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par Christian Duval

Partie 2. Suite…….

La solitude est révélatrice

L’éclatement des cellules familiales nous amène tous à passer par des états de solitude. Il n’est guère facile de vivre seul, avec son propre reflet pour compagne, s’entendre avec soi même est la chose la plus difficile au monde. Afin d’éviter cela, certains préfèrent vivre avec n’importe qui (des gens qui les maltraitent, les battent, les diminuent) ou avec des animaux domestiques (Dalida à fait une chanson formidable sur ce sujet), d’autres se dispersent dans les plaisirs ou la foule, vivent avec la télé ou la radio perpétuellement allumée afin de fuir cette « confrontation ». Dès qu’un symptôme leur fait ressentir un état maladif, ils prennent un cachet pour chasser celui-ci… mais le « mal » continue son œuvre…

Pourtant il faut se rendre à l’évidence. Chacun est seul avec soi-même et lorsqu’on est en contact avec la foule cette solitude parait encore plus difficile à supporter. C’est le cas de toute personne qui vit seule. Dés qu’elle se retrouve dans un groupe familial où elle voit des gens en couple qui échangent des mots ou baisers d’amour, le ressenti de sa solitude devient plus tenace. Tout est bien organisé pour que chacun sente cette solitude et s’y complaise : c’est là le piège des « écrans » télé ou Internet qui nous incitent à rester confiner chez nous pour éviter de nous confronter au réel.

Ceux et celles qui empruntent une voie spirituelle n’échappent pas à la règle (je dis cela en connaissance de cause) car dès qu’on tourne l’Attention vers d’autres réalités, celles de ce monde paraissent fades et sans joie. Il est relativement facile d’écrire des mots sur ces feuilles comme je le fais en cet instant tout en espérant que ceux-ci seront lus et s’avéreront utiles, mais il est beaucoup plus difficile de trouver des gens autour de soi avec lesquels partager de vive voix ces révélations. Nombreux sont ceux et celles qui, engagés sur la voie spirituelle, se plaignent d’être seuls. Cependant il faut mieux vivre cela et en être conscient que de se voiler la face en s’abrutissant via l’écoute de musique tonitruantes afin d’éviter de voir la réalité en face. Se promener avec un casque diffusant une belle musique au milieu des embouteillages tonitruants n’a jamais fait cesser le bruit mais simplement détourné l’écoute.

Les religions rassurent les « solitaires »

Les religions nous ont inculqué l’image d’un Dieu qui assis sur un trône céleste veillerait sur nous et ainsi nous observant distribuait récompenses ou punitions selon nos agissements. C’est à la fois terrible et rassurant de savoir que quelqu’un veille sur nous… que l’on soit dévot ou rebelle cela nous satisfait. Le dévot se convainc à coups de sermons que « la volonté de Dieu est immuable et incompréhensible » mais s’y soumet et quand l’un des siens perd la vie il accepte cette « volonté divine ». Le rebelle quant à lui n’accepte pas cette volonté et se met en colère contre ce Dieu qui ne prend pas soin de ses enfants. Il en arrive parfois à renier toute forme de déité, mais il a beau lutter contre l’injustice et les forces manipulatrices, cela ne change rien sauf son état de santé qui, perturbé par ses colères, se met en état de conflit perpétuel. Il apparait donc évident que subir ou se rebeller ne résout rien et que la seule solution qui semble possible est de retrouver l’Unité primordiale en son propre royaume (corps, âme, esprit, cellules) afin de pouvoir se sentir « rayonner » où que l’on soit.

