par Christian Duval
Les fantômes du couple
Lorsqu’un couple se sépare, chaque partenaire garde en mémoire l’image qu’il avait de l’autre lors de la vie commune : une sorte de fantôme ectoplasme …. Tant que les partenaires séparés continuent à nourrir cet ectoplasme fantomatique celui-ci perdure et fait voile à la vision réelle. A chaque fois que les « ex » se rencontrent ils se voient encore au travers de cette image reflet, alors que ni l’un ni l’autre ne sont désormais comme cela. Chacun ayant repris sa liberté à changé de situation, de rôle et parfois même de look. Le « mari infidèle » qui à quitté son épouse « n’est plus » il vit désormais « une autre vie ».
La vie de couple est comme le scénario d’un film ou chaque partenaire est acteur, quand le tournage est terminé, chacun redevient ce qu’il était avant d’endosser ce rôle afin de pouvoir s’engager dans une nouvelle scénographie. Seuls les acteurs capables de se libérer du rôle joué peuvent espérer être engagés dans un film totalement nouveau où ils pourront présenter une autre facette d’eux mêmes. Mais tant que les acteurs (partenaires) restent imprégnés des scénarios précédemment joués ils ne voient l’autre que par l’imagerie générée lors de l’ancien scénario. Ils voient le personnage du film et non l’acteur qui à joué le rôle.
Ce n’est que lorsque les fantômes du passé ont disparu que chaque partenaire peut voir l’autre différemment et ainsi découvrir chez celui-ci des qualités qu’ils n’avaient pas remarqué lors du « tournage ». Pardonner c’est effacer l’image, c’est annihiler les fantômes du passé qui ne font que générer des interférences négatives dans le présent. Ce n’est qu’une fois ce « pardon » accompli qu’on peut s’engager dans une nouvelle relation sans risquer de projeter les images du vieux scénario sur les personnages participant au nouveau film. Plus une relation a été riche et longue plus il est difficile de se débarrasser de l’empreinte physique et émotionnelle liés à celle-ci
Lorsqu’un film est terminé on fait table rase du décor : on change de studio d’enregistrement, on change d’acteurs, de figurants, de costumes ; on enlève les vieux cadres du mur car le nouveau film qui doit être tourné n’a aucun lien avec le film précédent tourné dans le même local. Lorsqu’un couple se sépare il est donc préférable que chacun des partenaires se débarrasse des images, objets, souvenirs, meubles qui ne feraient que lui rappeler le scénario précédemment vécu. Parfois même il faut changer d’amis, de région, de métier. La scène doit être totalement « vide »
Les séries télés.
Lorsqu’un acteur de cinéma endosse un rôle afin de tourner dans un film il doit inéluctablement se libérer du personnage joué lorsque le film est terminé. Ainsi un acteur comique peut très bien être engagé par la suite pour un rôle dans un film historique ou dramatique. Par contre « l’acteur de séries télévisées » devient très vite imprégné et coloré par les caractéristiques du rôle qu’il joue et ainsi ne peut plus accéder à d’autres registres. …
Ce qui est le cas pour la plupart des acteurs du feuilleton français « Plus belle la vie ». Prenons l’exemple de Thomas, serveur et gay, il peut jouer dans n’importe quelle pièce de théâtre ou film et sera toujours identifié comme « Thomas » jouant tel rôle et si ce rôle n’est pas en adéquation avec le tempérament de Thomas (gentil et gay) le spectateur ne pourra pas « entrer dans le film »… et ainsi l’acteur jouant Thomas ne pourra jamais jouer autre chose : il sera en permanence supplanté par le fantôme de Thomas.(À moins naturellement de transformer en totalité le look de Thomas pour que les spectateurs ne le reconnaissent pas. Ce phénomène est identique dans tous les secteurs de la vie, dés qu’on est « identifié » à un rôle on ne peut plus s’en défaire. Nicolas Sarkozy demeurera toujours pour les Français celui qui à été président et ceci au-delà de toutes ses autres fonctions.
Les fantômes nourris par les adolescents
Lorsque l’union a engendré des enfants – ce qui oblige les parents à maintenir des liens parentaux- le processus de libération des vieux fantômes est encore plus complexe car nombreux enfants et ados gardent envers le parent « jugé coupable » une rancune tenace qui peut durer tout le long de leur existence et provoquer une multitude de situations conflictuelles.
