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par Lydia

Ce matin, je n’ai envie de rien. Le jardin a été arrosé copieusement hier après midi et il n’a pas besoin de moi. Le désherbage se fait mieux quand la terre est juste humide et là, c’est trop imbibé. C’est la météo qui rythme mes journées et ça me plait bien de me laisser porter par le temps. Bilou la chatte sauvage a dormi près de moi après avoir massé de ses quatre pattes la robe de chambre en polaire. Quand je la vois faire ça, je me dis qu’elle est peut-être nostalgique de la période où elle tétait sa mère, dont elle a été séparée trop tôt mais comme Féliz le fait aussi, alors qu’il a tété pendant cinq ou six mois, ça ne colle pas.

Le mental aime bien savoir, comprendre, trouver un sens aux choses alors il cherche dans sa banque de donnée, la mémoire, comment interpréter les faits. Il compare, soupèse, évalue tout ce qui passe à sa portée. Je ne le suis plus dans ses délires et ses explications capilotractées parce que c’est sans fin !

Ce qu’il veut c’est être rassuré, il a besoin de se situer alors il cherche et parfois trouve. Je le laisse cogiter et l’observe comme si je regardais un enfant jouer avec des cubes. Quand il retourne dans le passé, ce qui est de plus en plus rare, je le ramène gentiment ici et maintenant, en focalisant mon attention sur le ressenti physique. Je l’invite à le scanner et comme il aime chercher, je le laisse détecter les crispations, les tensions. On dirait qu’il se prend au jeu en tout cas, il se laisse diriger sans opposer de résistance.

Tout se désagrège, les croyances qui ont soutenu le monde jusqu’à maintenant n’ont plus de sens, l’humanité s’éveille et c’est douloureux. Il nous faut passer par la phase de déconstruction afin de recommencer sur de nouvelles bases établies sur la fréquence de l’amour universel, inconditionnel.

C’est en chantier immense qui demande une foi inébranlable en la vie, l’amour, la lumière, qui peuvent tout recréer. Il n’y a plus de repères et les peurs refoulées émergent violemment dans les cœurs meurtris. Inutile de s’accrocher aux vieux schémas qui n’amènent plus nulle part.

Au niveau individuel, la personnalité s’affole un peu quand des nouvelles révélations, des scandales sont étalés au grand jour. En revenant en son corps et en décelant les émotions suscitées par ces infos, on peut libérer des énergies emprisonnées et cet exercice allège considérablement le corps émotionnel et le corps mental.

De cette façon on me marche plus dans la peur, on l’absorbe en l’accueillant et elle nous révèle un aspect de notre personnalité qu’il nous faut aussi accueillir afin de rester sur la fréquence de l’amour.

Cet acte parfois héroïque, nous apprend la maitrise émotionnelle et énergétique, elle nous prépare à recevoir de nouvelles révélations et à trouver le juste milieu en toute chose.

Il est clair que si nous sommes encore à faire confiance aux gens de pouvoir, à la science, aux autorités extérieures à soi, ça risque d’être très douloureux. Mais à bien y regarder, c’est une bonne chose puisque c’est l’occasion de grandir, de s’affranchir.

Je pense que beaucoup d’êtres humains se réveillent grâce à toutes ces révélations si sordides soient-elles.

 

Le premier réflexe c’est d’accuser et de réclamer la justice ce qui est légitime mais si on est honnête avec soi, on peut voir que ça fait écho à notre façon de considérer certaines parts de soi qu’on voudrait ignorer.

Après avoir accueillies les premières émotions, on peut distinguer quels personnages intérieurs continuent de s’activer, de réagir. La vengeance nourrit la violence et ce réflexe nous montre ce qui en nous a besoin d’être enfin accepté.

Au niveau individuel on peut constater l’effet du pardon aux autres et surtout à soi. Quand on en goûte les bénéfices qui se traduisent par un soulagement et une élévation vibratoire se manifestant par la paix en soi, on comprend que c’est La solution.

Chacun doit assumer ses actes mais quand on admet qu’on n’est pas parfait qu’il nous arrive d’être injuste, on est moins prompt à accuser. Jésus avait abordé le sujet quand on lui a présenté une femme adultère et qu’il avait dit « que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre ».