La solitude et l’Absolu

L’expérience de la solitude est indispensable pour percevoir le phénomène propre à l’Absolu. La Source androgyne est émanation de l’Absolu (le Non Manifesté) dans le Manifesté. Au niveau de l’Absolu rien n’existe, rien ne bouge, il n’y a ni conscience, ni énergie, ni mouvement, ni Soi mais uniquement Ce qui Est le Vide- le Zéro contenant tous les possibles mais non révélés. C’est une grande dormition. L’Esprit Absolu est seul puisqu’il n’y a rien d’autre que Lui pour lui démontrer qu’il existe. L’Absolu ne peut être conscient de lui puisqu’il est a-conscience… on ne peut ni décrire, ni expérimenter l’Absolu, on ne peut qu’Etre Lui et quand on est lui on n’est plus conscient d’Etre quoi que ce soit…

Cependant c’est parce que l’Absolu a désiré se connaitre par l’expérience qu’il a émané à partir de son Immensité un Point de Conscience autour duquel il a généré un espace : ainsi est née la Source contenant les principes de l’Absolu auxquels elle peut donner Mouvement. Vie et Etre… via l’Energie du Verbe.

L’Absolu est Eternel car jamais né ni jamais engendré alors que la Source Androgyne étant Née est Immortelle c’est-à-dire qu’elle peut s’auto-régénérer en de multiples formes évolutives. Mais un jour ou l’autre la Source elle-même se résorbera en l’Absolu. Il y a eu d’autres Univers Source avant le nôtre et il y en aura d’autres après. Quand la Source se résorbe en l’Absolu c’est le Grand sommeil. Tout semble mort, seul le Grand vide demeure mais en celui-ci s’accomplit une osmose entre ce qui a été expérimenté et l’Absolu conceptuel originel jusqu’au moment où une Nouvelle Source Universelle jaillit à nouveau de l’Absolu pour engendrer un autre cycle d’Univers.

C’est au sein de la Source que chaque Etincelle reçoit son Identité d’âme déterminant son expérience au sein des Univers : c’est cela qui détermine notre « Soi » qui quoique Immortel n’est pas Eternel et un jour ou l’autre se résorbera lui aussi en l’Absolu.

Certains Etres évolués comme Gautama le Bouddha ont connu de leur vivant cette Immense vacuité. Pendant cette communion, ils n’existaient plus… L’état de Bouddha est accessible à toute Etincelle qui veut se donner la peine de s’y consacrer. Cependant lorsqu’on revient d’une telle expérience il est évident que toutes les « choses » de ce monde d’illusion nous paraissent fades et sans attrait. C’est alors que notre Âme aspire à «retourner dans ce Grand vide » et à ne plus « exister » ici bas, et que l’on entre alors dans la Grande Nuit noire, semblable à une dépression profonde où l’on ressent le désir de supprimer ce corps. C’est un passage difficile car il ne sert à rien de se suicider car ce « corps » doit servir d’interface entre les deux réalités. On se sent seul ici bas parce qu’on ne peut pas réellement partager ce que l’on ressent, on peut percevoir des présences invisibles ou ne rien percevoir du tout car lorsqu’on est devenu la Vibration, on ne peut ressentir celle-ci.

Les joies du chemin sont éphémères

Le début de la voie spirituelle est relativement agréable car on découvre une multitude de nouvelles choses, certains pouvoirs se révèlent à nous (clairvoyance, guérison, clair ressenti, claire conscience, télékinésie, matérialisation, etc.) et l’on est tenté de « jouer avec « et de les utiliser pour améliorer notre condition existentielle en ce monde. On devient alors Magicien utilisant la Force d’attraction pour réaliser nos rêves.

On peut ressentir de fortes émotions sur des lieux chargés d’énergie tellurique et cela nous enthousiasme. Par la suite on peut aussi ressentir les Points couronnes du Crane ou les Portes étoiles du corps nous picoter (sensation de froid ou de chaud) et l’on ressent alors des Présences invisibles. Cependant tout reste encore lié au plan astral et émotionnel. Ce n’est que lorsqu’on atteint la fréquence supérieure qu’on est à nouveau aligné avec notre Double que l’on ressent la Vibration de l’Onde de vie – Eros – qui octroie la Grâce. Cependant dès qu’on porte Attention sur celle-ci, elle disparait… On ne peut que la ressentir et non l’observer. Lorsque cette Onde est installée et stabilisée en nos corps, notre Conscience disparait en elle, on fusionne avec notre Double qui lui-même disparait dans l’Onde de vie. On vit une expérience identique à celle de l’Absolu : on est quelque chose qu’on ne voit pas, ne ressent pas et rien d’autre n’existe pour nous. C’est à la fois magnifique et terrifiant. C’est alors que notre « moi » s’affole : « quoi ! Je ne ressens plus rien, ce n’est pas possible !« Et le simple fait de penser cela nous fait redescendre dans le senti-mental- astral où l’on peut à nouveau ressentir des émotions, sensations et l’onde de vie quand elle se présente.

