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Omraam Mikhaël Aïvanhov

Pourquoi les hommes et les femmes se cherchent-ils ?

C’est la faim qui les pousse. Ils ont faim et ils veulent manger. En effet, l’amour est une nourriture, une boisson ; il est comparable au pain, à l’eau, au vin… Aimer, c’est exactement comme se nourrir : ce sont les mêmes lois, les mêmes processus. C’est pourquoi je vous l’ai toujours dit, si vous n’avez pas compris les processus de la nutrition, vous ne comprendrez pas non plus ceux de l’amour. Tant que vous considérez qu’il faut manger uniquement pour nourrir votre corps physique parce que vous avez faim ou que vous aimez manger, sans faire aucun travail pour capter les particules éthériques de la nourriture, vous ne serez pas non plus capable de prendre ces particules éthériques chez les hommes et chez les femmes que vous rencontrerez ; vous serez obligé de faire avec eux des échanges grossiers : vous serez obligé de vous nourrir comme une chenille au lieu de vous nourrir comme un papillon. Oui, regardez la leçon que nous donne la nature par la métamorphose de la chenille en papillon. La chenille est laide, boursouflée, elle se déplace lourdement et personne n’a tellement envie de la regarder. Comme chaque créature, bien sûr, elle a besoin de manger, et voilà qu’elle a un grand appétit pour les feuilles ! Elle n’aime ni les fleurs ni les fruits, mais les feuilles qui sont absolument indispensables à l’arbre, car c’est par les feuilles que l’arbre transforme la lumière du soleil. Donc, en mangeant les feuilles, la chenille porte préjudice à l’arbre qui ne peut plus produire de fleurs ni de fruits, et c’est pourquoi dans les champs et les jardins les hommes font tout pour la détruire. Voilà donc la vie de la chenille…

Mais un beau jour, on ne sait pourquoi, la chenille commence à se rendre compte que cette vie n’est pas tellement fameuse. Elle voit passer dans le ciel des papillons tellement jolis, colorés, légers, auprès desquels elle se sent laide et dégoûtante ; elle comprend aussi qu’elle est nuisible et que c’est la raison pour laquelle les hommes veulent la détruire.

Alors, elle décide de changer, de devenir quelque chose de mieux, et elle entre en méditation… Elle commence par préparer un cocon, parce qu’elle a besoin d’être tranquille, et pour cela elle sécrète un liquide qui, en se solidifiant, devient un fil résistant… et voilà la soie! La soie est une production de la chenille, et si elle est si précieuse, c’est certainement parce qu’elle a été préparée dans un état méditatif et spirituel !… En tout cas, les  vêtements de soie sont une très bonne protection contre les mauvais fluides, et les vêtements de lin aussi d’ailleurs.

Donc, la chenille entre dans une méditation profonde… tellement profonde qu’elle s’endort. Et voilà que dans son subconscient – parce qu’elle a aussi un subconscient, la chenille – toutes les forces et les énergies commencent à faire un travail sur cette image qui l’a tellement impressionnée, l’image du papillon. Car les véritables transformations ne sont jamais réalisées par la pensée, dans la conscience, mais par les forces du subconscient ; c’est pourquoi, quand vous voulez obtenir la réalisation d’un désir, il faut que vous sachiez comment descendre dans votre subconscient pour déposer l’image que vous voulez réaliser, sinon on ne sait pas combien de temps il faudra pour cette réalisation. Seules les forces subconscientes ont un très grand pouvoir sur la matière.

Alors voilà qu’après quelque temps, du cocon où la chenille s’était enfermée, sort un papillon ! Et c’est justement ce phénomène que nous devons déchiffrer pour comprendre ce que nous enseigne l’intelligence cosmique par cette métamorphose de la chenille en papillon. Jusqu’à un certain âge, et cela peut durer des centaines d’incarnations, l’homme est comme la chenille qui a besoin de manger des feuilles : il satisfait ses appétits aux dépens des autres, il les salit, il les déchire. Mais le jour où, dégoûté de lui-même, il décide de changer pour devenir quelque chose de mieux, il commence à se concentrer, à méditer et  surtout à préparer un cocon pour se protéger… et ce cocon, c’est l’aura. Le disciple qui prend conscience de la puissance de l’aura et travaille sur elle, se transforme en papillon, c’est-à-dire en Initié. Il cesse alors de «manger» les êtres – comme la chenille cesse de manger les feuilles – et il commence à se nourrir de nectar et de pollen, c’est-à-dire de leurs émanations subtiles. Vous voyez, être un homme ordinaire ou un Initié correspond à une façon différente de se nourrir.

