par Nicolas-Emilien
Célébrons la vie ! Célébrons l’amour ! Mais avant tout célébrons la vie ! Nous l’oublions, nous l’avons oublié ! La vie est un miracle. Notre vie est un miracle ! Nous sommes tellement accaparés par nos turpitudes mentales et le poids de notre quotidien que nous en oublions de la célébrer. Oui la nôtre ! La nôtre et celle des autres ! La Vie dans son ensemble. Simplement la vie ! Car au-delà de la décision d’avoir un enfant, il y a la présence féconde du pouvoir suprême de la nature. Car une fois cette décision prise, une exceptionnelle chaîne d’événements et de phénomènes indépendants de cette volonté naît. Il en résulte que je suis, que vous êtes, que nous sommes, des êtres vivants. Sur le plan physique, organique, chimique, biologique, spirituel, intellectuel et humain nous sommes différents. Nous sommes une création unique et singulière. Le phénomène de la vie est une transformation véritable muée par des forces qui nous dépassent.
Repensons un instant à ce que nous sommes. Tout d’abord, le plus accessible intellectuellement : la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule dans une fenêtre d’espace et de temps délimitée. Des centaines de millions de spermatozoïdes s’élancent à environ 45 km/h à la rencontre d’un ovule. Des millions et pourtant cela ne garantit en rien notre venue au monde. Autre fait, l’ossature humaine passe de 350 à 206 os à l’âge adulte. Que dire de l’apprentissage de la marche et du langage qui nécessite des milliards d’interactions internes et externes de la part de notre corps. Un miracle vous dis-je ! Visualisons dès lors comment, grâce à la formation de notre cerveau, à ces milliards de connexions neuronales, apparaissant et disparaissant en permanence notre capacité à avaler, à respirer, à penser, à analyser, à parler, à digérer, à nous mouvoir, s’est élaborée.
Visualisons également le développement de nos muscles (plus de 600), la formation de notre cœur (Il pèse de 250g à 300g. Il bat plus de 100’000 fois par jour. Il pompe 360 litres de sang par heure à travers un réseau d’environ 200’000 km, soit plus de 5 fois le tour de la Terre), de cet instrument d’une incroyable simplicité auquel nous sommes reliés à la vie. Prenons le temps d’observer nos organes (foie, estomac, reins, vessie, rate, vésicule biliaire…), l’ouverture aux échanges gazeux de nos poumons, la mise en fonction de nos systèmes : respiratoire, nerveux, endocrinien et digestif (ce dernier est appelé également notre deuxième cerveau).
Observons, tel un ordinateur tout-puissant, les innombrables liens visibles, les vaisseaux, les artères, les tissus, les veines, les capillaires, les méridiens, les brins invisibles ainsi que tous les signaux et stimulus extérieurs qui relient l’ensemble de notre machine humaine à la vie. Le plus infime dysfonctionnement dans notre système peut générer un arrêt brutal de la transformation ou enrayer l’harmonie de son édification. La combinaison de nos molécules est une féérie. Notre ADN est une cartographie éblouissante. La reproduction et l’évolution cellulaire sont un feu d’artifice. Notre respiration jusqu’à notre digestion assure le fonctionnement de notre cerveau. Tout est lié. Nous sommes UN. La nature nous a célébrés dans sa création la plus pure et parfaite. De ce constat, nous sommes assujettis aux lois de la nature. Nous sommes le fruit de la nature. Tout cela relève d’une forme de magie. L’ombre et la lumière sont parties intégrantes de notre visage humain.
Oui ! Nous sommes en vie ! Le seul hic ! Nous l’avons oublié. Nous ne célébrons plus la force vitale qui nous anime. Car nous ne sommes plus en contact avec elle. Nous sommes reliés à Internet. Nous vivons connectés avec nos Smartphones. Mais la vie, oui la vie ! Nous ne savons plus ce que c’est. Nous l’ignorons. Elle est devenue quelque chose de banal et de commun. Une chose insignifiante, comme un détail. Cependant, lorsque nous étions enfants (et pour certains jusqu’à l’adolescence), nous étions des êtres curieux incassables, émerveillés et enthousiasmés d’un rien comme de tout. La vitalité rayonnante s’est évaporée avec nos désirs, nos peurs, nos aigreurs, nos frustrations et nos congestions mentales. Au propre comme au figuré, nous courons toute la journée. Sans ménagement, notre être se meut dans un sens puis dans l’autre, encore et encore, sans aucune considération à son égard. Nous l’abreuvons et le rassasions à la va-vite. L’éclat puissant qui animait nos rires d’enfant et nos visions du monde s’est éclipsé face à nos luttes existentielles, nos conflits avec nos environnements, nos besoins d’avoir et de faire et nos crises identitaires. En rétrécissant la fabuleuse histoire de notre vie à quelques tracas matériels et relationnels, nous perdons la tête. En réduisant notre capacité à poursuivre la transformation de notre vie à des actes de consommation, nous en oublions la préciosité.
C’est ainsi que l’enfant est né. Cet être étrange, bruyant et parfois odorant. Il était une fois un enfant. Nous l’avons été. Enfants, nous rigolions des centaines de fois par jour pour un oui ou pour un non. Rire ! Célébrer la vie. Nous chantions même des heures durant dans notre chambre ou dans notre lit. Chanter ! Célébrer la vie. Il nous arrivait même de danser. Danser sans raison. Danser au rythme de notre musique intérieure. Danser ! Célébrer la vie. Nous jouions avec un rien, avec un tout, avec une chose, avec un rêve comme avec une situation. Jouer ! Célébrer la vie. Enfants, notre vie était une fête. Enfants, vivre était une célébration du moment présent. Que nous l’ayons choisie ou non, la vie est un prodigieux cadeau. La vie est un miracle inscrit dans un champ multidimensionnel et universel. Nous sommes les co-créateurs de notre réalité.
Malheureusement pour nous, notre cerveau ne peut saisir l’infinie grandeur et la puissance de nos capacités vitales. Notre désenchantement et notre ennui cachent bien trop souvent les cartes du ciel qui sont en nous. Pourtant nous vivons et nous mourons en même temps. C’est la raison pour laquelle aimer la vie, c’est avoir conscience de la mort naturelle programmé (apoptose) qui est en nous. Dans notre corps, 50 à 70 milliards de cellules meurent chaque jour. La danse de la vie et de la mort est une et indivisible. Notre conscience connaît l’immensité de la beauté d’être vivant. Pour ce faire, il suffit de s’extraire des schémas de pensée iniques et de nos élans égocentriques que nous avons fabriqué pour exister. À nous de célébrer la vie dans ce qu’elle a de plus petit, de plus fragile, de plus naturel, de plus universel et de plus divin. À savoir, elle-même ! L’essence même de la vie est une aventure fabuleuse et fascinante. Une aventure dont nous sommes l’expérience ici et maintenant.
N-E R
Source: http://nicolas-emilien.com/celebrons-la-vie/
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