C’est la même chose qui se passe avec notre Etat de santé : nous n’apprécions celui-ci que lorsque nous passons par des périodes de maladie et de la même façon nous n’apprécions la chaleur de l’été que parce que nous avons connu la froideur de l’hiver… ce n’est qu’en expérimentant les contraires qu’on se sent exister : ce monde est destiné à faire cette expérience.

Celui qui pratique la Magie via la Loi d’attraction se sent « doué de pouvoirs » et cela réjouit son moi : il utilise sa Volonté pour obtenir ceci ou cela, la belle auto ou la belle maison ; par contre lorsque le « moi » a abandonné tout désir et volonté et que l’Onde de Grâce nous a adombré on ne perçoit plus les phases de l’utilisation de ce pouvoir : cela se fait sans aucune intervention de notre volonté, et si l’on a besoin d’une automobile pour se rendre à un endroit particulier celle-ci se présente à nous sans que nous ayons émané le moindre désir : elle peut nous être offerte ou prêtée ou tout simplement quelqu’un nous propose de nous amener à l’endroit où nous devons nous rendre. Le but nous attire vers lui sans aucune intervention mentale. C’est à la fois magique et frustrant car on ne se rend même pas compte que la Magie agit à notre insu et que c’est notre Double qui ayant pris possession de notre enveloppe corporelle se sert de celle-ci pour réaliser ses plans.

Exemple

Si notre corps était une automobile on se retrouve alors dans la situation d’un chauffeur de Maitre qui nous dit où aller, c’est lui qui paie l’essence, le véhicule et l’entretien mais c’est nous qui conduisons le véhicule. Mais tout ego n’étant pas arrivé à un stade d’abandon préfère souvent avoir sa propre auto et la conduire selon ses désirs sans avoir de compte à rendre à personne et comme la façon de conduire se répercute sur le véhicule, il n’y a qu’à constater l’état du véhicule pour percevoir qui le conduit.

Il y a donc un choix à faire : soit on continue à utiliser le corps véhicule que l’on peut se payer et alors on prend en charge tous les besoins de celui-ci, soit on passe les commandes au Maitre Double intérieur et celui-ci prend tout en charge, on peut alors rouler en Rolls au lieu de se contenter d’une 2 CV. Bouddha et Jésus avaient comme corps véhicule une Rolls… et tout le monde peut suivre leur exemple.

Vibrer ou Etre

Etre Onde de vie n’est donc pas chose facile car cela nous occulte toute perception. La joie vibrale n’a absolument rien à voir avec la joie émotionnelle (jupitérienne) que l’on peut ressentir lorsqu’on fait quelque chose que l’on aime (chanter, danser, écrire etc.). Lorsqu’on se rend sur des lieux chargés on peut ressentir cette Force tellurique et cela nous fait du bien de nous recharger, cependant lorsqu’on est animé par la Joie vibrale on ne ressent plus rien puisqu’Etant la Force on ne peut ressentir ce que l’on est. On se sent alors un peu frustré et tenté de faire marche arrière…

Quand on se retrouve face à un menhir on peut échanger avec lui (lui demander de nous donner de l’énergie ou lui en donner) mais quand on est devenu la Force, on est le Menhir et on fait l’expérience de l’Absolu c’est-à-dire la Solitude… Combien de gens se réjouissent-ils lorsque s’étant rendus sur des sites sacrés ils ont eu la réminiscence de vieux encodages du passé ? Pourtant ils ne sont pas encore arrivés au but.

