La conscience désigne diversement la perception plus ou moins claire que chacun peut avoir de son existence et du monde extérieur par le biais des sens internes et externes; ce qui sait par l’intermédiaire de quelque chose; la connaissance immédiate de sa propre activité psychique; l’acte ou l’état dans lequel un sujet se connaît en tant que tel et se distingue de l’objet qu’il connaît; la fonction par laquelle un sujet connaît ses propres état; le sentiment d’exister. Elle donne la perception claire qu’un sujet a de son existence et de ses actes par la réflexion et l’analyse de ses états psychiques. Elle porte à réfléchir sur les faits et à porter un jugement de valeur sur ses propres actes. Résultant d’un mouvement ou d’une vibration de l’Esprit, elle se situe au milieu, entre le Microcosme et le Macrocosme, et elle révèle le degré d’union entre l’être humain et la Source divine. Dans un contexte moral, ce mot peut n’évoquer que le jugement intérieur sur la qualité morale ou éthique d’un acte. Dans ce dernier sens, en spiritualité, on le définit comme l’acte manifesté grâce à l’intention pure qui confère le vrai pouvoir. En effet, elle active l’énergie de l’Univers par le truchement du Treillis planétaire et la Résille cosmique à l’intérieur de la Conscience christique.
La conscience n’est pas le résultat de l’apprentissage par la lecture ou l’écoute ni la satisfaction d’une envie, d’une curiosité, pas plus qu’elle n’est une adéquation à des principes philosophiques ou spirituels. Elle résulte d’un éclairage, par la Lumière divine, d’une zone intérieure jusque là inconnue ou oubliée. Car elle implique qu’il faille comprendre la partie immergée, subtile, de son être avant d’en connaître la partie émergée ou extériorisée, la part manifestée dans la densité. Dans la perspective cosmique, la conscience réside en toutes choses, non comme une invention ponctuelle, mais comme une réalité transcendantale qui fut, tout simplement, de toute éternité. Plus ancienne que la Matière on peut l’appeler la Mère ou le Sein universel. Elle apparaît comme un miroir se renvoyant son propre reflet entre le Créateur originel et toutes ses créations. Le Créateur originel est engagé sur la Voie de l’Évolution. Il cherche à être conscient de lui-même en toutes choses et de doter les choses au sein desquelles il réside de la conscience qu’il est en elles et qu’il y est conscient de son existence. Dans chaque univers individuel, il confère l’aptitude d’être la cause de sa vie au lieu d’en subir les effets.
Dans un autre aspect, la conscience représente la somme totale de ce qu’un être est, pense, ressent, fait et désire. Comme elle exprime la pleine connaissance de la relation qui unit l’être humain à Dieu, elle permet de percevoir les causes derrière les effets et les apparences et elle assure de voir les choses dans leur juste perspective. Son principe réside dans l’abandon à Dieu, ce qui permet de suivre les directives du Maître intérieur. On peut arbitrairement diviser les niveaux perceptifs de l’être humain en inconscient, subconscient, conscient et superconscient, bien que, en lui, la conscience soit une et qu’il détienne une conscience unique qui agit à divers niveaux de perception. Mais cette division peut être utile et servir à l’inviter à se lier à la Superconscience pour se permettre d’être présent à tout, de voir parfaitement clair, de distinguer et de discerner, de connaître le but de son âme, de porter attention à tout, de se concentrer sur l’essentiel, de se motiver à trouver la Lumière de la nouvelle vie, de tout maîtriser La conscience couvre davantage que la perception plus ou moins claire des phénomènes qui le renseignent sur sa propre existence, ce qui le ramène à l’observation du seul monde objectif. En tant qu’attribut de l’âme, plutôt que du mental, elle couvre aussi ce qui relève de son essence. Ce qui fait dire que la conscience représente la faculté qui permet de connaître sa réalité et de réfléchir à son sujet, ce qui aide à exister dans le présent de toute vie totalement dédié à elle par ce qui est en soi plutôt que par ce qui n’y est pas.
En fait, la conscience devrait la réalité d’un être éveillé à l’expérience de l’instant pour mieux choisir son destin, à savoir ce qu’il choisit de vivre ou comment il choisit de mieux vivre. Elle devrait servir à observer dans la neutralité ce qui est, pourquoi et comment cela est; à réaliser ce qui se passe; à évaluer tous les résultats possibles; à comprendre ce qui peut permettre que quelque chose arrive ou n’arrive pas; à discerner ce qui convient et disconvient dans des choix ou des gestes; à saisir de quel niveau de conscience on est conscient; à devenir présent simultanément sur tous les plans de conscience. Car la conscience se traduit par le fait de s’arrêter, d’écouter, de sentir, de vivre pleinement ce qui se passe, parce qu’on a appris à observer et à s’observer se regarder, à devenir l’observateur non observé. Ultimement, on parvient à savoir qu’on sait. Dans ce contexte, la conscience signifie l’état d’être qui donne naissance à ce qu’on fait, qui permet de choisir d’être plutôt que de faire, car on réalise qu’en étant simplement, on agit et fait. Le premier but de la conscience, c’est d’apprendre à être pleinement. La conscience constitue la fonction primordiale de l’être mentalisé par laquelle les forces de son esprit prévalent sur les tendances matérielles et dont les effets sont conditionnés par les fonctions matérielles d’échange et de régulation métaboliques. Elle constitue la communication continuelle avec son être et avec ce qui l’entoure. Dans ce contexte, la pleine expression de l’esprit dépend de la qualité de la substance corporelle comme la substance corporelle dépend en partie des influences spirituelles.
