Il m’a fallu des années pour l’apprendre, en raison de la peur du manque que je portais, puisque je provenais d’une famille très pauvre, mais, avec le temps, j’ai réussi à découvrir qu’il n’y avait rien de plus simple que de vivre dans l’Abondance. C’est simplement une question d’estime personnelle, de conformité au plan de son âme, de juste milieu et de confiance dans la Providence divine. De façon atavique, comme la plupart des êtres humains ignorant des lois de la Vie, j’avais toujours pensé que l’expérience de l’abondance était une affaire de «sueur de bras», jusqu’à ce que je découvre que c’était plutôt une affaire de «sueur de front». Autrement dit, une vie d’abondance, c’est l’affaire de cueillir les fruits de ce que l’on sème par rapport à sa conception de ce qu’est la vraie richesse.
D’abord, il faut savoir que, au sens spirituel, l’abondance se définit par la possession, dans le monde de la densité, de tout ce qui est de l’ordre du nécessaire et de l’essentiel, de manière à mener convenablement chaque l’expérience, partie du projet de son âme, avant sa naissance. L’abondance ne consiste pas à obtenir les moyens de se procurer tous les gadgets désirés, de se permettre toutes ses facéties, de faire l’expérience de toutes ses chimères, de vivre toutes ses illusions, mais de tout obtenir ce qui permet d’accomplir son plan de vie dans la sérénité et la sécurité, tout en profitant modérément des plaisirs de la vie, mais sans ce qui engendrerait la distraction et la dispersion. Outre la compréhension spirituelle d’un sujet incarné, c’est ce qui explique les divers degrés d’abondance, car il y a des gens qui ont besoin de vivre l’expérience de la pénurie, non parce qu’ils sont punis ni pour s’apitoyer sur leur sort, mais pour apprendre à demander , tout en se prenant en main et en s’assumant de plus en plus, afin de le changer par leur puissance créatrice, tandis que d’autres ont besoin de vivre dans la richesse, voire l’opulence, pour apprendre à partager, à collaborer au bien commun, à développer leur sens de la générosité sans attente et sans jugement.
Ainsi, comme toute autre réalité, l’abondance est le fruit de sa juste conception de la vie, du degré d’amour que l’on porte, de la reconnaissance de la place qu’on y occupe et de la gratitude sincère qu’on parvient à exprimer. Autrement dit, en cette matière comme en toute autre, chacun reçoit conformément à ce qu’il vibre consciemment ou inconsciemment. En cela, s’il se croit le fruit du hasard, s’il se pense la victime du sort, s’il se croit irrévocablement né pour un petit pain et pour un service de valet, plutôt que de se percevoir comme un roi dans son propre univers et un prince dans celui des autres, il est certain qu’il ne s’attirera pas ce qui l’assurera de vivre dans la dignité. Tout commence par la nécessité de s’évaluer, dans son service d’amour et de dévotion à Dieu et dans son service humanitaire, puisqu’un être libre ne peut s’attendre à ce que son Créateur, qui ne juge pas et ne peut pas juger, se substitue aux prérogatives qui relèvent de son libre arbitre.
En passant, le Créateur n’a demandé à personne de faire ou d’agir pour avoir, mais d’être, afin de devenir un canal de la plénitude et de la félicité de l’Absolu. Ainsi le tenant de la pensée que l’être humain n’est rien d‘autre qu’une bête de somme destinée à un dur labeur, pour obtenir sa subsistance, tout au long de sa vie, n’obtiendra jamais le support de l’Univers pour se tirer du misérable destin auquel il se condamne par des croyances issues de son étroitesse d’esprit.
En cela, la clé fondamentale réside dans l’amour de soi et des autres qui, se fondant sur l’estime de soi, la confiance en soi, le respect de soi, le droit d’occuper la première place dans son univers, sans avoir de compte à rendre à autrui, amène à partager librement, comme la Vie le fait sans cesse, selon la grandeur du canal subtil qu’on lui présente, à se donner généreusement dans la perspective du bien commun, plutôt qu’à devenir une citerne hermétique qui tente toujours de s’approprier davantage de biens, de s’attirer davantage d’attention ou de considération, d’obtenir davantage de services. Car celui qui cherche à parasiter les autres ou à les exploiter sans vergogne, qui se soucie de leur regard, ne pensant qu’à son propre bonheur, ne peut réussir indéfiniment sans prendre un jour sa leçon.
