par Ève Godin
Qui ne s’est pas déjà arrêté pour lire à haute voix une liste d’ingrédients interminable avec des noms imprononçables et presque effrayants? L’industrie alimentaire passe parfois par des raccourcis en employant dans ses préparations des produits qui auront comme effets de préserver les couleurs et les goûts des aliments et de retarder l’apparition des moisissures : ce sont les additifs alimentaires.
Certains additifs sont naturels, comme des colorants à base de fruits, par exemple. D’autres sont fabriqués par la transformation de substances naturelles, comme un amidon d’une céréale. Finalement, certains sont produits en laboratoire : ce sont les additifs synthétiques.
Plusieurs études ont été réalisées sur l’impact que ces produits peuvent avoir sur notre santé. C’est pourquoi je vous propose un top 10 des additifs alimentaires à éviter. Et n’oubliez pas, la lecture des étiquettes demeure le meilleur moyen d’identifier ces produits.
1 – Les nitrites et nitrates
Ces composés sont utilisés comme agents de conservation pour empêcher la prolifération de micro-organismes dans les aliments. On les trouve en grande partie dans les charcuteries, mais également dans les produits de boulangerie, les céréales et les légumes transformés. Dans les produits de charcuteries, ils aident également à conserver une belle couleur et la saveur.
Danger?
On entend souvent que les nitrates sont cancérigènes. En fait, c’est lorsqu’ils subissent une transformation dans l’organisme que ces composés deviennent dangereux. C’est pour cette raison que Santé Canada impose des taux maximums de nitrites et nitrates dans les produits. Un rappel pour terminer, les charcuteries devraient, de toute manière, être consommées de manière occasionnelle, car ce sont des aliments très salés et très gras qui n’entrent pas dans un régime équilibré.
2 – Les sulfites
Les sulfites peuvent être présents naturellement dans les aliments ou ajoutés comme additif pour aider à la conservation en retardant la croissance des micro-organismes et pour préserver la couleur. On les trouve entre autres dans le vin et autre alcool, les fines herbes, les fruits séchés, les céréales, etc. Ils peuvent également être utilisés dans les matériaux d’emballage alimentaire.
Danger?
Les sulfites sont reconnus comme étant un de 10 principaux allergènes au Canada pouvant entraîner des problèmes graves aux niveaux respiratoire et intestinal. Dans certains cas, on peut même parler de décès. Mieux vaut faire attention et être vigilant face aux signes avant-coureurs.
3 – Gallate de propyle
Cet additif est surtout utilisé pour éviter le rancissement des gras et l’oxydation des huiles. On le trouve dans ces dernières, dans la gomme à mâcher, dans les pâtisseries, etc.
Danger?
Plusieurs études tendent à conclure que ces additifs seraient cancérigènes.
4 – Butylhydroxyanisol (BHA) et Butylhydroxytoluène (BHT)
On trouve souvent cet additif utilisé conjointement avec le gallate de propyle. En fait, il agit lui aussi pour prévenir le rancissement des gras. On le retrouve donc dans les mêmes produits.
Danger?
Les études sont mitigées. Certaines avancent que ce composé serait cancérigène, d’autres n’arrivent pas à une conclusion aussi nette. Mieux vaut donc tenter de ne pas l’avoir dans nos aliments.
5 – Sulfate d’aluminium
Ce produit aide à donner des textures spécifiques à certains produits comme les desserts à base d’œuf, les fruits confits, les légumes transformés, etc. Lorsqu’on fait une recherche sur Internet, on peut voir que ce produit est également utilisé dans les domaines des piscines et du jardinage (!) Santé Canada l’autorise dans les aliments en petites quantités et dans une gamme restreinte de produits.
Danger?
Pris en trop grande dose, on associe le sulfate d’aluminium à un risque de développer une démence ou la maladie d’Alzheimer.
6 – Acide phosphorique
Utilisé dans le domaine alimentaire comme agent de conservation, agent de texture et acidifiant, on se sert également de l’acide phosphorique pour prévenir la rouille sur nos voitures. On le trouve dans les boissons gazeuses.