Par son étymologie, le mot «conscience» (du latin «cum» + «scire») désigne «ce qui sait par l’intermédiaire de quelque chose». Mais il faut éviter de confondre les divers aspects de la conscience globale entre elles. Il y a d’abord la Conscience cosmique, la conscience même de Dieu, qui s’exprime en l’homme par la conscience subjective (la conscience intérieure) et la conscience objective (la conscience extérieure, celle du monde concret). Il faut d’abord définir la Conscience suprême, la Conscience cosmique. C’est celle qui pénètre l’Éther ou l’Essence, soit tout l’Espace subtil, comprenant, comme attributs, la vitalité, le pouvoir constructif et l’intelligence universelle. Véhicule intermédiaire qui pénètre toutes choses, même les éléments organiques, elle est donc aussi en contact avec l’intellect de l’homme, son mental ou son intelligence, avec toute sa conscience. Dans une image contemporaine, nous pourrions comparer, la Conscience cosmique à un central téléphonique auquel seraient branchées toutes les consciences des êtres humains et des autres êtres, selon les différents plans ou niveaux de conscience. Elle est la source de l’intuition, de l’inspiration, de la prémonition, du sens prophétique, de l’imagination, de la télépathie, des rêves, des impressions, de l’affectivité, de la volonté, de tout quoi, fonctionnant en rapport étroit avec le subconscient.
La Conscience cosmique n’a nul besoin de moyens matériels de communication pour atteindre la conscience humaine. En se préparant de façon adéquate, par l’étude et la méditation, tout homme peut apprendre à la percevoir, par un influx d’inspiration et d’illumination, qui établit une liaison permanente avec Dieu. Cela se mérite par la pratique des exercices spirituels et la poursuite d’un idéal noble, au service de l’Humanité et de la Totalité. La Conscience cosmique, souvent aussi appelée Illumination, comme expérience initiatique, tend naturellement à protéger l’homme et à préserver sa vie. Mais elle se manifeste autrement que par l’intuition seule. Quand un homme a atteint la conscience cosmique dans son intégralité, il lui est possible de voir, d’entendre, de sentir, de goûter, de toucher de façon tout à fait indépendante de ses facultés objectives. A ce niveau, il est à même de se mettre en résonance et d’entrer en communication avec la conscience d’autres personnes et avec l’Intelligence universelle, connue sous le nom d’Archives akashiques ou de Livre de Vie.
Nous devons appliquer deux lois si nous voulons employer efficacement le pouvoir de la Conscience universelle. La Loi de la projection des pensées nous permet de libérer des impressions de notre conscience humaine et de les faire entrer dans la Conscience cosmique. La Loi de l’harmonie nous permet de mettre notre conscience en accord, au diapason, en syntonisation, en résonance harmonique avec la Conscience cosmique pour en recevoir des impressions qu’elle peut elle-même nous transmettre à tout moment. Les meilleurs résultats s’obtiennent entre deux et trois heures du matin pour autant nous savons nous harmoniser. Les impressions que nous transmet la Conscience universelle ne peuvent être soumises à l’illusion ou à l’erreur de nos sens objectifs. Ce que nous en recevons correspond à la Vérité. La conscience subjective correspond à la voix silencieuse du Maître intérieur, le Délégué de la Conscience cosmique, en chacun, l’Atome divin, avec son inspiration. Et ses appels. C’est l’intelligence du Moi psychique, de l’Étincelle divine, de l’Esprit, qui connaît toute vérité, toute loi, toujours sûre, constructive dans ses impulsions, autrement dit omnisciente, omniprésente, omnipotente, omniagente et parfaite. Comme la conscience objective, elle est reliée ou associée à la force de la Conscience universelle ou cosmique, se manifestant, elle, par les trois éléments que constituent le corps, l’âme et la force vitale, tous unis. Voilà la conscience de ce qui se passe à l’intérieur de soi (raisonnement, volonté, souvenir, imagination, intuition, etc.) Ces attributs relèvent du mental, mais ils résident à l’intérieur du conscient, derrière le niveau objectif de conscience. C’est une conscience introvertie vers les processus mentaux, formant un monde conscient. On l’appelle encore le subconscient.
La conscience objective constitue le canal entre le monde terrestre et la Conscience cosmique. Principe fondamental de toute expérience, elle ne se limite pas à la sensation, à l’action mécanique ou à l’impression des cinq sens et à leur relation avec le cerveau, comme on pourrait le croire. C’est clairement un attribut de l’âme, l’aspect mental de la vie, le médiateur cosmique, qui inclut la sensation, la perception et le raisonnement (classification des données) dont les principes actifs sont l’imagination, l’aspiration et l’inspiration. L’âme, c’est le Christ personnel, relié au Christ cosmique. Les deux derniers principes, l’aspiration et l’intuition, dépendent du premier, car ils sont fonction du degré de l’imagination personnelle et des sommets qu’elle peut atteindre ou de sa sensibilité au point d’action qui s’aligne sur les impressions reçues. Ainsi, il faut comprendre que ce n’est pas la pensée, mais la conscience, qui constitue toujours le premier facteur de la vie individuelle. De ce fait, si nous connaissions notre propre conscience, nous connaîtrions tous les principes de la Vie.
