant dans le cas de l’émission d’ondes négatives. Mais, dans l’évidence de son incapacité à projeter ses torts sur autrui, il en vient à se connaître intimement et il n’a pas d’autre choix que de s’ajuster. Encore, il peut lire son passé ou son avenir dans la Mémoire cosmique, qu’il est convenu d’appeler les Registres akashiques ou les Annales de son âme. En cela, il peut découvrir comment liquider un lien karmique nuisible ou comment réorienter sa vie par rapport au plan de son âme. En fait, un être en projection peut faire tant de choses et tant y apprendre, ce qu’il est impossible à résumer autant dans l’étendue et la portée, qu’il ne parviendra jamais à s’en lasser. Même qu’il devra apprendre à limiter ses incursions s’il sent qu’il s’adonne à une fuite dans l’Esprit qui l’amène à se désintéresser de ses responsabilités terrestres.
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L’expression «voyage de l’âme» rend maladroitement la notion ésotérique de la «projection animique», une séparation de l’Esprit du corps pour explorer l’un des douze Mondes divins (ou 144 000 plans spirituels). Elle implique précisément une exploration du plan animique ou christique. Par un entraînement adéquat, l’âme peut participer à divers états d’être purement spirituels, sur les plans supérieurs de la Conscience divine. Ce phénomène se produit sur un souffle qui absorbe le temps et l’espace, abolissant les notions de distance et la durée, et amenant à réaliser que Tout est en Tout. Alors, dans un abandon confiant à la Vie (Énergie cosmique), l’âme suit un réseau subtil, aimantée par ses nobles aspirations, exprimées dans l’amour et la pureté d’intention, qui indiquent les directions à suivre ou les états à exprimer.
Bien qu’un sujet puisse se projeter sur tous les niveaux de la conscience, en général, celui qui vibre à un taux vibratoire inférieur procède généralement par le centre sexuel ou le plexus solaire, réalisant une «projection astrale» ou un «voyage en astral», mélange douteux de vérité et d’illusions, dans les sphères des probabilités, tandis que celui qui jouit d’un taux vibratoire très élevé procède généralement par le chakra coronal pour entrer dans une «projection animique», une «projection spirituelle» ou un «voyage de l’âme», dans les sphères de la vérité et de la certitude.
En effet, par la projection spirituelle, par le biais de l’âme, qui se réalise dans la région de l’occiput ou du sommet du crâne, l’être humain peut sonder tous les azimuts du Cosmos, entrant dans l’omniscience, l’omniagence, l’omniprésence et l’omnipotence. Il s’évite ainsi d’entrer en contact avec bien des illusions, agissant au niveau de la Réalité éternelle immuable.
Tant qu’il n’est pas dûment formé, l’adepte devrait éviter complètement la projection dans l’astral. L’astral est un état-tampon réversible, entre l’éthérique et le mental, fort inquiétant. C’est d’abord le plan de la génitalité, avec toutes les lourdeurs et les fascinations qu’il suppose. À un niveau, il contient tous les archétypes de la Vie, dont les archives akashiques (le Livre de la Vie ou le Registre de Pierre), donc tous les prototypes des réalités extérieures et toutes les formes virtuelles.
Sur un autre plan, plus proche de l’éthérique, c’est une essence subtile qui engendre instantanément les états d’être et les pensées qui passent à travers soi, d’où le danger de confusion et d’illusion. Le plan astral inférieur contient également les archétypes inférieurs (grossiers), les formes larvaires de la vie, les entités et les trépassés très peu évolués, qui peuvent s’amuser de façon malfaisante ou communiquer leur désespérance à leurs visiteurs mal immunisés contre eux. On n’y situe pas pour rien l’enfer et le purgatoire. Sur ce plan, le voyageur spirituel ne sait jamais à quelle influence pernicieuse il peut se lier. Il y existe des maîtres-guides, mais par le déterminisme de leur rôle, ils peuvent devenir tout aussi parasitaires et impérieux, tentant d’imposer leur conception quand même limitée de l’évolution spirituelle.
Par bonheur, aucun de ces inconvénients n’existe dans la projection animique, qui se produit sur un plan spirituel parfait, d’où l’avantage de toujours se projeter par ce moyen. À trop fréquenter l’astral sans préparation, sans précaution, sans protection, sans être guidé par un Maître spirituel, un praticien peut s’attirer des accidents ou des désordres plus ou moins sérieux dans sa vie courante. Sans compter que, comme il a été dit plus haut, dans une transe euphorique prolongée, le voyageur peut se couper entièrement du plan physique et transiter définitivement sur ce plan. Mais les méfaits les plus répandus sont la désincarnation, la dépersonnalisation, la folie et la manie suicidaire. Notons que la danse frénétique ou langoureuse, certains types de musique brutale ou voluptueuse, les drogues, l’alcool, l’abus de sa sexualité ouvrent facilement à l’astral, le plan des désirs et de la sensualité, créant avec lui des liens puissants, difficiles à rompre par la suite.
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