On pourrait se dire que les choses qu’on peut se reprocher sont beaucoup moins graves mais en fait ce qui compte, c’est d’être clair avec sa conscience et de se souvenir que nous sommes uniquement responsables de nous-même.

Je ne peux pas changer le monde et mon pouvoir réside dans ma capacité à gérer mon propre monde, à maintenir la paix et l’harmonie intérieurs.

Pour être en paix, j’ai plusieurs solutions mais une seule d’entre elles me permet de sortir des schémas inconscients et de trouver cet espace intérieur où je suis éternellement en sécurité.

Je peux ignorer les infos, vivre dans une bulle en ermite, mais comme je suis dotée d’un corps émotionnel dont dépend mon état d’être, tôt ou tard, ce qui a besoin d’être vu en dedans sera révélé. L’extérieur et même parfois mon humeur, m’amènent toujours à devoir me situer mais si j’apprends à être centrée en mon cœur, mon « action » sera subtile mais néanmoins efficace et je ne serais pas ballotée d’un côté ou de l’autre, manipulée par mes émotions.

La puissance du cœur, de son énergie rayonnante est prouvée scientifiquement et ça suffit à amplifier ma foi en l’amour. Il devient clair que nous sommes constitués d’énergies et que celles-ci régissent notre vie. Tout ce que nous vivons à l’intérieur se manifeste à l’extérieur et si on veut la paix dans le monde, il faut d’abord la trouver en soi.

Tant qu’il y a des conflits en nous, nous rayonnons cette énergie de lutte qui vient nourrir l’inconscient collectif.

Quand on comprend que tout est interconnecté et que les énergies que nous recevons agissent à des niveaux subtils sur tous les corps et même selon certains jusque dans l’ADN, on comprend que notre état d’être affecte l’ensemble de l’humanité.

Je fini par me demander si la volonté a encore sa place. Il n’y a rien à faire d’autre que d’amplifier la confiance en soi, au soi, en la vie.

Inutile de vouloir changer puisque la vie elle-même et l’invisible, notre aspect divin s’en chargent. Même si on a le libre arbitre, il se situe seulement dans le choix crucial entre les deux seules voies possibles, l’amour ou la peur mais ça n’est pas censé nous amener quelque part ailleurs qu’en nous-même.

Ce choix détermine notre état d’être du moment et dessine l’avenir et c’est la seule « mission » qui incombe à tout être vivant. Quand on voit l’immensité de l’univers connu, ça donne le vertige et on doit se rendre à l’évidence que des forces invisibles régissent la vie en perpétuel mouvement. Nous avons deux options, soit se laisser porter, soit résister. On comprend vite que la résistance est douloureuse et inutile.

Ces forces sont aussi en nous et par l’alchimie émotionnelle, on peut ressentir ce qui nous anime parce qu’on ne s’oppose plus à ce qui est. Qu’on l’appelle Dieu ou autrement, cette eau vive anime tout être et c’est en laissant tomber tous les masques qu’elle se révèle.

Il n’y a pas à faire mais à défaire tout ce qui nous maintient dans des croyances issues de la peur. C’est ce qui peut effrayer puisque tous nos repères s’écroulent, mais de cette façon, on invite la source à se révéler. Elle agit toujours qu’on en soit conscient ou pas mais lorsqu’on devient conscient de sa présence, on se libère de toute autorité extérieure puisqu’on réalise que c’est en soi que tout commence, que tout est là.

 

Cette découverte nous libère du rôle de la victime et on comprend que notre pouvoir en tant que personnalité, se trouve dans la gestion des émotions. On réalise aussi qu’on n’est jamais seul, que tout ce qui nous compose appelle à être aimé, pacifié, unifié et que cet acte d’amour nous permet d’être dans notre plein potentiel, de pouvoir rayonner l’amour divin sur tout ce qui est.

On change naturellement quand on se libère des croyances qui nous maintenaient dans l’inconscience, on n’a même pas besoin de le vouloir.

Accepter ce qui est, c’est reconnaitre que le mental n’a pas réponse à tout et qu’il a besoin d’être purifié, libéré de tout ce qui empêche d’être libre et heureux.