Comme nous l’avons dit, la conscience, le centre de la vie dans l’être humain, se situe entre deux mondes et s’ouvre naturellement sur les deux. Elle se présente, pour ainsi dire, comme le point ou le moment situé entre le monde terrestre et la Conscience cosmique. Elle possède le souvenir du moment précédent et le sens prophétique du mouvement à venir. En d’autres termes, le fil de la mémoire permet à la conscience de transporter dans le passé, celui de l’imagination permet à la conscience de pressentir, d’anticiper l’avenir et, pour ainsi dire, de s’y projeter. De ces considérations, on peut conclure que la raison d’être primordiale de la conscience, c’est la connaissance, non la satisfaction éphémère des sens. La conscience objective (ou inférieure) constitue l’état mental qui nous donne une interprétation des vibrations de la matière perçues par les sens. Elle nous donne une image mentale des choses que nous percevons. Cette conscience ne voit pas les choses elles-mêmes, mais uniquement leur image. Ainsi, seules notre compréhension et notre interprétation personnelles des choses situées dans notre conscience peuvent exercer sur nous une influence.
En revanche, ce qui est hors de portée de notre conscience objective et que nous ne pouvons ni percevoir ni soumettre à notre expérience, n’a pour nous aucune réalité. Comme nous pouvons le constater, avant de s’individualiser, la Conscience embrasse et soutient tout, se faisant commune à tout et à tous parce qu’elle est une. C’est l’attribut fondamental de la Conscience cosmique, que Sri Aurobindo appelle aussi la »Puissance-Conscience». Citons justement ce Maître, ce qui pourrait apporter un nouvel éclairage sur la conscience. Il confirme: «La conscience est composée de deux éléments: conscience de soi et des choses et des forces, et puissance-conscience. Avoir conscience est la première chose nécessaire; il faut être conscient des choses dans la juste conscience, de la juste façon, en les voyants dans leur vérité, mais en soi cela ne suffit pas. Il doit y avoir une Vérité et une Force qui rendent la conscience efficace.» Il disait ailleurs: «La conscience est le seul organe. C’est elle qui sent, elle qui voit, elle qui entend.» La Conscience cosmique est le support de la conscience humaine. Celle-ci, rappelons-le, opère en deux domaines: le subconscient et le monde concret (l’objectif). Nous devons associer au domaine objectif le dynamisme égoïste et égoïque qui doit avoir un but et un principe constructifs, telles la préservation du véhicule physique –le support à la personnalité en évolution– et l’amélioration générale des états d’être. Son but et sa fonction sont essentiellement matériels. Son rôle est de maintenir le corps en bonne santé, dans un état normal et prêt à obéir à tout moment aux impulsions subconscientes de l’âme.
La conscience objective reçoit les attributions d’informer le subconscient des conditions physiques existantes pour qu’il sache comment exprimer les idéaux ou les plans cosmiques. Ce domaine inclut les cinq sens physiques et leurs fonctions, les actes volontaires, la mémoire, le raisonnement inductif et le raisonnement complet. On associe au domaine subjectif les introversions (au sens mystique), telles les réminiscences ou l’imagination, l’aspiration et, surtout, l’intuition, soit les réponses intérieures aux stimuli extérieurs. La conscience de l’homme est immortelle du fait qu’elle est une partie de l’âme et de l’Individualité. Au résumé, la conscience est un attribut de l’Être ou Essence, une caractéristique du Principe universel, une condition qui se rencontre à chaque instant et dont la présence devient manifeste dans les activités de tout organisme vivant, doté d’une aptitude mentale. Ce que nous voyons opérer, en tant que conscience, chez l’homme et chez les autres êtres vivants, n’est nullement différent de la Conscience cosmique. De toute évidence, la conscience implique la connaissance de sa propre existence et de l’existence d’un monde et d’autres entités autour de soi. Comme tout, la conscience évolue, aspirant à un développement qui aboutit à la Supraconscience, la Conscience cosmique, dans l’Illumination. Nous pouvons donc définir l’Illumination, l’initiation suprême, comme la parfaite union de deux consciences et l’unité de l’être avec le Principe même de la Vie.
La conscience classe les vibrations selon la ressemblance et l’analogie, la différence ou le contraste. Elle fait en quelque sorte naître l’ordre du chaos dans la conscience objective, pour ce qui relève des sensations complexes et innombrables qui se sont accumulées depuis les tous premiers jours de l’existence d’un être. Tout stimulus qui agit sur la conscience y laisse des traces. Par la suite, toute modification partielle ou totale de cette action ne se produit que dans des conditions de stimuli semblables ou analogues. Tous ces mots sont choisis à dessein. Plus cette analogie (association) est étendue, plus la mémoire individuelle en sera durable. Cependant, la mémoire semble avoir cette particularité de retenir de façon imprécise une impression vague et continue de la même chose. En fait, une impression vague et continue engendre la monotonie: elle ne soulève donc pas un intérêt suffisant pour saisir cette impression et pour essayer de la transformer, en la rendant compréhensible, par un appel d’associations ou de relations établies avec beaucoup de clarté et de rythme. En revanche, par un changement de rythme, elle s’éveille, ce qui, en soi, explique et démontre une aspiration, une évolution, une continuité du Principe de Vie vers l’Éternité.
