La Nuit de l’âme ou Nuit obscure exprime un phénomène spirituel important à comprendre qui, tôt ou tard, s’insinue, comme épreuve initiatique, dans le destin d’un être. Peu importe la profession qu’on exerce, on peut ressentir un besoin personnel d’accomplir son destin, de confirmer ses croyances, de réaliser sa compétence dans son domaine. Et voilà qu’un jour, ne réussissant pas à sa convenance, surtout si on est perfectionniste et idéaliste, on peut en venir à se remettre profondément en question, au point de souhaiter changer ses activités ou de devoir d’état ou d’en finir avec la vie. Nous ne référons pas, en l’occurrence, à l’épuisement professionnel ni de la dépression psychique, mais à un sentiment de vacuité intérieure, d’une nostalgie inidentifiable, communément appelée l’angoisse ou le mal de vivre.
Lorsque ce phénomène se produit, si on n’opte pas pour le changement, à cause de sa frustration ou de son incompréhension, on pourra choisir diverses échappatoires apparemment lénifiantes, mais stériles et vaines. On pourra aller consulter d’autres personnes compétentes pour comparer ses résultats ou demander des conseils, croyant par là découvrir le secret pour mieux s’intégrer et réussir dans la vie, mais sans y parvenir. On pourra projeter ses problèmes sur les autres, se donnant raison dans tout, les accusant que tout irait bien s’ils ne faisaient pas d’obstruction à l’exercice de sa profession ou de sa compétence. Ou on pourra écarter certaines responsabilités inhérentes à son travail, les jugeant hors de son ressort ou de ses aptitudes, se limitant, se privant d’une occasion de se perfectionner ou d’ajuster des cordes à son arc. Ou on pourra se résigner à traverser sa crise, se disant qu’elle ne constitue qu’une phase sombre et temporaire, en tirant les leçons de ses erreurs pour devenir plus compétent ou adroit ou pour mieux évoluer. On choisira alors de se supporter et de se réconforter soi-même, de sécuriser ceux qui gravitent autour de soi, en acceptant que le meilleur se produise de lui- même, dans cette période de ralentissement ou d’arrêt temporaires, même si on le conçoit, à vrai dire, bien difficilement.
Quelle que soit sa fonction, on pourra toujours chercher à se convaincre que les stratégies de ce genre, nobles ou avilissantes, peuvent aider à continuer son chemin dans un monde qui oscille du noir au blanc et du blanc au noir. En effet, elles satisfont l’ego qui se gonfle de prétention et encouragent à penser qu’on détient le contrôle de sa vie et de ses problèmes, alors qu’en fait on manque de maîtrise spirituelle. En entrant en soi, si on est honnête, on découvrira qu’on redoute justement de ne pas avoir cet empire sur soi ou cette domination sur les choses, qu’on n’est peut-être pas aussi compétent qu’on le croit dans l’art de vivre, qu’on essaie simplement de se montrer tel en relevant seul des défis trop grands, qu’on peut se tromper, qu’on peut être responsable d’échecs. En telle situation, si on ne corrige pas la façon dont on se perçoit ou dont on voudrait continuer à se percevoir, on s’empoisonne mentalement et psychiquement de façon insidieuse.
Il faut comprendre que le vrai problème réside dans le fait qu’on n’évolue pas au vrai sens du terme, qu’on s’entretient dans la dualité et la séparativité par son inconscience et son ignorance parce qu’on a coupé son lien avec sa Source intime, se prenant pour un surhomme ou pour Dieu lui-même, rempli de doute et de scepticisme en regard des aspects spirituels de l’existence qui, seuls, peuvent combler l’âme de félicité. Alors, on devra mourir à ses vieux schèmes, pour renaître, ou en crever, si on porte le moindre en soi une mentalité suicidaire. Car il y en aura toujours pour préférer l’anéantissement à la soumission à leur Principe spirituel, qu’ils nient de toutes leurs forces, tentant de se faire croire que l’existence ne couvre qu’une période d’activité consciente entre deux périodes de néant. Qu’on soit un homme ordinaire ou un fervent spiritualiste, tout être avance sur la Voie de l’Initiation, bon gré mal gré ou de gré ou de force, à son su ou à son insu. Et pour l’un comme pour l’autre qui n’atteindra pas le niveau requis de détachement et de renoncement pour avancer, au lieu de stagner ou de reculer, il se présentera toujours dans leur vie un point tournant où ils sombreront dans la détresse morale, perdant tout contact avec leur Réalité intime et, du coup, avec les Maîtres de l’Évolution. On pourra alors diversement se croire le jouet du sort, abandonné par la vie ou engagé sur une mauvaise voie, apparemment privé de tout support visible ou invisible, se sentant perdu et au bout de ses ressources.
