par MyrIam Keyzer
Dans nos relations souvent on se perd; en voulant être empathique, compréhensif, dans l’optique de construire de saines relations. Jusqu’où va-t-on sur ce chemin mal défriché par des ancêtres issus d’une éducation judéo-chrétienne conditionnant à l’oubli de soi, tandis que les nouveaux préceptes insufflent le centrage? Jadis, donner place aux intérêts et élans personnels était qualifié d’égoïsme tandis qu’être axés sur le prochain était vertu. Entre l’héritage d’oubli intégral de nos mères et ces mouvements nous répétant que s’il n’y a pas de JE, le NOUS en sera un bâti sur du sable nous demeurons déboussolé. Ballotté entre culpabilité et désirs d’émergence nous sommes prisonniers d’une intense confusion. Certains opteront pour la justification de leurs choix, pour constater au final, ceux-ci interprétés comme rejet, abandon. Comment se retrouver dans ces exhortations contradictoires? Comment parvenir à redonner au JE les lettres de noblesse du grand JE SUIS?
Pour ma part, je crois que nous sommes à un carrefour du temps.
Cette fenêtre de réalisation passe par l’intégrité de son propre champ énergétique, donc émotionnel, qui se transmet. Nous avons d’abord et avant tout le devoir d’être heureux, développant notre sérénité. Cette quête a une seule consigne: entendre et répondre aux besoins de notre être intérieur dans ses peines, peurs, colères. Il ne faut pas se leurrer: la joie est une émotion que nous ne ressentons que lorsque nos besoins sont comblés. Individuellement respons/able des vibrations qui sont nôtres, nous influençons celles des autres. Vu sous cet angle, le prendre soin de soi, change de sens; entendre ce qui est enfoui dans les placards verrouillés à double tour de nos enfances devient vital. La libération passe par une incursion rétroactive, où l’impuissance limitait l’expression d’un soi demeuré captif de ses mécanismes, oui de survie, mais aussi d’enfermement. Dans cette quête de vrai, il faut consentir aux essais-erreurs, question de doser son empathie avec l’expression authentique de son être qui se révélera en chemin. Ce travail d’introspection est d’autant plus ardu que nous dansons souvent un tango, partageant le pas avec un estropié en quête de béquilles. De ce fait, les valses s’épuisent, lasses des dissonances qui créent tout sauf l’harmonie.
Dissoudre le non résolu qui se tapit dans nos profondeurs, devient sine qua non, la base du JE participant à l’éventuel NOUS loin des relations toxiques. Faire les choses sans peur et sans reproche. Se centrer en soi dans l’accueil et l’écoute, avant de prendre l’imputabilité des innombrables blessures d’autrui. Redéfinir nos frontières floues, s’entendre, respecter son senti, exiger le respect qui se dit trop souvent par des colères explosives ou silencieuses à défaut de solides affirmations.
En chaque être, comme en chaque semence, se trouvent tous les possibles; celle de supporter la noirceur et le vide, comme d’émerger vers la lumière, petite pousse fragile, devenant un arbre qui donnera des fleurs et des fruits en retour à la terre. Vue sous cet angle, la nature n’est-elle pas tout ce qu’il y a de plus égo/centrée puisqu’elle ne s’axe que sur son apport distinct au grand tout. Ainsi, nous sommes respons/able de soi; cette tâche d’émergence, quelle que soit l’aurore de notre existence, n’appartient qu’à nous. Créateurs de notre expérience nous avons notre propre potentiel de réalisation. Enlever les couches des mécanismes qui nous ont permis la survie est la meilleure façon d’irradier la lumière que nous portons, manifestant notre véritable identité. Plus nous retrouvons notre pouvoir intérieur, plus notre JE se manifeste pour ce qu’il est venu spécifiquement offrir dans la tonalité du grand tout. Nous contribuons à ce que chacun fasse de même, entrainant d’autres dans ce sillage! C’est par la transformation cumulative de petits JE qu’un grand NOUS verra le jour créant ce Nouveau Monde tant attendu.
MyrIam Keyzer ©2014,.Tous droits réservés pour tous pays
Source: http://www.porteurdeflambeau.com/
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