Toutes les vibrations que reçoit la conscience produisent un effet précis selon le degré d’attention que le sujet accorde à leur réception. Toutefois, ces impulsions ne viennent pas toutes de l’extérieur: elles peuvent provenir de l’intérieur, par le subconscient. Ce dernier reçoit des impressions de l’extérieur, de sa propre mémoire, des projections de la pensée d’autrui et de la Source divine infinie.
Satprem exprime l’avis suivant: «Au fond, la conscience, c’est de percevoir ce qui est vraiment là.» Et il ajoute: «Le degré de réalité est dans le degré de conscience.» Il précise ailleurs: «Toute l’histoire de l’ascension de la conscience est l’histoire d’une désobturation et le passage d’une conscience linéaire et contradictoire à une conscience globale.» Au niveau de la matière, nous mentalisons le monde autour du point de conscience de l’ego. Dans la nouvelle vision, la vision intérieure, la vision évolutive, l’égo (la personnalité) se dissout dans la Conscience universelle. Alors, la conscience se retrouve dans les choses, partout en même temps. C’est comme si l’être devenait les choses. A l’intérieur de soi, les choses n’ont de clarté qu’en proportion de leur contenu de conscience. Dans le monde spirituel, il n’y a aucune place pour l’inconscience. Conclusion: il faut constamment percevoir ce qui se passe vraiment en soi! Nous pouvons dire que l’être conscient, c’est précisément celui qui perçoit ce qui se passe vraiment en lui, celui qui est capable de se servir de ses expériences passées pour mener des déductions salutaires pour les diriger avec logique et favoriser son évolution.
Chaque être humain est unique, mais chacun est également libre. Jusqu’à un certain point, chacun peut faire ce qu’il veut de sa conscience, ou plutôt des informations et des impulsions de sa conscience. Dans cette même conscience, par son interprétation personnelle, il peut aussi bien percevoir l’exécrable que l’édifiant, la pénurie que l’abondance, la bêtise que l’intelligence, l’abrutissement que l’idéalisation, la limitation que l’expansion. Chaque individu est donc confronté à une tâche énorme à remplir: à chaque instant, dans son corps et sa pensée, il doit apprendre à choisir entre la vie et la mort, entre le réel et l’illusoire, entre l’ombre et la lumière, entre l’évolution et l’involution, entre le changement et la vieille routine. C’est à ce prix que chacun retrouvera la Conscience, le «JE SUIS», la Substance divine intelligente, inépuisable, multiforme, mais toujours une. La conscience de l’homme et sa pensée sont constamment en rapport avec la Conscience universelle, avec la Pure Essence de toutes choses. La conscience objective de l’homme apparaît donc comme un instrument temporaire qui permet à sa conscience profonde, à son subconscient, d’entrer en communication avec le monde de la forme, avec la matière. Quoi qu’il en soit, c’est la conscience de l’homme qui forme sa véritable nature. La prise de conscience est l’activité psychique qui met en œuvre l’attention pour observer un phénomène et s’y ajuster. C’est une perception sensible individuelle. Certaines choses, en ce monde, requièrent une association et une relation collectives. Mais la prise de conscience, qui amène la conception, est indépendante et personnelle. Elle ne peut être affectée que par l’interprétation de chacun, d’où chaque être doté d’une pensée réflexe peut modifier constamment sa prise de conscience pour se former sans cesse une vérité plus complète et plus parfaite.
Pour chaque être humain, le point de départ de toute pensée et de toute recherche est sa propre conscience extérieure. Pour chaque être humain, elle est un fait, un point fixe absolu, par rapport à tout le reste et il en tire, en définitive, la Plus sûre des certitudes. C’est à partir de ce que chacun conçoit comme une vérité, bien qu’elle soit temporaire, qu’il fait l’estimation de toutes les autres certitudes et incertitudes, probabilités et improbabilités, possibilités et impossibilités. Cependant, à mesure que, depuis ses centres à lui et de son intellect, l’être Pensant ouvre ses yeux sur l’extérieur, pour observer ce qui l’entoure, il se voit mis en relation avec les aspects différents des formes matérielles et des conditions, proches ou lointaines, qui agissent sur sa nature physique, intellectuelle et éthique, et sur lesquelles il réagit. Ces influences actives et réactives présentent, en un certain sens, un équilibre Permanent. Pour chacun, il existe un univers extérieur et un univers intérieur: il existe un univers de formes, de Principes et de conditions perceptibles (concrètes, tangibles et palpables) et un univers de facultés internes qui servent à percevoir (monde abstrait ou invisible). Ces deux univers sont liés et ils agissent en correspondance l’un et l’autre. L’homme comprend l’un et l’autre en les considérant, à chaque instant, dans leurs analogies et leurs rapports mutuels.