Danger?
Plusieurs études ont tenté de faire des liens entre la consommation de coca et l’apparition de problèmes rénaux tels que les calculs. Également, d’autres études ont tenté de prouver qu’une ingestion de cet additif pouvait provoquer l’ostéoporose chez les femmes.
7 – Glutamate monosodique (GMS ou MSG)
Même si Santé Canada ne le classifie pas comme additif alimentaire, mais plutôt comme rehausseur de saveur, je lui donne tout de même une place dans ma liste. Le glutamate monosodique se trouve en grande partie dans la cuisine asiatique pour relever le goût des aliments. On le retrouve également dans de nombreux mets transformés (soupes, plats surgelés, vinaigrettes, etc). Quelques autres aliments comme les tomates, les raisins et certains fromages en contiennent, à l’état naturel.
Danger?
Santé Canada le dit sans danger. Il peut toutefois provoquer chez certaines personnes des réactions semblables à une allergie (sensations de brûlure au niveau du visage, maux de tête, nausées, douleurs thoraciques).
8 – L’aspartame
Cet additif est un édulcorant, soit un produit sucrant qui ne fournit pas de calories, ou très peu. On le retrouve sous les noms commerciaux Égal et NutraSweet et évidemment, beaucoup de produits dits « légers » en contiennent.
Danger?
L’aspartame fait jaser. Santé Canada effectue régulièrement des études afin d’être certain que le produit est sans danger. Une dose journalière admissible a d’ailleurs été fixée. Aussi, on a souvent entendu parler d’études dont les résultats faisaient état d’animaux souffrant de cancer après l’ingestion de cet additif.
9 – Acésulfame de potassium (acésulfame k).
Un autre édulcorant, l’acésulfame a un pouvoir sucrant 200 fois plus élevé que le sucre. On le trouve dans les produits de pâtisseries, la gomme à mâcher et les boissons gazeuses.
Danger?
Tout comme l’aspartame, cet additif est accepté dans les aliments transformés. (Il existe d’autres édulcorants qui ne peuvent être utilisés dans la transformation des aliments.) Comme dans bien des cas, des études ont tenté de faire des liens entre ce produit et l’apparition de cancer chez des animaux, mais rien ne prouve à ce jour que l’aspartame serait la cause principale de l’apparition de la maladie.
10 – Tartrazine ou colorant jaune no 5
Les colorants dans l’alimentation n’ont qu’un rôle esthétique. Ils ne sont là que pour rendre les produits plus colorés donc plus appétissants. La tartrazine est utilisée dans de nombreux produits comme les pâtisseries, les céréales, la moutarde et les bonbons, évidemment.
Danger?
Si plusieurs études ont été réalisées pour mettre en lumière le lien entre la tartrazine et des crises d’urticaire et d’eczéma chez l’homme, aucune donnée réelle ne permet de la mettre en cause. De plus, ce sujet reste controversé, mais des études ont également tenté d’établir un lien entre l’hyperactivité chez les enfants et la consommation de produits contenant de la tartazine. Il ressort souvent de ces études que c’est davantage les aliments eux-mêmes et le contexte (dans bien des cas, il s’agit de friandises ou de gâteaux) qui stimuleraient les enfants!
Vous avez maintenant une meilleure idée des rôles que jouent ces ingrédients dans l’industrie des aliments transformés. Soyez vigilant! Une liste d’ingrédients courte est dans la plupart des cas un très bon indicateur sur la qualité du produit.
Ève Godin, nutritionniste – http://www.canalvie.com/
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Qu’arriverait à nos enfants si on supprimait de leur alimentation les additifs qu’il y a à peu près dans tout ?
Une expérience vraiment très intéressante a été réalisée dans une école en Australie ou l’on a supprimé complètement les additifs qu’on trouve dans presque toute notre alimentation aujourd’hui pendant simplement 2 semaines. Les résultats ?
Trouvé sur http://legrandchangement.com/
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