Personnellement, avant d’appliquer rigoureusement la loi d’Attraction, susceptible de m’attirer l’abondance constante, j’ai mis des années, parce que, malgré ma conviction que ce que mon Maître spirituel m’avait enseigné était vrai, du moins pour les autres, je conservais des doutes sur ma propre capacité d’amener ladite loi à agir, surtout que, en raison des humiliations et des écarts de conduite vécus dans ma jeunesse, je n’avais pas une grande estime de moi-même, ce qui m’amenait à penser que l’Absolu se foutait probablement éperdument du petit être que j’étais, même qu’il devait m’attendre quelque part avec une brique et un fanal pour me punir de mes péchés . Mais à force de me faire dire que cet Être infini était impassible, qu’il ne jugeait pas, qu’il n’appliquait nulle justice et qu’il aimait toutes ses créatures d’un amour égal, impersonnel, inconditionnel, sans jugement et que sa Loi ne faisait ni acception ni exception, j’ai décidé de me jeter à l’eau et de tester la Providence universelle, qui n’est que la Causalité éthique, mais qu’on appelle à tort la Justice immanente.
Le Maître m’avait toujours dit : «Lorsque tu sors et qu’une expérience qui te dit quelque chose t’est proposée, ne regarde pas le prix, vérifie plutôt si tu détiens, dans le moment, le montant sur toi ou en banque, sans considérer qu’il peut être déjà affecté à payer ton prochain loyer ou à défrayer une autre dépense, et permets-toi l’expérience en toute confiance pour vérifier ce qui va ensuite se passer.»
Un bon soir que des gens m’avaient invité à un repas gastronomique, dans un grand restaurant, là où je n’aurais jamais osé me convier moi-même, j’ai décidé de passer à l’action et de tester ce principe cosmique d’attraction, qu’on peut aussi considérer comme d’action et réaction ou de cause à effet. Pour accompagner le repas qu’on m’offrait, j’ai décidé, sans souci, d’ajouter, en commun partage, une bouteille de bon vin (425 $ ou environ 350 €). En passant, par manque de connaissance, j’ai appris que la qualité d’un vin ne provenait pas de son prix, mais de sa rareté, car, à mon goût, j’ai fait un choix assez misérable.
Quelle ne fut pas ma surprise, à mon retour à la maison, de retrouver, placés en éventail, sur mon buffet de cuisine, six billets de 100 $. N’allez pas croire que j’étais assez naïf pour croire qu’il s’agissait d’une manifestation spontanée de l’Invisible, bien que, dans la coïncidence, j’aie immédiatement soupçonnés mon Guide spirituel d’y être pour quelque chose, histoire de me conforter, par sa complicité, dans la décision de ne plus jamais me priver quand j’aurais sur moi ou en banque les moyens de me permettre une expérience enrichissante. Et c’est ce que je fais toujours depuis, dans le sentiment de ma dignité et sans jugement de valeur, détaché du regard d’autrui.
De toute évidence, ce montant avait été placé là par l’un de mes colocataires puisque, à l’époque, je détenais un centre d’enseignement métaphysique immense (quatre étages) que je partageais avec des êtres moins heureux ou fortunés que moi. En bon commissionnaire, il avait dû recevoir ce montant d’un donateur qui voulait garder l’anonymat, ce qui a amené cet aimable intermédiaire à éviter autant de s’identifier que l’aimable donateur.
Par la suite, certaines personnes de mon entourage se sont permis de me suggérer que, si je n’avais pas dans mon environnement de généreux donateurs pour compléter mon maigre salaire de travailleur autonome, je ne pourrais jamais mener une existence aussi agréable et bien pourvue que celle que je m’accordais. Immédiatement, je leur ai demandé de cesser de contribuer à mon bonheur pour vérifier ce qui allait se passer. Et ils ont dû se rendre à l’évidence que, avant même qu’ils en fassent le choix, quelqu’un de mieux nanti qu’eux, en outre plus généreux, détaché et discret les remplaçait.
Et je vous livre mon secret : depuis mon premier geste audacieux pour mettre le principe spirituel de l’Abondance à l’épreuve, ma réussite a toujours résulté du fait que je n’ai jamais rien demandé à personne, mais uniquement et directement à Dieu. Ainsi, toute personne qui, depuis, entre dans mon espace psychique ne peut qu’être l’un de ses émissaires, le temps qu’il acceptera de servir à ce poste. Pour ma part, bien que plutôt frugal, ascétique ou spartiate de nature, je n’ai jamais plus émis le moindre souci à propos de l’argent, des biens ou des services dont j’avais besoin et je n’ai jamais été déçu dans mon nouveau comportement érigé en système.
À preuve, lorsque j’ai loué la maison de campagne que j’occupe présentement, suite à la fermeture en catastrophe de mon centre, il ne me restait que 750 $ (environ 570 €) en banque, alors que le premier mois devait déjà soustraire 650 $ de ce montant. Pourtant, malgré de longs épisodes de maladie, qui m’ont privé de travail et de revenus, j’y habite depuis 20 ans et je n’ai jamais eu de problème à m’acquitter de mes dettes, à combler mes besoins, même à me payer un peu de luxe.