C’est ainsi que tout être apprend ses leçons par lui-même et à mesurer ses limites. Car devenir maître de soi passe par la connaissance de soi et l’actualisation de ses potentialités dans l’autonomie, l’indépendance et la liberté. En coulisse, les Guides tutélaires veillent sur soi, mais ils n’assument plus autant de responsabilité et de support dans sa vie, se contentant de surveiller patiemment ses progrès dans ses expériences. Et, à la dernière heure, ils se révèlent, lui démontrant sa méprise sur leurs bonnes intentions. Aussi ne devrait-on jamais désespérer, même dans les phases les plus sombres de son évolution ou devant les problèmes les plus insolubles, car on n’est jamais seul pour leur faire face. Mais les Guides en viennent à agir de façon si discrète qu’on ne les perçoit plus ou ne constate plus leur influence. Tout être peut, tôt ou tard, perdre complètement la foi sur ses possibilités et sur la validité de sa quête infinie, pouvant pleurer amèrement sa défaite apparente et ressentent l’indicible angoisse de l’oubli ou du rejet qui mène à la confusion la plus totale. Voilà le Grand Enfer de l’initiable (tout être humain appartenant, à son niveau, à cette catégorie) qui affecte l’âme en trois étapes sur le Sentier de la Vie. La première étape concerne la dimension physique de l’être, la deuxième, une catharsis mentale, la troisième une fusion progressive dans l’Esprit.
À mesure que le corps reçoit l’Énergie cosmique (ou la Lumière spirituelle), il se purifie, s’épure, se nettoie de ses scories, devenant ainsi plus souple à l’Esprit (plus utilisable par l’Esprit). Mais chaque cellule de son être, constituant un univers complet en lui-même, possède une vie et un droit propres, même quand on remet la direction de son corps à son Esprit. La cellule particulière peut pour ainsi dire s’accrocher à ses vieilles nourritures psychiques ou aux désirs de conserver les désirs qui lui sont familiers, producteurs de scories. Vient alors un moment où la conscience de la cellule se met en lutte ouverte contre l’Esprit du système corporel pour défendre ce qu’elle croit lui donner, le meilleur de la vie, comme un individu peut s’opposer, par ses choix personnels, au Plan cosmique de la Volonté divine. Si la cellule particulière gagne, le candidat à l’Initiation est perdu dans la même mesure, ne pouvant recevoir la collaboration de cet être révolté.
Tout aspirant à la Lumière, qu’il soit un aspirant conscient ou inconscient de sa réalité, passe nécessairement à travers ces expériences angoissantes, infernales, destructives, avant de pouvoir recommencer à construire. Certaines sont intenses et de courte durée, d’autres longues et mortelles. Les périodes courtes produisent une intense souffrance, mais motivent à en sortir. Les plus longues produisent des années d’angoisse, de dégoût ou de mépris de soi, accompagné d’indolence personnelle, amenant généralement l’individu à délaisser la Voie spirituelle pour se jeter dans la débauche ou s’écarter à jamais de la Voie.
La deuxième phase de la Nuit obscure de l’âme se déguise en désespoir intellectuel ou mental qui amène à se sentir futile dans son être et dans ses créations. Le candidat a l’impression de n’avoir aucun contrôle sur ses émotions, pouvant pleurer pour rien ou entrer dans des colères subites. Il ressent ses pensées comme stupides ou il n’arrive plus à penser. Il a l’impression que tout ce qu’il a fait ou dit auparavant atteignait le comble de la banalité et de l’insignifiance, constituait probablement une erreur. Il ne comprend pas qu’il exprime justement adroitement l’expansion qu’il a prise qui lui font reconnaître la vérité d’hier comme l’hérésie d’aujourd’hui.
