par Pénélope
Il est des périodes de la vie qui me semblent de plus en plus nombreuses et rapprochées : celles où l’on nous met devant la possibilité de faire le point en nous : le point sur nos choix quotidiens et ceux à long terme, le point sur nous-même et qui nous sommes ou croyons être, le point sur nos relations, le point sur nos croyances sur un sujet puis sur un autre et ainsi de suite…
Nous pouvons ne pas voir ces moments clés, mais ils se présentent à chacun en ces temps de changement. Nous pouvons les accepter et prendre le temps de regarder ce qui nous est demandé, ou remettre « à plus tard ». Mais c’est quand « plus tard » ? Et à quoi cela sert, quand on se rend compte à quel point « faire le point » sur un sujet nous permet d’avancer, d’évoluer, d’ouvrir des portes – et parfois d’en fermer… Ce sont des moments si importants dans nos vies et pourtant ce sont les moment que nous retardons le plus, que nous aimons le moins, car pour faire le point il faut accepter de remettre des choses en question, et d’ouvrir un peu plus notre cœur et notre regard que d’habitude afin de prendre du recul.
Faire le point ce n’est pas dire : la situation est comme ça parce que tel événement extérieur blabla ou parce que je n’ai pas le choix blabla ou se complaire dans une situation qui ne nous semble pas évoluer.
Faire le point c’est une vraie introspection pour envisager tous les points de vue sous un nouvel angle, et cela implique forcément de nos jours de faire appel à notre guidance intérieure la plus élevée (notre « higher self » ou Soi supérieur, nos anges, nos éventuels proches disparus qui ont rejoint la lumière, notre étincelle de vie, la Source de tout, les mondes invisibles de dimensions supérieures… Peu importe qui nous appelons tant qu’il s’agit d’une aide qui s’avère être dans la lumière et l’amour).
Et plus nous acceptons ces moments magiques, plus ils se présentent à nous, et plus nous avançons vite vers une vie plus harmonieuse et lumineuse. Car la lumière ne se diffuse pas bien au milieu des croyances et des peurs, elle a même plutôt tendance à s’arrêter un peu partout pour éclairer les zones d’ombre et nous les mettre sous les yeux ! Si nous restons bloqués sur nos positions, pendant ce temps nous ne pouvons rayonner notre propre lumière au monde et accomplir ce pour quoi nous sommes là… Alors autant relever ses manches et accepter. C’est le moment ? Allons-y et ne râlons pas en route, cela ne fera que nous rendre la tâche plus désagréable alors que c’est un simple outil de plus sur notre chemin.
Un outil à connaître et à utiliser dans la joie ! Oui, dans la joie ! Même quand il s’agit de faire le point sur les pires choses que nous croyons avoir subies dans notre vie, ou la pire des situations qui soit, cela ne reste qu’une question de regard. C’est ce qui explique qu’à « passé » similaire, à « situation » égale ou équivalente, certaines personnes rayonnent de joie et d’amour et d’autres se morfondent dans la douleur.
Un même vécu ne déclenchera pas les mêmes attitudes chez tout le monde, alors qu’est-ce qui fait la différence ?
Déjà pour une grande part, l’éducation… Et oui, encore elle… En Occident tout particulièrement nous sommes coupés depuis des lustres de notre partie divine, et on nous a souvent appris à « serrer les points », que « la vie c’est difficile », qu’il n’y a pas d’espoir d’aller bien dans ce monde et que de toutes façons la vie n’a ni sens ni but… Quand on accepte ces idées, et que l’on y ajoute une déresponsabilisation à outrance (« ce n’est pas de ma faute c’est le monde extérieur / mes parents / ma santé / mes amis / la météo / mes enseignants / ma famille / mes ancêtres / la lune / la pollution / les industries / les politiciens……….. qui sont responsables de cette situation donc quoi que je fasse cela ne changera pas grand chose »), il est perçu comme dangereux de faire le point réellement. Car cela peut remettre beaucoup de choses en question, et notre égo n’aime pas trop cela !
Maintenant que nous avons vu pourquoi nous avons souvent tendance à ne pas vouloir faire réellement le point, voyons ce que cela peut nous apporter d’essayer quand même…
La LIBERTÉ !
Car il n’y a qu’en faisant le point régulièrement que nous réajustons notre attitude, notre positionnement, notre manière d’être, et notre vision de nous-même. Ne pas faire le point est la meilleure manière de rester bloqué dans des habits qui ne nous vont plus : à l’intérieur nous grandissons et peut-être même sommes-nous en train de nous épanouir et prendre de l’ampleur à tel point qu’il nous pousse des ailes ! Mais oh là là, nous n’osons pas remettre en cause notre garde-robe car… que vont penser les autres…?
Les autres ? Ce sont eux qui sont habilités à diriger votre vie ? A décider qui vous avez le droit d’avoir l’apparence d’être ? Oui car disons-le bien clairement, les autres ne peuvent avoir aucune influence sur qui vous êtes… En revanche si vous acceptez de dépendre de leur regard sur vous au lieu de vous laisser guider par votre propre réalité, celle qui résonne au plus profond de vous, alors ils définissent votre apparence, et peu à peu l’écart se creuse entre votre monde intérieur et la représentation de vous-même. Et soyez sûrs que la douleur, le mal-être, la dépression, l’anxiété ou les fuites diverses pour ne pas penser (travail, addictions diverses, mode de vie…) seront au rendez-vous, pour vous permettre de ne pas trop sombrer, temporairement. Où cela mène-t-il ? Pas bien loin, mais c’est à vous de voir.