Évidemment, pour beaucoup de «chenilles», cette métamorphose n’est pas encore possible. Elles vous diront que les choses doivent rester telles que la nature les a faites depuis des milliards d’années. Elles ne savent pas qu’elles peuvent devenir des papillons, des êtres ailés, se nourrissant des éléments les plus purs. Bien sûr, il faudra éternellement se nourrir, mais il y a nourriture et nourriture, et aussi façon et façon de se nourrir. Au lieu de faire avec les créatures des échanges grossiers, inesthétiques, écœurants même, on peut faire des échanges subtils, comme le papillon, sans rien salir ni détruire : se donner mutuellement beaucoup d’amour, mais sans descendre, sans manger les feuilles.

Combien de jeunes garçons et de jeunes filles viennent me confier qu’après certaines expériences qu’ils ont faites, ça ne va plus comme avant, ils se sentent alourdis, mal à l’aise… Alors voilà ce que je leur réponds : «Ne vous vexez pas, mais votre état intérieur est exactement celui de quelqu’un qui serait passé par plusieurs cheminées : vous avez taché et sali vos vêtements éthérique, astral et mental.» Oui, ces expériences ont laissé dans leur subconscient des empreintes, invisibles bien sûr, mais réelles, et quand ils veulent faire un effort dans le plan spirituel, ils se sentent entravés, surchargés, retenus en arrière. Avant ils se sentaient légers, dilatés, heureux, fiers même, tandis que maintenant ils sont un peu recroquevillés et honteux. Ils n’ont plus sur le visage la lumière qu’ils avaient avant. Et tous le disent : « On ne savait pas que c’était comme ça. Si on avait su ! »

Eh oui, dans le monde entier les garçons et les filles ne savent pas ce qui les attend lorsqu’ils se lancent dans certaines expériences. Mais cela ne les intéresse pas de le savoir. Ce qu’ils veulent, c’est avoir des plaisirs, goûter des sensations, être heureux soi-disant ; et voilà que ce n’est pas toujours le bonheur qui les attend, mais la honte, le regret, quelque chose de pesant, d’obscur. Et c’est là une des plus grandes tristesses de l’humanité : l’ignorance dans laquelle vit la jeunesse. Ensuite, quand ces jeunes viennent ici dans la Fraternité, ils comprennent qu’il y a des vérités à connaître, des lois. « Est-ce à dire qu’on ne doit avoir aucun plaisir ? » Si, mais il faut savoir respecter ces lois, et ils se décident à ne plus vivre l’ancienne vie. Oui, mais comment éliminer les traces de ce qu’on a vécu ? Il faut chaque jour se laver, se purifier, travailler sur la lumière, prier, méditer, se lier au Ciel. Quelque temps après – pas si vite, hélas – ils commencent à y voir un peu plus clair et à avancer.

Que la jeunesse accepte d’être éclairée, instruite et bien dirigée par les Initiés, qu’elle ne se presse pas de se lancer dans des expériences inutiles et dangereuses ! Et ensuite, mon Dieu, le Ciel enverra à tous les garçons et à toutes les filles celle ou celui qui leur convient. En tout cas, qu’on ne m’accuse pas d’induire la jeunesse en erreur ! Regardez dans quel état se trouvent tous ces garçons et ces filles qui ont fait tellement d’expériences prématurées ! Ils veulent être gais et joyeux, mais ils font semblant. On sent qu’ils n’ont plus la même inspiration, qu’il y a en eux quelque chose de brisé, d’éteint. Il aurait fallu qu’ils le sachent : lorsqu’on provoque en soi des éruptions volcaniques, cela ne reste pas sans conséquences.

Quelque part dans la structure psychique de l’être se produisent des explosions, des ruptures, des dépenses formidables de quintessences d’une valeur inestimable.

Vous direz : « Mais alors, on ne doit pas se réjouir ? Sinon quand et de quelle façon ? » Tout peut devenir merveilleux et magnifique quand on sait comment comprendre et comment agir. Combien de fois je vous l’ai dit : la force sexuelle est une énergie que l’on peut comparer au pétrole. Les ignorants et les maladroits sont brûlés – cette force brûle leur quintessence – tandis que ceux qui savent l’utiliser, les Initiés, volent dans l’espace. Alors, vous voyez, les idiots sont brûlés et les intelligents volent dans l’espace ! Aucune autre image ne résume aussi bien cette question de la force sexuelle. Alors pourquoi ne pas voler dans l’espace jusqu’aux étoiles et tout connaître, au lieu d’être toujours brûlé  ?