Alors, il analyse ses attitudes et ses comportements, s’accuse d’avoir erré ou d’avoir manqué d’ordre et de discipline, d’avoir mal compris les leçons de ses expériences ou de ses études, en venant à se déprécier, à se dénier des droits, à se mépriser lui-même. Mais, comme son devoir d’évoluer le poursuit subtilement, il se rabaisse encore davantage, se concevant comme une nullité. Il se méprise même de se mépriser.
Mais le pire reste à venir. Car chaque Soi cellulaire doit devenir le parfait serviteur docile et empressé de l’Esprit dans cette longue épreuve dans le Labyrinthe de sa vie. Arrive une véritable période infernale, une période de désert spirituel, fondée sur le doute presque érigé en système, le doute systématique sur ses aptitudes à évoluer et à atteindre le but, période qui permet la dissolution finale des dernières scories du corps de chair, du corps éthérique, du corps astral et du corps mental pour rendre ces dimensions pleinement réceptives aux directives de l’âme découlant des injonctions de l’Esprit. Quand cette période d’intense souffrance se présente, il ne lui reste qu’une planche de salut, la prière pour appeler son Moi spirituel à avoir pitié de son être torturé. Car la souffrance de cette période sera mille fois pire que celle de la première phase et cent fois pire que celle de la deuxième phase, à cause des dernières séditions du corps et du mental qui ne veulent pas lâcher prise avant le dernier moment. Alors, le candidat devient comme un légume, entrant dans une phase uniquement végétative, passant de longues heures dans l’angoisse, l’inertie, l’apathie, la léthargie les plus complètes. Il s’observe discrètement comme gâcher sa vie, tyrannisé par un désespoir auquel il ne peut échapper. Il ne pense plus qu’à s’anéantir, haïssant sa chair de convoitise dans une agressivité active.
Pendant tout ce temps, des Forces ténébreuses se sont regroupées autour de lui pour susciter les obstacles initiatiques indispensables, s’ingéniant d’astuces pour l’éprouver, le rebuter, l’amener à se rapetisser. Ils peuvent susciter des trahisons d’amis, des séries noires d’événements incompréhensibles et douloureux, des phénomènes subtils épeurant et éprouvants. Pendant ce temps, ses Guides invisibles édifient peu à peu des puissants remparts de protection qui l’aident à s’isoler et à se prémunir contre ces attaques sournoises, menées jusqu’au dernier instant, où le candidat fusionne avec la Lumière de son Principe spirituel en pleine conscience. Il a vaincu ses trois jours de Noirceur et a changé de dimension. Voilà comment la Vie devient pour tous, tôt ou tard, une machine à broyer l’être qui vise le dessein d’épuiser en lui ses réserves négatives ou régressives, tourmente plus ou moins prolongée au cœur de laquelle il apprend à s’aimer, à aimer tout ce qui est, à renaître dans l’abandon et le lâcher prise. Il en récolte la confiance en lui, la foi en Dieu et l’amour de la vie. Alors il peut s’investir auprès des autres avec compréhension et compassion, mû par le désir de faire don de lui-même et de servir l’Humanité. Il comprend comment un autre peut chercher sa route à tâtons lorsqu’il ne sait plus qu’il il est, où il va et quel but il sert. Il sait que tout sert à quelque chose, mais qu’on ne sait pas toujours à quoi. Car on oublie trop souvent que l’itinéraire qui mène au but, c’est celui qui va de soi à soi.
Donner sa vie ne consiste pas à mourir pour les autres, mais à partager avec eux le surplus d’énergie qu’on a découvert en soi en ouvrant sa Source intime. C’est à travers les épreuves de la vie, nées de l’ignorance et de l’inconscience, qu’un être découvre la foi en Dieu et la confiance dans le Tout, la confiance en Tout. Pas forcément la confiance dans les hommes et dans ce qui émane de leur volonté, mais la confiance dans l’Esprit qui les habite. Le destin de chacun, c’est de se connaître lui-même à travers de lui-même. Inutile de chercher ailleurs, car on se complique l’existence. Il faut savoir se dépouiller de bon gré de ce qui nuit, mais qu’on croit faire sa force. Il faut cesser de dramatiser les événements de la vie. Il suffit d’accepter de faire ce qu’on croit juste, selon soi, et de ne pas rester pris par ce qu’on croit juste.