Quand notre Conscience est rétablie en son Unité, on ne peut plus utiliser son libre arbitre, on ne peut même plus dire « je suis libre » puisqu’on est « la Liberté incarnée » on ne peut se laisser qu’impulser par la Grâce et la divine providence.

Anecdote

Un jour un disciple demanda à Bouddha : « dites-moi Maitre êtes-vous libéré vivant ». Ce à quoi Bouddha répondit « qui de moi peut dire que je suis libéré ? Seul mon petit » moi » peut me faire croire cela, et celui-ci n’existe pas, je n’ai jamais été prisonnier donc je ne peux pas être libéré ».

Se libérer de l’illusion

En fait la seule chose dont on doit se libérer c’est de l’illusion d’être prisonniers. Cette illusion qui nous a fait croire que l’on était coupé de la Grâce ; chassé du paradis originel alors que l’Onde de vie nous anime depuis la nuit des temps et qu’elle accomplit chaque jour des miracles dans notre corps. Chaque soir par le biais de notre Double elle ré-initialise les programmes de notre corps sur la Conscience unitaire originelle qui permet par le biais des glandes endocrines d’auto-régénérer notre corps instantanément. Cette même Onde de vie agit sur tous nos corps, et permet à nos organes d’accomplir parfaitement ce pour quoi ils ont été créés. Les hommes ont le pouvoir de transmettre la vie, les femmes ont le pouvoir de lui donner une « forme » … c’est en contemplant les petits miracles de la vie que le grand miracle se révèle.

Mais tant que notre Conscience reste soumise à la dualité nous n’imaginons que des scénarios inutiles et fallacieux : nous pouvons nous imaginer être des super héros voyageant grâce à des engins spatiaux super sophistiqués ou des corps de métal comme dans le film « Iron Man », nous pouvons imaginer voler grâce à ces engins à une vitesse extraordinaire alors que lorsque nous réintégrons notre conscience unitive il nous suffit de penser à un lieu pour nous y retrouver sous une forme vibrale adéquate à l’instant même.

Il n’y a plus aucune notion d’espace ni de temps : nous apparaissons là où nous avons besoin d’être. Les enfants savent très bien utiliser cette technique de Téléportation lorsqu’ils jouent. Certes il faut s’entrainer pour vivre cela cependant il ne s’agit pas de se perdre en projections mais de laisser notre Double accomplir cela : c’est lui qui sait où il est bon que nous nous allions.

Quand on est devenu la Grâce c’est la Divine Providence qui agit à notre insu. Il ne subsiste alors en nous aucune volonté d’aller ici ou là, de nous recharger ou de recharger un lieu, de guérir ou d’enseigner, on est juste l’Etre… on se sent Un avec le Tout et grande est notre responsabilité car on sait intuitivement que toutes nos pensées touchent tout l’univers, y compris les Etoiles les plus Lointaines.

On ne peut atteindre cet Etat d’Unicité que lorsque, ayant pris conscience de tous les Pouvoirs révélés par notre conscience et utilisables par la Loi d’attraction, nous comprenons que nous ne pouvons pas utiliser ceux-ci pour « parfaire ce monde illusoire » et nous y projeter davantage. Quelle frustration de percevoir qu’on dispose d’une multitude de pouvoirs magiques et qu’on ne peut les utiliser en ce monde. Certes aucune loi ne nous interdit cela mais dés que l’on utilise l’Onde de Grâce véhiculant la Lumière adamantine pour concrétiser des projets humains on transforme cette Lumière adamantine Nouménale en Lumière phénoménale et électromagnétique perpétuant la matrice astrale et tant qu’une partie de nous demeure en ce « monde » on reste lié à celui-ci.

Il y a donc de nombreuses épreuves sur le chemin et à chaque fois qu’on cède à une tentation cela retarde notre avancée mais chacun se doit de vivre à son rythme, on ne peut rien forcer. Rien n’est bien ni mal : tout n’est qu’expérience, chacun avance à son juste rythme.

