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par Bertrand Duhaime

La détente désigne le relâchement des tensions pour retrouver le calme, le repos, l’état d’éveil dynamique du corps et du mental.  Elle permet d’agir calmement et de maintenir la sérénité et le sang-froid dans l’action. Dans l’évolution spirituelle, elle revêt une importance primordiale afin de tirer de l’agitation et de la tension qui empêchent toute bonne communication avec l’intérieur, le monde intime.

La nécessité de la détente s’appuie sur le principe que la tension bloque les énergies vitales et que tout accumulateur auquel on demande trop d’énergie s’épuise.  Dans sa phase diurne de conscience vigile, celui qui vit de la façon la plus lucide et active qu’il le peut, pour rester créatif et évolutif, voit ses facultés perdre de leur efficacité, ses muscles se tendre, son mental se perturber, ce qui l’amène à perdre certains aspects de la vie.  La détente permet de recharger l’accumulateur épuisé ou dévitalisé et restaure l’efficacité à tous égards.  Par exemple, le cerveau capte les pensées dans la concentration, mais il les libère dans la déconcentration.  Le sommeil survient au moment de la décontraction.  Les réflexes sont plus aigus dans la détente.  On conduit bien lorsqu’on est détendu.

Mais on oublie plus de choses dans la hâte et la précipitation.  On fait moins de faute au clavier si on peut accorder toute son attention à ce qu’on fait.  On réussit mieux une recette lorsqu’on est serein et attentif.  C’est quand on a l’esprit libre qu’on peut s’ouvrir à de nouvelles perspectives.  En tout, la détente accroît la facilité et améliore la productivité.  Mais la détente n’a rien à voir avec la paresse, la négligence et l’avachissement.  Elle vise à ralentir la pensée, à réduire la tension, à se concentrer sur le bien-être physique, à vivre dans la joie, à agir dans l’éveil dynamique qui permet, au moment opportun de l’agir, de monopoliser tous les muscles et toutes les facultés psychiques.  Elle amène à vivre comme le félin, entièrement présent dans l’immédiateté.

Aucune réalisation spirituelle ne peut se produire sans la détente.  Or, se détendre, c’est relâcher ses tensions pour retrouver le calme, le repos, l’état d’éveil dynamique du corps et du mental.  Mais la détente n’a rien à voir avec la négligence et l’avachissement.  Elle part du principe que tout accumulateur, auquel on demande trop d’énergie, s’épuise.  Elle consiste donc à recharger l’accumulateur.  En vivant sans cesse de façon lucide et active, dans le concret, les facultés perdent de leur efficacité, les muscles se tendent, d’où certaines dimensions de la vie en viennent à échapper à un individu.

La détente favorise l’efficacité à tous égards.  Par exemple, le cerveau capte les pensées dans la concentration et les libère dans la déconcentration.  Le sommeil suit une période de déconcentration.  Les réflexes opèrent à leur meilleur dans la déconcentration.  On conduit bien lorsque l’on est détendu.  On fait moins de fautes à la machine à écrire lorsqu’on est détendu.  On oublie plus de choses, en sortant de chez soi, lorsqu’on se hâte et se précipite, que lorsqu’on prend tout son temps.  On réussit mieux une recette lorsqu’on est serein que lorsqu’on est préoccupé.

Toutes les facultés et tous les muscles ont besoin de repos pour bien fonctionner.  La détente permet au système mental de se refroidir et de se régénérer, ce qui le libère de ses blocages énergétiques.  On se concentre en fixant son attention sur une idée, sur un seul point.  On libère ensuite tette idée ou ce sujet dans la détente.  Qui dit détente complète, dit détente physique et mentale.  La pensée influe sur le corps, mais l’inverse est aussi vrai.  Les tensions et les contraintes durcissent et nouent les muscles, comme les mauvaises postures.  En détendant ses muscles, on débloque le flux énergétique et on libère ses facultés mentales de leur propre tension.  Puisque c’est le conscient qui donne les ordres poussant à l’agir, il ne peut donner un commandement sûr s’il est perturbé.

Beaucoup de gens s’énervent ou paniquent dans la détente, mesurant du même coup leur activisme stérile, leur peur du vide, leur angoisse existentielle, leur ennui primordial, leur vanité intérieure.  Ils ont peur de se regarder en face et de découvrir quelque vérité, sur eux-mêmes, dont ils deviendraient responsables.  Pour s’échapper, ils s’investissent dans l’hyperactivité, le perfectionnisme, la griserie ou la performance.  Ils ont peur de perdre quelque chose en s’intériorisant.  Ils ne vivent que pour l’extérieur, occupés à défendre une image ou une réputation, à accumuler des biens, à imiter les autres, en rendant apparemment service à la collectivité.  La détente ne constitue pourtant qu’un moment privilégié de se ressourcer à même la Source d’énergie et de retrouver sa motivation créatrice.

La détente permet d’abord de faire le vide en soi et de se calmer ou de se reposer.  Alors, de nouvelles perspectives peuvent apparaître devant soi.  La détente bien menée ouvre toutes les portes de la perception humaine.  En concentrant son attention sur sa respiration, en commandant à tous ses muscles, un par un, des pieds à la tête, de se détendre, on prend mieux conscience de sa rigidité et de la lourdeur musculaire, on en accroît l’élasticité et la souplesse, tout en favorisant l’acuité mentale.  Le premier but de la détente est de ralentir la pensée, de réduire les tensions, de se concentrer sur le bien-être physique et la joie de vivre, pour retrouver l’état d’éveil dynamique de tous les muscles et de toutes les facultés.

Le chat (ou tout félin)  est probablement l’animal qui illustre le mieux la détente.  Dans une position toujours convenable, paisible et serein, satisfait d’être, il se repose, il s’abandonne à la vie.  On croit qu’il dort dans la plus profonde béatitude et la plus grande indifférence.  Mais que la moindre menace se présente, ii bondit d’un seul coup, tout en alerte.  Si la menace est véritable, il mesure le danger, acceptant d’attaquer ou de fuir, selon qu’il sait qu’il pourra vaincre ou pas.  Si la menace n’était que présumée, après une pause de déconcentration, il rentre dans la détente la plus complète.

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