Les pensées qui défilent sont vues pour ce qu’elles sont, des émanations de nos croyances, des énergies en mouvement qui vont et viennent inlassablement. On voit qu’elles font leur vie, que la majorité d’entre elles sont des évaluations, des jugements, qui se manifestent automatiquement, que c’est un mécanisme autonome. Je peux valider, croire certaines d’entre elles, en faire ma réalité du moment en focalisant mon attention dessus, je peux les rejeter mais de cette façon, je les amplifie ou bien je peux les laisser être, passer, les considérer comme une musique d’ascenseur, un bruit de fond dont je peux monter ou baisser le volume par mon attention.

Le fait de s’écouter penser permet de « voir » que nous sommes à la fois ce qui pense et ce qui écoute. On constate aisément que nous sommes au moins deux à l’intérieur. Qu’une part de soi est toujours observatrice, témoin de ce que nous vivons, pensons. Cet aspect ne juge pas, ne s’émeut pas mais se contente d’observer en silence. On est très loin des icônes qui représentent le divin dans une forme particulière. Tout les fantasmes autour de Dieu, du monde céleste s’écroulent aussi!

Puisque nous sommes avant tout de l’énergie manifestée dans un corps de chair, créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, selon la bible, on s’imagine que Dieu est un personnage évidemment parfait. Il représente la perfection que tout humain doit atteindre ! Ce qui créé des divisions, une hiérarchie, des besoins, un modèle à suivre, une direction à prendre, le rejet et l’attraction…

Cette vision est créée par le mental qui a besoin de repères, de nommer, de classer, de voir, en se référant à ce qu’il connait.

Or le divin est en toute chose, tout est la manifestation de l’énergie de la source.

Quand on cesse de croire qu’il nous faut être comme Dieu et qu’on réalise que nous sommes la source, que celle-ci est toujours là et qu’elle se manifeste intensément au travers de l’amour inconditionnel, on comprend que la façon d’exprimer le divin, de le vivre en vérité, c’est en aimant sans conditions. On ne va donc plus chercher à s’améliorer mais on va juste apprendre à prendre du recul, à faire retour, à revenir en soi, en son cœur, à s’accepter en totalité.

Ce choix va révéler tout ce qui en nous s’y oppose et en étant attentif aux voix intérieures, on va pouvoir dénicher les personnages qui ont composé notre personnalité. On s’aperçoit alors que nous portons en nous, une multitude de personnages, toute une communauté qu’il va falloir harmoniser. On peut alors aisément se rendre compte que nous sommes le monde, l’humanité. On n’élimine pas ces personnages mais en acceptant leur existence, en acceptant d’avoir forgé ces êtres par nos croyances, on réalise qu’ils sont nés de la peur et que c’est le fait de s’y identifier qui nous rend malheureux. Quand on cesse de lutter contre eux, notre vision change, comme ils pacifiés, on peut voir leur pertinence.

L’orage gronde à nouveau. Le ciel était tout rayé de trainées blanches ce matin mais plutôt que de me focaliser dessus j’ai préféré porter mon attention sur les fleurs fraichement écloses. Là aussi, je pourrais me révolter, pleurer sur la méchanceté, l’inconscience du monde mais au final, est-ce que j’aurais changé quelque chose ?

Oui, mon humeur, des pensées sombres auraient attiré des pensées de même fréquence et je me serais retrouvée dans une grosse déprime. J’aurais nourri la victime intérieure et donné mon pouvoir à ces forces destructrices, je me serais jetée dans la gueule du loup. J’aurais mordu à l’hameçon au lieu d’utiliser mon libre arbitre en choisissant de focaliser mon attention sur tout ce qui est beau, vivant, lumineux.

Ce n’est pas une forme de démission mais une certaine lucidité à propos de mon pouvoir et de ma responsabilité.

Vous pouvez diffuser ce texte à condition d’en respecter l’intégralité, de ne rien modifier (sauf correction des fautes d’orthographe), de citer l’auteur : Lydia Féliz, ainsi que la source : http://lydiouze.blogspot.fr et ces trois lignes. Merci 

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