Lorsqu’on vit en cette Unicité vibrale on se sent alors Un avec la Fraternité cosmique de l’âme universelle;  cependant on perçoit qu’il est fort difficile de concrétiser une Fraternité Humaine solidaire en un monde destiné à expérimenter la dualité (3° dimension dissociée). Dés qu’on franchit la Porte et qu’on réintègre le plan de 3° dimension Unifiée, on n’a plus rien d’autre à faire que de se laisser inspirer et guider et c’est L’onde de vie elle-même qui à travers nous amène la réunification avec d’autres Ames, cela s’accomplit au-delà de toute volonté personnelle. C’est ce qui s’est passé pour le Maitre Omraam Mikael Aivanhov : il a laissé la Source couler à travers sa forme et ce sont les auditeurs qui ont œuvré pour créer les centres. Le Maitre Omraam ne possédait rien de personnel, ni auto, ni avion, ni argent, ni maison mais il a voyagé à travers le monde et à chaque endroit le gite et le couvert lui était offert. L’Onde de vie agissait à travers lui et c’est ce que j’ai ressenti en sa Présence, c’est aussi ce qui m’a incité à partir en Terre celte pour retrouver la trace de son vécu en tant que Merlin mais l’expérience m’a démontré tout ce que j’ai exprimé en ces mots. Voici le récit succinct de mon équipée.

Témoignage : périple en Brocéliande

Je me suis donc rendu en Bretagne espérant ainsi mieux ressentir la présence de Merlin. Mon voyage fut parsemé de « signes »qui se sont présentés à moi souvent à mon insu. Pour ce voyage, il me fallait changer de véhicule car ma vieille R 19 qui m’avait rendu tant de services n’avait pas tellement envie de rouler sa bosse sur plus de 2000 km consécutifs. Depuis plusieurs mois je pensais à ce changement d’auto mais n’avais accompli aucune action confirmant mon désir. Par le biais d’Internet j’ai répondu à une annonce qui semblait me convenir et ai appelé le vendeur. Celui-ci était étonné car l’annonce venait juste d’être mise en ligne (moins de 5 minutes avant). J’ai pris rendez vous et ai trouvé du premier coup la « nouvelle auto » destinée à ce voyage. Le vendeur  rempli le formulaire et a mis son adresse « rue Duguay Trouin ». Sur le coup je n’y ai pas fait plus attention mais la suite est révélatrice…

Je me suis donc rendu en terre bretonne. Direction Saint-Malo car c’est en cette belle cité corsaire que j’avais passé les 12 mois de mon enfermement en tant que « soldat de l’armée française »… et je tenais à revoir ce lieu. Quand je suis arrivé au lieu dit, la caserne militaire avait été transformée en école de police. J’ai trouvé immédiatement un endroit pour me loger à proximité et un stationnement gratuit. Tout allait donc pour le mieux. Une fois installé je suis parti déambuler et en traversant la rue je me suis aperçu que le quai en face s’appelait « Duguay Trouin »… pour ceux qui ne connaissent pas ce personnage Duguay Trouin né en 1673 avait été un fameux corsaire au service du roi de France. Un sacré bonhomme comme Surcouf quelques années plus tard. J’ai donc fait le tour de la cité corsaire qui est magnifique et ai pu assister à un coucher de soleil sur la mer, magnifique à 9h 45… une fois rentré à l’Hôtel, une petite voix inaudible m’a soufflé « bon ça y est tu a vu, t’as plus rien à faire ici « ..

Le lendemain matin dès 7 heures j’étais prêt à partir et une fois dehors, quelle surprise ! Tout était emprisonné dans une forteresse de brouillard, la mer était invisible et les panneaux de direction n’étaient guère plus visibles, ce qui m’a amené à faire pas mal de « tours de rond point » pour trouver la bonne route. Brouillard pendant plus de 60 kilomètres… Je me suis alors dirigé vers la Forêt de Brocéliande en espérant me consoler auprès de Merlin.