Ce dont un sujet prend conscience ne dépend en aucune façon de la compréhension d’autrui, de l’interprétation des autres, de ce que les personnes qui l’entourent peuvent dire et exiger. Tous les êtres humains pourraient accorder à un objet le même degré d’attention ou d’analyse, ce qui n’empêcherait pas que chacun, peu importe la chose étudiée, aurait une prise de conscience différente de tous les autres hommes. La prise de conscience ne peut être modifiée que d’une seule et unique façon: par l’interprétation personnelle. Pour la conscience, seul est réel et actuel ce qu’un être reconnaît ou apprécie pour la réalité. Pour un observateur particulier, il n’importe en rien que la chose soit différente. Les vibrations cosmiques ne peuvent être captées que par les sens et le cerveau. La prise de conscience naît des perceptions. Sans la prise de conscience, la perception n’a aucune utilité; sans la perception, il ne peut y avoir de prise de conscience. Autrement dit, les perceptions ne sont pas des actualités (des sensations objectives), mais des réalités (des sensations subjectives). Elle se manifeste de façon Parfaite et complète dans la conscience de l’homme, non pas dans la forme matérielle d’où elles émanent.
Pour que le cerveau humain retienne une perception, en prenne conscience, il faut un certain temps, de durée suffisante, pour capter la sensation. Heureusement, l’homme capte tout, mais il n’enregistre pas tout de façon consciente. Il en résulterait le chaos, la confusion. La conscience objective serait anéantie parce qu’elle est incapable d’assurer le rôle de gardien absolu dévolu à sa faculté limitée et évolutive de choix. En revanche, la prise de conscience d’une perception n’est pas limitée aux activités conscientes et subjectives du mental. Pour former des prises de conscience nettes, l’homme a besoin d’être attentif ou d’être suffisamment concentré pour retenir l’impression reçue. Il faut savoir que les basses fréquences des vibrations fatiguent et dépriment un sujet au point que leur monotonie engendre un trou de conscience. A l’opposé, les hautes fréquences des vibrations peuvent le troubler, l’étourdir, le disperser. Dans l’un et l’autre cas, il peut avoir connaissance de l’existence d’un ensemble de perceptions, mais pas des détails.
Dans ce contexte, la prise de conscience désigne l’activité psychique qui résulte d’une perception sensible personnelle et qui met en œuvre l’attention pour observer un phénomène et s’y ajuster au besoin afin de bien le saisir ou de protéger son intégrité. Il s’agit de la faculté de pensée réflexe qui peut modifier constamment l’état d’être afin de se former une vérité plus complète et plus parfaite de la Réalité tout au long de l’évolution. Dans le monde matériel, certains faits requièrent d’être intégrés dans une relation collective, mais la prise de conscience, qui mène à la conception, agit de façon autonome, indépendante et individuelle. Chacun interprète la réalité comme il veut. Pour chaque être humain, le point de départ de sa pensée et de sa recherche se situe au niveau de sa conscience objective. En fait, pour chacun, la conscience constitue un point fixe absolu, par rapport à tout ce qui existe, et il en tire la plus grande des certitudes selon son ouverture, résultat de l’expérience. C’est à partir de ce qu’il conçoit comme une vérité, qui est sa vérité temporaire, qu’un être détermine toutes ses autres certitudes et hypothèses, probabilités et improbabilités, possibilité et impossibilités.
Cependant, à mesure que l’être pensant ouvre son regard vers l’intérieur, pour observer ce qui l’habite et l’entoure à partir de ses sens et de son intellect, il se réalise en relation avec des aspects différents de formes matérielles et conditions, proches ou éloignées, qui agissent sur sa nature physique, intellectuelle ou psychique, en tirant un sens des valeurs, et sur lesquelles il réagit. Ces influences actives et réactives présentent, jusqu’à un certain point, un niveau d’équilibre. Pour chacun, il existe un univers extérieur et un univers intérieur : l’univers des formes, des principes et des conditions tangibles et l’univers des facultés internes de perception (le monde abstrait ou invisible). Ces deux niveaux sont liés et ils agissent en correspondance. L’être humain parvient à comprendre l’un et l’autre en les abordant, à chaque instant, dans leurs analogies et leurs rapports mutuels. En réalité, ce dont un être prend conscience ne dépend en aucune manière de la compréhension ou de l’interprétation d’autrui, de ce que les autres peuvent dire et tenter d’imposer. Au même moment, tous les êtres humains pourraient accorder à un même phénomène, pour l’analyser, le même degré d’attention, et parvenir à une prise de conscience différente de tous leurs semblables. Au niveau de la conscience, seul devient réel et vrai ce qu’un être reconnaît pour la réalité et la vérité et juge tels. La conscience modifie l’actualité pour en faire sa réalité. L’idéal consiste à parvenir un jour à faire fusionner les deux.