Je n’ai jamais nié qu’il y ait de bonnes choses dans l’amour physique. Puisque l’intelligence cosmique a fait les choses ainsi, ce n’est pas à moi maintenant de la critiquer. Non, mais l’intelligence cosmique a aussi prévu une évolution pour l’humanité et dans tous les domaines. De plus en plus on s’indigne à notre époque contre certaines manifestations de violence et de cruauté qu’on trouvait normales il y a quelques siècles ; maintenant on les déclare indignes de l’homme. Alors, pourquoi n’y aurait-il pas aussi une évolution dans le domaine de l’amour ?

Pour ceux qui savent lire, cette évolution est inscrite dans une page du grand livre de la nature vivante : dans l’histoire de la chenille et du papillon. Et ce n’est pas le seul exemple. Étudiez aussi la vie des abeilles. On a  beaucoup écrit sur les abeilles, sur l’organisation de leur société, sur leurs mœurs, mais sur ce qu’elles représentent du point de vue symbolique, on ne connaît pas grand-chose. Les abeilles recueillent le nectar et le pollen des fleurs dont elles font ensuite une nourriture délectable, le miel. Symboliquement, ce travail est celui des Initiés ou des disciples déjà avancés qui prennent chez les êtres humains qu’ils fréquentent les éléments les plus purs, les plus subtils pour en faire un miel qui nourrira les anges. De même que l’abeille ne mange pas les fleurs, l’initié, au lieu de dévorer les humains comme le font la plupart des gens, ne prend d’eux que ce qui est le plus spirituel. Grâce à ses connaissances alchimiques, il prépare dans son cœur, dans son âme, une quintessence, une nourriture, un parfum délicieux que les anges viennent recueillir.

Voilà ce que représente l’abeille : un Initié. Dans chaque âme humaine, même dans celle des criminels, l’initié trouve des éléments divins, et c’est avec toutes ces quintessences qu’il produit le miel spirituel. Un être qui sait tout transformer, tout sublimer, tout illuminer, prépare le miel. C’est une abeille, la ruche est en lui-même, et il fait le miel des éléments les plus purs, les plus subtils qui se dégagent de lui : ses émanations. Tous les êtres humains sont appelés à extraire cette quintessence pour la transformer à l’intérieur d’eux-mêmes. Ils doivent apprendre à le faire, et pour cela travailler avec l’intellect, le cœur et la volonté, car c’est avec ces trois éléments qu’on peut tout réaliser dans l’alambic intérieur. Voilà la véritable alchimie. Les grands Initiés, qui sont les véritables alchimistes, n’enseignent que cela : comment devenir une abeille, comment extraire le meilleur de tout ce qui se trouve dans la nature et surtout chez les êtres humains ; ils les regardent, ils leur parlent, chaque être humain est une fleur pour eux. Oui, c’est merveilleux, et cette philosophie est écrite dans la nature. C’est là que les Initiés l’ont découverte.

La joie, la vraie joie ne se trouve pas dans les relations physiques. Regardez, par exemple, deux jeunes amoureux au début : ils ne se sont pas encore embrassés, mais dans quelle joie, dans quelle inspiration ils vivent ! Ils se lèvent, ils se couchent, et à la pensée seulement que l’autre existe, qu’on va le rencontrer, lui parler, ils deviennent poètes. Ils s’écrivent un peu, ils se donnent des pétales de roses qui sont comme des talismans pour eux… Mais quand ils commencent à s’embrasser, à coucher ensemble, c’en est fini de toutes ces subtilités, ils ne se réjouissent plus autant qu’avant, ils ne pensent plus l’un à l’autre comme avant, et voilà les difficultés, les règlements de compte qui commencent. Avant, ils étaient dans le paradis. Alors pourquoi n’ont-ils pas prolongé cette félicité plus longtemps ? Je sais ce que vous allez me dire : qu’on ne peut pas continuer éternellement à se nourrir de doses homéopathiques, de sourires, de paroles, qu’on a besoin de quelque chose de plus substantiel. Bon, mais ensuite ne soyez pas étonnés et ne faites de reproches à personne : mangez le potage que vous avez préparé, c’est tout. Puisque vous ne voulez pas vivre vraiment dans la lumière et dans la poésie, puisqu’il vous faut quelque chose de plus substantiel, je ne suis pas contre, mais je vous avertis de ce qui vous attend.

Moi, je ne force personne, je me contente d’expliquer. Mon Enseignement est comme une table sur laquelle j’ai mis tout ce qui existe comme fruits, légumes, poissons, fromages… Tous les aliments de la terre sont là, mais cela ne veut pas dire que chacun doit tout manger. Oui, je suis obligé de vous présenter toutes les vérités, toutes les méthodes, toutes les solutions, mais chacun doit choisir ce qui convient à son estomac.

Omraam

Depuis http://herosdelaterre.blogspot.ca/

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