Le brouillard ayant cessé, une pluie fine prit le relais. Ma première destination fut le tombeau de Merlin. La légende dit que c’est à cet endroit que Viviane avait enfermé Merlin. Cela n’a pas été sans me rappeler tous ceux et celles qui cherchent le tombeau de Jésus tout en sachant que celui-ci n’est jamais mort et qu’il a ascensionné. Un circuit soi disant balisé s’offrait a ceux qui désiraient marcher un peu, cela me tenta et je m’engageai donc sur cette boucle de 4 kms. Une fois arrivé devant le Tombeau, j’ai pris le temps de me recueillir et la petite voix m’a à nouveau parlé « qu’est-ce que tu fous là, ce n’est qu’un tombeau, un amas de pierre et d’ailleurs pourquoi veux-tu chercher Merlin ici alors que tu sais bien qu’il y a belle lurette qu’il est retourné chez lui « ces paroles m’ont réveillé car je ne suis pas du genre à fréquenter les cimetières et tous ceux qui me sont proches et ont été rappelés sont inscrits dans mon cœur, je ne me rends jamais sur leur tombe..

Je n’ai donc rien ressenti de spécial quant à une Présence (c’est mon ressenti mais ce peut être différent pour d’autres) j’ai donc entrepris de cheminer sur le circuit proposé. Certes il y avait bien quelques balises mais il fallait quand même être un peu détective pour ne pas se tromper car à nombreux carrefours rien n’était vraiment précisé. Peut être y avait-il des indications mais en tout cas je ne les ai pas vues et je suis arrivé sans m’en rendre compte à un parking qui n’était pas celui où était mon auto. La route qui passait à proximité n’indiquait aucune direction. Je n’avais ni boussole, ni plan (tous les offices de tourisme que j’avais visités étaient fermés en ce jour) le soleil était caché, il commençait à pleuvoir fort et j’étais paumé. Alors j’ai continué à suivre les balises… ce que je n’ai appris que par la suite c’est que le circuit de 4 km était doublé par un autre ( cela formait un huit) et que je m’étais engagé sur la seconde boucle… je me sentais perdu ( sauf si j’étais prêt à marcher encore 4 kilomètres) et je me suis mis à penser que Morgane avait déplacé le Val sans retour et que j’étais en plein dedans..

Il a plu pendant presque tout le reste de la journée. A chaque fois que je désirais visiter un site ou une boutique où j’aurais pu trouver lecture ou conversation à mon gout, celui-ci était fermé « exceptionnellement en ce jour »…comme si tous les habitants du coin s’étaient ligués pour me fermer la porte au nez… Heureusement à Thréohorenteuc j’ai trouvé un libraire super sympa avec qui j’ai pu avoir une discussion intéressante.

Il a plu à seaux pendant toute la nuit, et la météo annonçait plusieurs jours comme cela. J’avais prévu de camper et de dormir dans mon auto mais les campings étaient non seulement fermés mais transformés en mares aux canards et je n’avais pas les moyens de me payer gîte ou hôtel en attendant le beau temps.

Le lendemain matin j’ai donc décidé de m’en retourner chez moi. J’ai cru que je n’allais pas pouvoir partir tellement il pleuvait, j’ai eu l’impression étrange d’être comme enfermé en cette Bretagne sans retour comme si Morgane s’acharnait sur moi. J’ai roulé pendant plus de 7o km sous une pluie battante transformant la route en canal de Bretagne… Bizarrement dés que j’ai quitté la proximité de Rennes le temps s’est éclairci et de toute la journée (j’ai parcouru plus de 600 km) je n’ai pas été rattrapé par la pluie.

Il est certain que mon petit « moi » qui voulait ressentir des bonnes vibrations s’est trouvé déçu et n’était pas loin de se rebeller envers toutes ces forces qui l’avaient refoulé. Mon moral en a pris un sale coup mais la route étant longue cela m’a permis de méditer et de relativiser. Ma petite voix intérieure m’a dit « c’est bien d’être parti, tu vois bien que t’a plus rien à faire ici, tout ce que tu cherches est en toi et nulle part ailleurs »… j’ai senti alors qu’une Porte se fermait derrière moi. Cependant Dame Bretagne avait décidé de me jouer encore quelques tours à sa façon.