Toutefois, au cours de son évolution, un sujet doit d’abord s’occuper de ce qu’il perçoit comme il le perçoit pour se donner un fondement relativement stable et ferme d’expérience, donc de certitude. Pour un observateur particulier, il importe peu que l’actualité et la réalité convergent ou divergent. Les vibrations cosmiques ne peuvent se capter que par les sens et le cerveau, naissant des perceptions. Ainsi, sans la prise de conscience, la perception n’est d’aucune utilité, alors que, sans la perception, il ne peut se produire de prise de conscience. Autrement dit, les perceptions ne sont pas des actualités (des notions objectives), mais des réalités (des sensations subjectives, des notions relevant d’une interprétation partiale et arbitraire). Tous peuvent aisément accepter que les perceptions se manifestent de façon parfaite et complète dans la conscience, non pas dans la forme matérielle d’où elles émanent. Pour que le cerveau humain enregistre et retienne une perception, en prenne conscience, il lui faut un certain délai d’une durée suffisante pour le capter. Pour le meilleur ou pour le pire, il capte tout, mais il n’enregistre pas tout de façon consciente. S’il parvenait à tout capter, il en résulterait un tel chaos qu’il sombrerait dans la confusion. Sa conscience objective s’anéantirait parce qu’elle reste incapable d’assumer le rôle de gardien absolu dévolu à sa faculté de choix, une faculté limitée. En revanche, la prise de conscience d’une perception n’est pas limitée aux activités conscientes et subjectives du mental.
Pour former des prises de conscience nettes, un sujet doit être attentif et se concentrer suffisamment pour retenir l’impression qu’il reçoit. On comprendra mieux ces faits si on se rappelle que les basses fréquences vibratoires fatiguent et dépriment au point que leur monotonie engendre un trou de mémoire. À l’opposé, les hautes fréquences vibratoires peuvent troubler, étourdir et disperser l’attention. Dans l’un et l’autre cas, le cerveau pourra percevoir un ensemble de perceptions, mais pas dans leurs détails. D’ailleurs, la conscience ne se manifeste, comme prise de conscience ou pouvoir mental, qu’en des circonstances particulières. Hors d’elles, elle ne constitue qu’une force présidant au-delà de la manifestation concrète, mais prête à s’exprimer dès que les conditions requises sont réunies. Ces conditions résident dans l’établissement de liens entre les dimensions que sont l’âme, le corps et la force vitale. Le pouvoir mental peut s’exprimer dès que l’élément de la prise de conscience se produit. Cette prise de conscience, qu’on pourrait appeler, à proprement parler, le fait d’avoir conscience, établit une focalisation sur les phénomènes du monde, fournissant ainsi un objet ou une direction sur lesquels le mental peut s’appliquer.
Ainsi, la conscience humaine revêt un double pouvoir de direction. Elle dirige ses actes extérieurs et ses actes intérieurs, notamment le fonctionnement de ses organes. On peut comparer la conscience à un clavier d’énergie vibratoire. À chaque extrémité de sa gamme, on retrouve les niveaux extrêmes de la conscience : le subjectif et l’objectif. En raison de sa dualité de conscience, l’être humain en vient trop facilement à considérer le monde de la matière et le monde de l’esprit comme des entités séparées. Dans ses études, il exclut souvent la matière du dynamisme de la vie. Pourtant, elle est un aspect de la vie, la conscience en étant l’autre aspect. La conscience est mue par l’Esprit pur, mais la matière constitue de l’Esprit cristallisé transmutable. De ce fait, la matière est consciente, comme l’Esprit, mais à un degré moindre par son rythme vibratoire. Ainsi, la vie s’exprime de façon continue à travers la matière et la conscience. Évidemment, au niveau de la matière, la vie ne commence que lorsque la force vitale commence à l’imprégner, ce qui la rend apte à assimiler des éléments, à croître et à se reproduire. Mais, en soi, la vie pénètre toute la Création pour s’exprimer sous deux aspects : la matière et la conscience. Ainsi, l’Esprit et la matière ne font qu’un, l’un incarnant la Sagesse divine, l’autre l’Intelligence universelle.
La conscience pourrait illustrer le courant électrique, la matière, le courant magnétique, les deux aspects de la polarité créatrice du Cosmos. Au fur et à mesure que la vie évolue de la cellule unique au simple groupe de cellules à l’organisme complexe d’un corps humain ou d’un atome à une molécule à un organe et à un corps constitué, le véhicule psychique de la conscience suit le même processus évolutif que l’organisme physique. Cela provient du fait que les mêmes principes de la Loi cosmique le gouvernent dans son ensemble. La vie de la conscience objective, donc du mental, qui prend ses origines dans les cellules simples du corps physique, au moyen de son système cérébral et nerveux, de structure matérielle, reçoit et transmet toutes les énergies matérielles en leur essence vibratoire. En d’autres termes, les deux organismes qui supportent la vie, la conscience et le corps, peuvent agir sur les vibrations de l’esprit et les modifier, tandis que ces vibrations peuvent, à leur tour, agir aussi biens sur la conscience que sur le corps. Voilà ce qu’on appelle l’influence psychosomatique réciproque. Pour résumer, d’une part, par la force vitale, le corps reçoit, assimile et reproduit la matière; pour sa part, par la sensibilité, la conscience reçoit, conserve et reproduit les impressions. La croissance du corps se confirme dans sa structure matérielle; celle de la conscience, dans son idéation matérielle. Le corps humain ne constitue qu’une expression extériorisée de la conscience.