Dans la vie, tout bouge, tout avance, tout évolue. Alors, il faut accepter de ne pas toujours comprendre et de ne pas tout maîtriser, mettre un terme au désir de contrôler et de dominer. Il faut comprendre que tout a sa raison d’être, sert son But ultime, aide à se transformer. Il faut comprendre que la vie (et la durée de la vie) de chaque être lui appartient et ne peut se calquer sur aucune autre. Il faut apprendre à s’aimer, à aimer l’autre comme il est, à aimer les circonstances, à aimer la vie. Seule la haine, sous le couvert des résistances, fait faire des détours. Il faut aimer sans compter, de façon gratuite, libre, impersonnelle, inconditionnelle, sans savoir de quel retour immédiat on sera rétribué, car la Vie redistribue tout en son temps et avec une infinie justesse. Il faut cesser de craindre perdre du temps, car le temps apparemment perdu, consacré à l’essentiel, est redonné de multiples façons. Mais celui qui veut monter très haut pour s’embrancher, doit descendre très profondément pour s’enraciner. Car l’Initiation résulte de la Fusion du Ciel et de la Terre, non de la fuite dans la Matière ou de la fuite dans l’Esprit.
Cette Nuit obscure de l’âme, l’a-t-on bien comprise? A-t-on bien perçu et compris ses subtiles modalités d’expression? Pour tous elle figure une période plus ou moins longue d’épreuves physiques et psychiques, dans l’incompréhension. Elle atteint tout disciple et tout homme ordinaire, s’il est un chercheur sincère, au moment de son éveil à la Vie supérieure, ce qui peut se produire inopinément. Et elle dure tout le temps que la Lumière se fraie un chemin clair et ample dans sa conscience.
Qui cherche la Lumière est d’abord confronté aux Ténèbres, car c’est dans cette confrontation qu’il affine ses moyens, actualise ses potentialités et assoit son empire sur lui-même. Plus on manque de pureté et de détachement, plus on souffre dans cette expérience. Qui cherche à s’abstraire de la Forme se voit d’abord refoulé, au Portail initiatique, se retrouvant, déconcerté, dans l’inconnu, dans un calme plat et silencieux qui lui paraît comme vide et sans signification, ce qui éveille ses vieilles peurs et son angoisse. Il croit d’emblée s’être trompé de porte, car il se retrouve dans l’Ombre la plus totale. Cet état de confusion peut surgir à n’importe quel moment de sa vie, même en dehors d’une Voie traditionnelle d’enseignement ésotérique. Tous sont des Fils de Dieu, initiés à leur heure. Mais cette épreuve correspond à une initiation majeure sue la Voie de l’Accomplissement spirituel. Tout candidat en fait l’expérience au moment opportun de son cheminement sur le Sentier mystique, que tous les êtres suivent à leur insu. Et cette expérience dure aussi longtemps que le candidat n’a pas révisé sa façon de vivre, de penser et de ressentir pour se conformer à son modèle propre de vie. Pour certains, elle peut durer très peu, pour d’autres, très longtemps. Mais il n’existe pas de moyen pour l’éviter. Pour un candidat fort et résolu, la Nuit obscure ne représente souvent qu’une période de malaise ou d’inconfort l’invitant à faire des réajustements énergétiques qui ne présentent aucune difficulté particulière. Celui qui s’y prépare consciemment en considérant la relativité des choses, acceptant le changement comme inéluctable, provenant du Mouvement universel éternel, s’adapte assez rapidement au nouvel afflux d’énergie ou de lumière, puisque c’est d’adaptation dont il a besoin pour équilibrer ses polarités et se maintenir en accord avec la progression incessante des énergies subtiles. Mais celui qui tient mordicus à ses valeurs, à ses théories, à ses croyances, à ses dogmes, à ses systèmes, pourra sombrer dans un découragement prolongé, frôlant la démission et le désespoir. La Nuit obscure, c’est la période de profonde obscurité qui annonce l’Aube spirituelle, marque le passage du vieil homme à l’homme nouveau, décrit l’itinéraire de la soumission de l’ego à l’Individualité, ce qui ne va pas sans résistances et protestations, voire une pointe de révolte. Bien que sa durée varie, ce qui est commun à tous, c’est l’intensité de la souffrance et l’opacité de la texture intérieure de cette expérience, qui fait sembler l’attente de la délivrance comme une éternité.