Une question de regard… et de projections
De nombreuses personnes ont posé leur regard sur nous au cours de notre vie, ont projeté leurs croyances, ont décidé que nous étions comme-ci ou comme-ça, ont ressenti des peurs que nous avons pu prendre pour nous-même en fonction de notre niveau d’empathie. Même des « professionnels » que nous avons pu aller voir pour nous aider dans un domaine ou un autre ont leur propre vécu et auront interprété ce qu’il perçoivent et entendent à la lumière de ce vécu. Pour donner un exemple concret, en ce qui me concerne ma famille a véhiculé toute mon enfance différentes histoires concernant mon père, et il y a notamment eu suspicion d’attouchements. De mon côté je n’ai aucun souvenir particulier, mais j’ai grandit avec ce doute, tout en continuant à le voir au rythme des parents divorcés. Et bien à présent lorsque je fais le point, je réalise à quel point toutes les personnes que j’ai rencontré ont capté « ce doute », et m’en ont parlé : ostéopathes, médium, kinésithérapeutes, magnétiseurs… Et bien sûr psychothérapeute. Aucun n’a dit qu’il s’était passé quelque chose en soi, mais l’idée de « doute » était inscrite jusque dans mon corps, et c’est cela à quoi ils avaient accès. De là à en déduire qu’il s’était réellement passé quelque chose, il n’y avait qu’un pas que j’ai longtemps franchi. Cela « expliquait », « justifiait » tant de choses ! Et plus cette idée prenait de place en moi comme une possibilité, plus je rencontrais des personnes qui la « validaient ». Est-ce que cela résonnait en moi ? Ce n’était pas la question : on me disait qu’il avait pu se produire quelque chose, je pouvais blâmer mon histoire familiale pour tous mes soucis, mes blocages, mes difficultés etc., pourquoi chercher plus loin ?
Pourtant, avec le recul, tout a été basé sur des suppositions, des croyances inter-mêlées, des projections… Et au final qu’est-ce qu’il en reste ? J’ai rencontré plus de personnes dans ma vie ayant été victimes d’inceste ou d’autre forme de maltraitance que de personnes ne l’ayant pas été ! Et c’est logique, c’est la loi d’attraction : plus l’on pense à quelque chose – avec tout notre être, pas seulement une pensée mentale il faut que les émotions soient là – plus l’univers nous envoie ce qui résonne avec cette chose.
Est-ce que de cette succession d’évènements on peut en déduire quoi que ce soit sur mon passé ? Je l’ai longtemps cru, jusqu’à ce que je fasse le point sincèrement, que j’accepte de dépasser toutes mes croyances et idées reçues, et que j’observe avec beaucoup, beaucoup de recul la succession des évènements. A présent je peux l’affirmer : non, on ne peut rien en déduire puisque c’est moi – et cette croyance initiale – qui ait attiré tout le reste à moi, et qui me suit construite ma propre histoire. Cette histoire qui m’a tant collé à la peau, et qui m’a empêché de vivre certaines choses dans la joie car j’avais ce boulet virtuel au pied. Et le meilleur aujourd’hui : peu importe qu’il se soit ou ne se soit pas passé quelque chose, je suis libérée – au moins en grande partie – de ce passé et cela change réellement tout.
La « réalité » ?
Le cerveau ne fait pas la différence entre une histoire à laquelle on croit et ce que l’on nomme « la réalité », entre notre imagination ou nos rêves et ce qui s’est « réellement » produit dans notre monde physique. C’est un cadeau merveilleux puisque c’est l’outil qui nous permet de visualiser des situations pour les tester et choisir le meilleur chemin sans avoir besoin de vivre toutes les péripéties possibles. C’est l’outil qui nous permet d’explorer différentes dimensions et de nous reconnecter à des « nous » d’autres périodes. C’est l’outil qui nous permet de « revivre » un cauchemar en le transformant afin d’en décharger les émotions afin de nous en libérer. C’est l’outil qui fait la force – et le risque lorsque c’est mal utilisé – de toutes les thérapies basées sur la mémoire et les souvenirs : EMDR, hypnose, régression, psychanalyse… Un outil très puissant dont nous ignorons bien souvent l’existence autant que l’usage.
Il est temps de nous approprier cet outil, de le tester, de l’explorer, et de nous libérer de toutes les entraves, les boulets, les poids que nous avons accepté consciemment ou non de porter au cours de notre vie. Quel que soit notre passé, nous n’en sommes pas prisonnier. Tout est question de regard, et de nos choix d’aujourd’hui. La violence entraîne inévitablement la violence, mais nous avons toutes les clés pour stopper maintenant, immédiatement, et efficacement le processus en arrêtant cette violence à sa source : en nous. Transformons-la en amour, en lumière, en joie. Libérons-nous et nous offrons ainsi à tous les autres la possibilité de se libérer eux-mêmes. Nous ne pouvons agir que sur nous, et c’est là que c’est efficace.
Prêt à faire le point ?