En traversant la ville de Figeac je me suis arrêté pour reprendre quelques forces (c’est-à-dire en avalant quelques croissants savoureux) et c’est là que j’ai aperçu une affiche qui indiquait « samedi soir grandes festivités bretonnes sur la place «. Ainsi même dans le Lot la Bretagne me poursuivait…

Je suis rentré chez moi le lendemain soir. Résultat : j’avais parcouru plus de 2000 kilomètres de Saint-Malo à Perpignan pour me rendre compte que ce voyage était inutile. J’ai un peu culpabilisé car j’ai ainsi grandement participé à la pollution ambiante, mais je vais me rattraper car je suis guéri des grands périples pour un certain temps.

Avant d’arriver chez moi j’ai fait quelques courses et sur le parking du super marché j’ai été bloqué par une auto qui portait, outre son immatriculation, un emblème breton pour me faire un clin d’œil. Plus loin j’ai pris un auto-stoppeur et en discutant avec lui j’ai appris qu’il était d’origine bretonne…

Une fois arrivé chez moi j’ai ouvert mon courrier : la première enveloppe venait de « Rennes, préfecture de l’Armorique » et contenait un PV pour excès de vitesse concernant mon ancienne auto ; heureusement celui-ci concernait le nouveau propriétaire… mais quand même !

J’ai posé mes clefs sur le rayon d’une étagère et une petite statuette représentant Merlin est alors tombée. Sur le rayon inférieur se trouvait un livre sur les marins bretons et qui racontait en outre la vie de Duguay Trouin. C’est là que j’ai fait le rapprochement entre tous les signes mais la suite de l’histoire je ne la connais pas encore… où cela va-t-il me mener… alors pour en savoir plus j’ai tiré une rune celtique, celle-ci m’a révélé :« après voir fait table rase du passé, sois prêt au grand départ, le chemin du conquérant est solitaire, reste toujours en mouvement car seul le voyage apporte l’expérience ».

Cela m’a confirmé ce que j’avais ressenti. J’ai accompli ce périple pour me libérer d’une projection du passé qui m’incitait à retourner en cette terre bretonne pour contacter Merlin. Cela m’a libéré d’une espèce d’obsession qui me faisait croire qu’en retournant là-bas ce serait plus facile.

Depuis longtemps je sais que je peux voyager par la conscience et qu’il suffit de donner mon Attention à un lieu pour ressentir celui-ci à distance mais ce ressenti n’est plus lié à une tradition ou à une émotion, mais plus « vibral »… peut être avais-je confondu l’imagerie médiévale fantastique du Monde féérique avec la réalité vibrale. Le Merlin de Brocéliande appartient au passé, il n’est plus pour moi qu’un souvenir alors que le Merlin des Etoiles est omniprésent. L’imagerie du fantastique magique médiéval peut donc nous égarer autant que certaines idéologies du New Age… je ressens que l’énergie de Merlin est comme un état d’Etre et non un personnage en soi. Omraam Mikael a certainement été un grandiose Merlin invitant tous les « Merlins en herbe » à suivre sa voie d’amour…

J’ai ressenti au plus profond de mon Etre (lors d’un rêve de cette nuit) cette dualité qu’il y a entre Etre et exister. il y a une partie de moi qui veut Etre… disparaitre dans l’Absolu… sans se poser de questions, sans rien attendre et cette autre partie qui se sentant encore exister ici veut « faire » (écrire, danser, chanter, faire de l’exercice etc.) pour avoir l’impression d’Etre… ce voyage m’aura permis de percevoir cette dualité par l’expérience et ainsi de me libérer une bonne fois pour toutes des illusions et peut-être ainsi pouvoir entendre le Merlin résidant en mon cœur et écouter son chant d’amour.

Ainsi l’achat de cette auto m’a attiré dans une aventure digne d’un corsaire qui, perdu en mer, cherchait le port où se reposer. Duguay Trouin va-t-il encore m’envoyer des signes ou a-t-il accompli son travail ? En tout cas je le remercie de m’avoir accompagné en cette aventure. »

Christian Duval le 25 mai 2014

Source: http://lagazettedewydyr.over-blog.com/

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