Comme on le voit, l’Abondance, c’est une question de taux vibratoire personnel, compte tenu de ce que consciemment et inconsciemment on se reconnaît comme droit et comme devoirs. Tout répond à la perception que l’on a de soi, à sa certitude d’avoir immédiatement droit au bonheur, qui, de toute manière, ne peut que rester relatif dans la troisième dimension. Autrement dit, tout dépend du message qu’on lance dans l’Univers qui, mécaniquement, reproduit ce qu’on vibre le plus puissamment.
Dans cette perspective, celui qui pense toujours à économiser, parce qu’il ne parvient pas à s’imaginer d’autres sources d’approvisionnement que lui-même, par son travail matériel, qui cherche toujours un homme à tout faire pour réparer ses choses au lieu de faire appel à un spécialiste, qui croit devoir recevoir un traitement moindre que l’être le plus riche de la planète, ne peut que s’attirer la pénurie et la désolation. Lorsqu’il a besoin de quelque chose, il doit se l’offrir sans hésitation au prix qu’on lui propose, sans courir après les soldes – bien qu’il puisse profiter de celles qu’il trouve inopinément. En cela, le Cosmos, qui sait tout, sait bien guider dans ses déplacements courants.
Dans la vie, chacun doit accomplir son devoir et se reconnaître, en tout et partout, les mêmes droits et les mêmes privilèges que les autres membres de l’humanité. Même qu’il doit éviter de se comparer à qui que ce soit, ne voyant ni plus petits ni plus grands, ni plus pauvres ni plus riches, rien que des gens occupés à différentes expériences pour permettre à Dieu d’explorer, à travers chaque individu, tous ses aspects, et de valider ses concepts infinis et multiformes, afin d’éviter de s’assigner inconsciemment et arbitrairement une position précise dans l’échelle des bons retours de la Vie. Surtout, il doit s’évaluer, exprimant de façon claire, nette, précise et vivante le montant horaire qu’il croit mériter, sans exagérer au point d’induire en lui-même des toutes sur la possibilité que cette évaluation personnelle se manifeste. Une fois qu’il aura établi en permanence une circulation énergétique fluide, en correspondance de son évaluation, il aura toujours le loisir de l’augmenter encore et encore selon ses possibilités psychiques d’assimilation.
Encore, dans son parcours de vie, il aide grandement de fréquenter des gens riches — en s’abstenant bien de dépendre d’eux, comme le conseille la Bible et le Coran, parce qu’ils deviennent facilement arrogants, arbitraires et despotiques –, et des endroits luxueux, en plus de rêver d’opulence. En présence de gens fortunés et dans les endroits luxueux, on ne peut que se retrouver dans un champ vibratoire d’abondance propice à augmenter le sien.
De toute manière, un être ne recevra jamais plus que ce dont il a besoin pour mener l’expérience instructive du moment puisque son âme filtre ses demandes à partir du projet qu’il s’est imposé avant de naître devant les Maîtres du Destin. Sauf que, à ce propos, aucun être humain ne détient plus de plan de vie ni de dette karmique, bien que les temps présents, dans la perspective de l’Ascension, n’inclinent pas trop vers les projets trop matérialistes associés à un paradis artificiel et permanent qu’on chercherait à s’édifier dans la densité et la dualité.
Dans ce contexte, rien n’empêche un être de terminer son présent cycle dans les meilleures conditions à tous égards. À quoi bon continuer de penser petit, quand on peut penser grand comme son propre Être originel, qui est infini, ou de vivre dans une austérité que Dieu ne demande même pas, puisqu’il demande qu’on apprenne à lui ressembler en tout, même sur la fréquence de l’Abondance? Le sacrifice n’aide nullement à gagner son ciel : il s’agit d’une illusion qui produit l’effet contraire, amenant à régresser, parce qu’on transgresse alors le principe qui appelle à se donner toujours plus de vie! L’Abondance ne peut en rien empêcher la réalisation spirituelle chez un être qui sait mettre chaque chose à sa juste place, de garder les moyens au service de sa fin et se permettre un peu de tout sans abus, donc dans le juste milieu.
Mais celui qui cherche l’abondance pour accumuler dans l’intention unique d’échapper à sa peur du manque, court à la catastrophe, s’expose à l’implosion. L’Abondance invite à donner, à semer, à partager, à échanger avec ceux qui ont, c’est-à-dire avec ceux qui portent de l’Amour et de la Lumière. L’énergie de l’Abondance ne perdure et n’augmente que là où elle reste, fluide, en grande circulation régulière. Sinon, elle ralentit, rendant rigide et timoré, même amer, préparant un cadavre, dans un vieillissement prématuré que tous peuvent constater. Alors s’impose un choix: partager sans compter et vivre ou, dans une sempiternelle crainte de manquer ou de perdre, retenir, vivre dans la tension et l’angoisse, s’appauvrir, se densifier, s’étioler et crever!
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