Tout enfant qui juge un parent (sur les apparences souvent trompeuses) ne peut voir celui-ci comme il est en vérité. Il ne voit qu’à travers le fantôme qu’il a lui-même créé par sa façon de regarder. Ainsi le parent « condamné » n’arrive pas à établir de vraies relations avec son descendant et cela empoisonne son existence et le prive de démontrer son amour. Et tant que l’enfant ne « passe pas l’éponge, aucun dialogue ne peut s’établir sur de nouvelles bases.
On ne devient « mature et adulte » que lorsqu’on est capable de reconnaitre qu’on est « seul et unique » responsable de tout ce qui nous est arrivé, tant qu’on accuse Pierre, Paul, la société, la religion, l’environnement, les profs ou les parents de nos problèmes on ne peut rien changer car seul un créateur peut modifier sa création , on reste alors dans l’état immature de l’adolescence..
Un adolescent ne connait pas le pardon, ne sait pas pardonner et ce n’est que lorsque lui –même est devenu parent qu’il apprend cela à ses dépens grâce à ses enfants qui immatures le condamnent à leur tour.
Certes chacun de nous hérite d’une partie du patrimoine génétique parental mais après le passage dans l’adolescence on est censé devenir adulte et responsable et percevoir que ce sont surtout nos propres mémoires génétiques et karmiques qui nous impulsent dans nos choix de vie.
L’adolescence et l’ego rebelle : la guerre des boutons
C’est à l’adolescence que s’accomplit l’activation du corps astral .L’ego de l’adolescent veut prendre possession totale de son enveloppe corporelle et pour cela il rejette tous les vieux schémas génétiques hérités des parents… C’est cela qui provoque les conflits de générations : l’ego de l’ado ne supporte aucune contrainte, aucune idée provenant des parents, surtout du parent qui est de la même polarité sexuelle que lui. (Père et fils)
C’est à cette époque que se manifeste cette fameuse acné juvénile. Le sang de l’adolescent étant en effervescence fait remonter à la surface tous les gènes que l’ego n’accepte pas et cela ressort à la surface de la peau sous forme de boutons. Plus il y a de conflits avec les parents plus l’ado est parsemé d’acné. Le même processus se manifeste dans tous les domaines de la vie : l’ado rejette toute forme d’autorité (parentales, éducateurs, professeurs, curés, gendarmes, juges) il vit sa période de « rébellion »… sa guerre des boutons…
Cette transformation interne apporte de grosses modifications au niveau génétique (éveil de la libido, changement de voix, poussées hormonales pour les garçons comme pour les filles) ce qui met l’adolescent dans une situation trouble et instable. C’est aussi l’époque où il apprend beaucoup de choses par le biais des médias, lectures, films et études et commence à se faire sa « propre opinion des choses » .Persuadé qu’il sait tout (savoir accumulé) il pense que sa seule façon de voir et de penser est la bonne et vient de son propre esprit alors qu’en fait cela n’est que résurgence des formatations scolaires pré enregistrées lors des Etudes. L’ado rejette tout conseil parental qui pourtant pourrait lui éviter de vivre bien des déboires.
Si pendant cette période troublée vient s’ajouter un conflit entre les parents (voire une séparation) il y a de fortes chances pour que l’adolescent (privé de soutien familial que pourtant il rejette) finisse par en vouloir à mort » au parent qu’il considère coupable, c’est-à-dire celui qui quitte le domicile familial. Comme la loi octroie souvent la garde des enfants à la mère c’est souvent le père qui doit partir (sauf cas exceptionnel où c’est la mère qui a été condamnée pour adultère) et c’est souvent ce dernier qui est déclaré « coupable ».
Quand un ado vit ce genre de situation alors que lui-même est en période de troubles intérieurs il reste souvent bloqué par les ressentis vécus et la rancune qu’il nourrit contre le parent absent lui empoisonnera la vie tant qu’il n’aura pas accompli le pardon. Il ne vivra ainsi qu’hanté par ce fantôme de lui-même (image de lui ado vivant ce conflit) et celui du parent absent et tant qu’il n’aura pas effacé l’ardoise il se comportera comme un adolescent rebelle alors qu’il croira être devenu adulte… sa vie ne sera alors que lutte contre lui-même, la société, les lois, les profs, les parents absents.