Toute créature présente un corps qui épouse la forme de son véhicule psychique avec toutes ses conceptions limitées ou illimitées. Quant à la conscience personnelle, elle dépend de la conception personnelle, de sa propre prise de conscience, à partir des réalités ambiantes. Pour prendre conscience d’un phénomène, il suffit de relâcher sa concentration de l’angle sous lequel on l’observe. En cela, nul ne peut prendre conscience de deux phénomènes en même temps. Une analyse minutieuse peut démontrer que, lorsque la conscience mentale semble se porter sur deux sujets à la fois, la prise de conscience oscille et alterne rapidement entre les deux à une rapidité qui donne l’impression de prendre conscience simultanément des deux phénomènes. Il faut dire que les ondes mentales vibrent à une vitesse prodigieuse! En revanche, au moment où un sujet se concentre sur un phénomène, il constate qu’une autre forme de conscience que celle qu’il utilise habituellement pour réaliser les faits de la vie, plus subtile et délicate, semble intervenir. Cette sensation agréable devient d’autant plus précise qu’il parvient à se mettre en harmonie avec sa conscience intérieure, la Conscience cosmique. Puisque celle-ci ne connaît pas de limite, elle peut capter des vibrations plus élevées.
Dans ce contexte, on aurait tort de confondre l’intellect ou le mental avec la conscience. En effet, nombre de fonctions qui relèvent de l’intelligence échappent aux fonctions du cerveau, des fonctions qu’il n’est pas besoin de développer puisqu’elles ne peuvent presque pas être affectées par l’expérience ou l’exercice. On réfère ici à certaines fonctions physiologiques ou psychiques comme la respiration, la pulsation cardiaque, la circulation lymphatique, les réflexes de survie, etc. Tout au long de la vie, ces fonctions opèrent efficacement pour assurer le bien-être de l’être humain, guidées par leur propre objectif, purement divin. On peut encore inclure dans cette liste les entreprises secrètes de celui que l’on appelait autrefois l’Ange gardien, qui veille sur un être, tout naturellement et sans commandement particulier, veillant à défendre ses frontières psychiques et à diriger subtilement son fil de vie vers l’idéal de la Réalisation.
On ne peut parler de la prise de conscience sans dire un mot de la mémoire, une fonction fort importante dans la vie quotidienne. C’est par la conscience que celle-ci parvient à classer, cataloguer, systématiser n’importe quelle sensation, par référence ou comparaison à d’autres notions déjà enregistrées, avant de l’enregistrer, une fois qu’elle a parfaitement reconnu et compris sa relation avec le monde créé. C’est en fonction de ces associations, qui découlent d’une analogie ou d’un contraste, qu’elle peut se servir de cette sensation, la faisant resurgir, n’importe quand, plus tard. Ainsi, au besoin, par le biais de l’imagination, elle peut développer une autre sensation ou une pensée nouvelle en combinant des éléments préenregistrés. Comme on le voit, l’être humain vit en s’exprimant simultanément dans deux mondes qui n’ont pas vraiment de frontière : le monde objectif et le monde subjectif. De ce fait, deux formes d’activités s’exercent en lui : l’activité volontaire et l’activité involontaire (spontanée). Il connaît deux phases vitales : une phase consciente et une phase inconscience, régies par son subconscient. De ces considérations, on peut tirer un principe instructif : la conscience objective de l’être humain est consciente et elle vise à diriger les actes volontaires; le subconscient, pour sa part, reste inconscient et sert à régir les actes involontaires. La conscience humaine fonctionne comme une balance, oscillant entre l’objectif et le subjectif afin de trouver son équilibre et d’exprimer l’harmonie. Et plus un sujet participe d’un aspect du monde, moins il participe de l’autre.
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CONSCIENCE ET MATIÈRE: Par l’étude, nous en venons à faire trop facilement de la matière une chose différente de la vie. Pourtant, la matière est, en soi, un aspect de la Vie, la conscience en étant l’autre volet. En réalité, la vie est continue, à travers la matière et la conscience, bien qu’on puisse dire que la vie commence seulement avec la forme qui assimile, croit et se reproduit. La Vie pénètre toute la création pour s’exprimer sous deux aspects: la matière et la conscience. Du reste, la matière et l’esprit ne font qu’un. La matière, c’est de l’esprit cristallisé. En même temps que la vie évolue, de la cellule unique au simple groupe de cellules et, finalement à l’organisme complexe qu’est le corps humain, l’organisme physique de la conscience suit un processus évolutif similaire et il est gouverné par les mêmes lois fondamentales que la vie, dans son ensemble. La vie de la conscience objective, à proprement parler, du mental, qui prend son origine dans les molécules physiologiques (dans les cellules simples), avec son système cérébral et nerveux, de structure matérielle, reçoit et transforme toutes les énergies matérielles en leurs essences vibratoires. En d’autres termes, les deux organismes de la vie, la conscience et le corps (la matière), sont capables d’agir sur les vibrations de l’esprit et de les modifier, tandis que ces vibrations peuvent, à leur tour, agir aussi bien sur la conscience que sur le corps (la matière). Le corps reçoit, assimile et reproduit la matière; la conscience reçoit, conserve et reproduit les impressions. La croissance du corps se confirme dans sa structure matérielle; celle de la conscience dans son idéation matérielle.