La Nuit obscure peut prendre l’apparence d’un profond chagrin provoqué par le regret des jours passés, la perte d’amis importants ou significatifs, la perte de grands biens, une rupture sentimentale ou romanesque, un bris de contrat, la perte d’un emploi, la mort d’un proche, le départ à l’étranger d’un membre de la famille. Elle peut prendre la force de l’incertitude et de l’insécurité quand on cherche à s’accrocher à une réalité à laquelle on tient très fort ou qu’on a le sentiment de perdre pied dans la vie. Elle prend la forme de la solitude après le décès d’un être cher, de l’éloignement de ses précieux alliées ou soutiens, du départ de son milieu habituel, de la désertion d’un ami, d’un retentissant échec professionnel ou commercial. Elle exprime surtout le vide existentiel quand on ne sait plus si on suit encore la bonne route, du remords ou de la culpabilité. Mais ce vide profond repose toujours, ce qu’on ignore, sur la nostalgie du Paradis perdu.
La Nuit obscure définit une période difficile, voire troublante et périlleuse, pour tous, car on peut être tenté de s’accrocher à ses anciennes sécurités, d’adopter des comportements rétrogrades, n’ayant plus aucune certitude en regard des promesses de l’avenir. Monte alors l’impression de naviguer dans l’inconnu, sans repaires ni boussole, incompris de tous, comme abandonné par le Ciel. Ceux qui souffrent le plus, ce sont ceux qui s’immobilisent, se résignent à leur sort, cultivent une mentalité de victime innocente, qui ne reviennent pas en arrière, mais qui ne foncent pas en avant, pris dans l’indécision, l’irrésolution, l’hésitation, les tergiversations. Eux, ils auront du mal à s’en sortir seuls. Car ceux qui reviennent en arrière peuvent saisir l’incohérence de leur décision ou l’invalidité de leurs vérités antérieures. Ceux qui foncent en avant parviennent peu à peu à s’adapter à de nouvelles réalités. Quoi qu’il en soit, pour tous, la Nuit obscure reste une période terrifiante qui fait appel à la détermination, à la persévérance et à la patience. Il faut attiser sa motivation et son aspiration. C’est le moment de fouiller dans sa mémoire pour repasser les leçons apprises dans le passé pour distinguer les leçons incomplètes. C’est le temps de refaire ses devoirs, de remettre en question ses mobiles et son idéal, pour relever de nouveaux défis. Il faut, plus que jamais, appliquer les règles de l’évolution, redoubler de zèle, se purifier davantage et prier.
À force de constance et de courage, on arrivera bien, avec l’aide de Dieu, à vaincre ses peurs et ses velléités de révolte et on émergera dans la Lumière d’un nouveau jour ou d’une nouvelle dimension, peut-être affaibli, mais rénové et enthousiasmé. Alors, il faut maintenir fermement le cap sur son Idéal pour ne pas sombrer dans une autre période de nuit encore plus sombre. La nuit de l’âme prépare toujours une nouvelle mission ou une nouvelle effusion. Au cours de la Nuit de l’âme, c’est la foi en soi, le courage, la patience, la persévérance, l’abandon à la vie et l’appel à la Lumière qui importent plus. Il faut retrouver toutes ses raisons de croire à la vie et de faire confiance à son Centre divin. Car il ne s’agit que d’une expérience initiatique, donc probatoire, qui signale un prochain renouveau de fond en comble, si l’expérience est bien menée. Et c’est probablement à cette expérience que s’exposent ceux qui, en ce moment, ne s’occupent pas de leur ascension dans la Lumière. Ils entreront dans un tunnel de ténèbres qui aboutit, lui aussi, à la Lumière suprême, mais les y menant par la Voie la plus pénible, la plus périlleuse et la plus longue.
© 2010 Bertrand Duhaime (Douraganandâ)
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