Couper le cordon
La psychanalyse révèle qu’il est un moment de la vie où l’adolescent doit « couper le cordon parental» pour vivre sa propre vie. Lorsque le corps astral est activé c’est l’ego (de l’ado) qui prend en main les rênes de sa destinée et c’est ainsi que s’actualise le karma résiduel. Un adolescent vit dans une situation ambigüe car il a envie de rejeter ses parents et déclare pouvoir se débrouiller sans eux alors qu’il à encore besoin du foyer familial pour être nourri, logé et blanchi. On ne peut être adulte que lorsqu’on est capable de gagner sa vie par soi –même, sans avoir de comptes à rendre à quiconque. Parfois l’ado impulsé par son côté rebelle tente sa chance en quittant parents et famille pour gagner sa vie. Il devient alors un jeune loup mais la vie à tôt fait de lui rogner les dents qui parfois sont un peu trop longues.
Peu importe le fait qu’il ose quitter le foyer ou demeure chez ses parents, tant qu’il accuse ses géniteurs de ses manques et problèmes il se place dans le statut de victime et de créature et donc incapable à gérer son existence à partir de son propre « moi ». Il reste immature malgré le fait qu’il s’est auto convaincu qu’il est mature et autonome. Si la psychanalyse est utile pour aider à gérer et dépasser certains états traumatiques dus à des mauvais traitements elle s’avère non seulement inutile mais coupable de maintenir l’adolescent dans l’idée bien fondée que la faute de ses problèmes vient de ses parents ou de son enfance.
Chacun est responsable de sa propre destinée et ceci quelques soient les conditions d’enfance. Vivre une enfance malheureuse n’est absolument pas un critère à prendre en compte pour justifier ses comportements. Nombreux sont les grands saints et maitres initiés qui ont vécu des enfances très difficiles ce qui les à conforté dans leur décision d’aller vers la Lumière. Ceux qui s’appuient sur leur passé malheureux prétextant que c’est la cause de tous leurs malheurs ne font que démontrer leur faiblesse de caractère et leur immaturité.
L’exigence des adolescents
La plupart du temps les « bons parents » ( et ils sont nombreux) font le maximum pour favoriser l’existence de leur descendance mais les adolescents enfermés dans leur ego ne se rendent pas compte des sacrifices accomplis par ceux-ci et à notre époque cela devient de plus en plus tangible : souvent les adolescents exigent ceci ou cela de leurs parents même si ceux-ci n’en ont point les moyens et pour avoir la paix les parents se soumettent à ces exigences et s’endettent parfois fortement pour acheter téléphones portables, ordinateurs, vêtements de marque, consoles vidéo dont les adolescents n’auront pas même reconnaissance ( cela leur parait juste et normal)
Etre père ou mère n’est qu’un rôle à jouer au sein de ce monde mais en aucun cas on ne peut condamner quiconque car au-delà de ce rôle chacun a le droit de vivre sa vie comme il le ressent et lorsqu’une situation est terminée il importe de retrouver la transparence originelle du Soi avant de pouvoir « vivre une nouvelle vie » au sein de laquelle aucune n’offense ou rancune du passé ne puisse interférer. Une mère au droit d’exister en tant que femme, un père au droit d’exister en tant qu’homme. Le foyer n’est pas le seul endroit où la vie est possible.
Tout adolescent devrait comprendre cela, et non seulement pardonner à ses parents de les avoir jugés mais aussi de les remercier de tous les efforts qu’ils ont faits.
Seul le pardon libère
Quant à celui qui ne peut pardonner à ses parents les choses du passé, il se trace un chemin plein d’embuches car toute rancune cristallisée agit comme un obstacle au flux de la vie et maintient dans une sorte d’immaturité infantile.
Combien d’adultes aujourd’hui n’ayant pas pardonnés à leurs parents sont ils restés immatures et incapables de gérer correctement leur vie ? Combien d’adultes sont ils envahissent par des sentiments de culpabilité et de remords quand ils ont laissé mourir leurs parents sans avoir eu le courage de leur pardonner avec leur grand départ !!! Et tout cela à cause de quoi ? De l’ego tout simplement, l’ego qui dés l’adolescence pointe le bout de son nez et qui ainsi maintient ces adultes/ados dans les fréquences du bas astral ou la lutte, la violence, la haine, la rancune et la douleur règnent en maitres.
Le pardon est l’arme la plus efficace. Le Christ l’a démontré en pardonnant à ses bourreaux et nous à laissé cette arme qui est bien plus efficace qu’un fusil laser…
Christian Duval le 21 mars 2014
Source: http://lagazettedewydyr.over-blog.com/