CONSCIENCE ET CORPS: La conscience est l’organisme spirituel dans son absolue perfection, d’où émanent toute forme et toute beauté. Le corps humain n’est donc qu’une expression (manifestation) extérieure de la conscience. Toute créature existante présente alors un corps qui épouse la forme de son corps psychique, avec ses conceptions limitées ou illimitées. La conscience personnelle dépend de la conception personnelle, de sa propre prise de conscience, à partir des réalités ambiantes. Pour prendre conscience d’une chose, il faut relâcher la concentration du point ou de l’objet que l’on considère. On ne peut être conscient de deux choses ou conditions en même temps. Quand la conscience mentale semble se porter sur deux sujets à la fois, une analyse minutieuse nous montrerait que la prise de conscience alterne entre les deux si rapidement que l’on pense simplement avoir conscience des deux en même temps. Au moment de se concentrer sur quelque chose, on constate également qu’il intervient tout de suite une autre forme de conscience, plus subtile et délicate, que celle que nous exerçons d’habitude pour prendre conscience des choses. Cela devient d’autant plus évident que l’on réussit à se mettre en harmonie avec la conscience interne, la Conscience cosmique. Elle est apte à capter des vibrations infiniment élevées; elle ne connaît pas de limite. Qu’on se garde d’associer l’intellect, un instrument périssable, avec la conscience. En effet, plusieurs fonctions relèvent de l’intelligence, tout en échappant aux fonctions du cerveau, fonctions qu’il n’est pas besoin de développer, n’étant pas affectées par l’expérience ou l’exercice. Elles opèrent efficacement, tout au long de la vie, dans le sens du bien-être de l’homme, guidées par leur propre objectif, purement divin.
CONSCIENCE ET MÉMOIRE: La mémoire est une fonction de la conscience. C’est par la conscience que la mémoire parvient à systématiser et à cataloguer, par comparaison ou par référence à des notions déjà enregistrées, n’importe quelle sensation, avant de l’enregistrer à son tour, comme parfaitement reconnue et comprise, dans sa relation avec le monde créé. C’est en raison d’une telle association (découlant d’une analogie ou d’un contraste) que la mémoire peut employer cette sensation à n’importe quel moment à venir. Elle peut ainsi développer, au besoin, une autre sensation ou une pensée nouvelle.
CONSCIENCE ET SUBCONSCIENCE: L’être humain vit et se manifeste à la fois dans deux mondes: le monde objectif et le monde subjectif. S’exercent également en lui deux formes d’activité: l’activité volontaire et l’activité involontaire. Il expérimente deux phases d’existence: une phase consciente et une phase inconsciente. De ces considérations, nous pouvons tirer une loi: la conscience objective de l’homme est consciente et contrôle les actes volontaires; le subconscient est inconscient et contrôle les actes involontaires. La conscience de l’homme fonctionne donc comme une balance, oscillant entre l’objectif et le subjectif. Et, plus il participe de l’un, moins il participe de l’autre.
PHASES DE LA CONSCIENCE: La première phase est associée au Subconscient, à la Conscience cosmique. De Dieu, tel un vaste courant, descend un flux de conscience qui traverse l’homme dans toutes ses dimensions. Les niveaux ou variations de cette conscience, qui s’étend derrière ses perceptions conscientes de lui-même et du monde extérieur, constituent le Subconscient. Dans la deuxième phase, la Conscience cosmique devient subjective. Ce niveau de conscience inclut notamment les conceptions, la volonté, le souvenir, l’imagination, le raisonnement, etc. Le subjectif est un état conscient. Il est donc directement lié à la conscience objective. Dans la troisième phase, la Conscience cosmique devient objective. Elle donne la perception à l’homme de ce qui lui est extérieur, de son environnement, en tant que conscience du monde matériel. C’est la conscience de ce qui existe en dehors de l’homme. C’est la prise de conscience de l’environnement physique par l’intermédiaire des cinq sens.
QUALITÉS DE LA CONSCIENCE: La conscience ne se manifeste, comme prise de conscience ou pouvoir mental, qu’en des circonstances particulières. Hors cela, ce n’est qu’une force qui réside au-delà de cette sorte de manifestation, prête à s’exprimer chaque fois que les conditions requises se présentent. Les conditions requises à l’expression de la conscience sont le branchement entre les éléments que sont l’âme, le corps et la force vitale. Le pouvoir mental peut s’exercer dès que l’élément de prise de conscience se produit. Cette prise de conscience, à proprement parler, le fait d’avoir conscience, focalise les choses de ce monde et fournit ainsi un objet ou une direction sur lesquels le mental peut agir. La conscience de l’homme revêt une dualité de contrôle. Elle dirige ses actes externes, ainsi que ses actions internes, comme le fonctionnement de ses organes. Nous pouvons comparer la conscience à une gamme d’énergie vibratoire. A chaque extrémité de la gamme graduée de conscience, nous retrouvons les niveaux extrêmes des aspects de la conscience: le subjectif et l’objectif. Diderot avait bien raison de dire: «Va où tu voudras, tu y trouveras ta conscience.» Quant à Petit-Senn, il pouvait écrire avec humour: «La conscience parle, mais l’intérêt crie.» Ainsi, l’intérêt de la sensation peut en venir à prévaloir sur celui de la conscience.
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