« Il n’y a rien à imposer, il suffit de proposer.
Tout ce qui n’est pas connecté à la source est voué à disparaitre.
La vie trouve toujours son chemin pour être,
Il n’est pas nécessaire de se soucier du pourquoi et du comment.
Mais les mots ne sont pas capables d’exprimer cela,
Et il faut lire au-delà des mots. »
Il y a tant à être et à offrir pour sertir le monde d’un cristal de sérénité. Comme une éternelle floraison au cœur même d’une humanité nouvelle, nous sommes graines et semences d’avenir…
Croisé d’une humanité qui ne croit plus en elle tant il est de souffrances et d’espoirs déchus, et d’une humanité arborant l’étendard de la glorification du conditionnement et de la toute puissance économique, le monde offre une voie de silence et de sérénité qui est de toute éternité mais que nous avions simplement mise en sommeil.
A la clarté de l’éveil des consciences, des semences encore invisibles prennent sereinement racines en nos cœurs et fleurissent jusque dans nos mains ouvertes, dans nos mains offertes. Sous le rayonnement d’un soleil de pureté, elles se développent et germent dans notre conscience. Ce sont les germes de la grâce qui se déploient en pleine lumière, sous la poussée incessante d’un soleil inconditionnel.
Et voilà qu’émerge une voie de silence, une voix de présence qui amorce les jardins de la connaissance originelle. Nous sommes conviés à nous asseoir dans l’instant présent et naviguer sur l’océan de la pleine conscience sur le trois-mâts de l’humanité qui se prénomme : Apocalyse.
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Il y a plus loin et plus profond que nos espoirs déchus, une humanité en marche vers elle-même, qui puise force, audace, créativité dans le déploiement de ses propres espaces intérieurs. Une humanité qui reconnait son incarnation présente comme une école de vie choisie en toute conscience, et qui ne souhaite plus la perdre à devoir la gagner : qui demande simplement à être dans le plus pur rayonnement de sa nature originelle.
C’est une humanité à même de se désidentifier du mental conditionné et d’accueillir une présence qui permet de réapprendre non plus à penser mais à panser. C’est l’avènement d’une humanité qui avance, avec amour et confiance, vers elle-même, et plus rien maintenant ne pourra freiner ce déploiement d’elle-même.
Elle est amenée à reconnaître ce qu’il y a en elle de plus irréductible : son identité originelle. C’est en vertu de cette reconnaissance qu’elle est confrontée à elle-même. Et sous le soleil blanc du renouveau se tient la plus profonde et la plus originelle des confrontations : car ce qui est entrain de germer révèle et réveille ce que nous sommes profondément et de toute éternité.
Nous sommes mis à nu et éclairés de l’intérieur d’une lumière qui ne laisse plus l’ombre d’un doute.
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Il y a quelque part, si proche et pourtant parfois si éloignée de nous, une intelligence fondatrice de vie capable de faire éclore dans le cœur même de l’humanité les fleurs de sa destinée. C’est une intelligence qui se déploie dans la magnificence d’un coucher de soleil ou la sublime légèreté de l’envol d’un papillon. Elle dépose sur nos yeux un baume de gratitude. Dans ces instants, parfois éphémères, ou tout est simplement et purement parfait, c’est l’humanité entière qui est touchée tant il est de grâce et d’innocence révélée…
Prélude à la vie, elle a déposé son empreinte d’amour invisible et indivisible dans un univers se perfectionnant à l’infini.
Là où la mémoire des hommes n’était pas encore née, cette intelligence était à l’œuvre depuis des éons. Avant même que le temps et la matière n’existent, elle recouvrait de son voile d’éternité l’immensité infinie. C’est d’elle que nous procédons et c’est vers elle que nous nous retournons…
Il s’agit d’une intelligence qui pose les fondations de notre fratrie originelle, et c’est de cette fratrie là dont je me sens enfant et héritier stellaire, et non d’une humanité qui perd sa vie à vouloir la gagner. Parce qu’il n’y a rien à gagner, puisqu’il n’y a rien à perdre…
C’est pour et par elle que je sollicite dans mon cœur et dans mon âme, l’enseignement sur les espaces de vie et les places publiques. Un enseignement puisé dans le cœur même de chacun, s’accordant au chœur universel de cette intelligence.
J’esquisse ici un enseignement s’abreuvant à l’océan de la plénitude intérieure, à la source de la pleine conscience, offrant à l’humanité le souffle et les semences de l’inconditionnel.
Cette intelligence n’est pas sertie de fulgurances intellectuelles. Elle n’impose rien. Sa force est de proposer, d’unir et d’élever sans bruit. Il y a là une éloquence muette et silencieuse qui éclot comme un murmure d’aurore dans notre jardin intérieur. C’est une éclosion d’innocence qui offre une paix profonde. Plus qu’une paix, un état de paix et de sérénité qui permet le déploiement coloré de ses propres espaces intérieurs. C’est un déploiement qui fait taire toute volition de conquête, laissant place à l’éclatante sobriété de l’amour…
Et si tant est que je puisse souhaiter quelque chose de ce monde en profondes mutations, c’est le souhait de voir les abeilles de la pleine conscience polliniser la terre d’avenir. Car il ne s’agit plus d’avoir tord ou raison, ou encore de se livrer une bataille sémantique, car parfois les mots se querellent d’être simplement d’un regard différent. Mais il s’agit maintenant d’incarner cette prise de conscience et d’ouvrir les sas du renouveau, car nous sommes semences et cantiques pour la nouvelle terre. Nous sommes tous, sans exception aucune, une note majeure et vivante de cette symphonie universelle…
Nous sommes tous porteurs de semences qui n’attendent que de se déployer dans la lumière du présent afin d’éclore dans la lumière du monde.
*
Et c’est maintenant l’hiver…
Il neige à gros flocon.
Du coton blanc et froid tombe silencieusement sur une porte de garage restée ouverte.
Des millions de flocons s’y amoncellent mollement.
Rien ne bouge…
Subitement la porte bascule sous le poids des flocons.
Il aura fallu d’un seul flocon pour la faire basculer…
Oui, un seul flocon après des millions et des millions à l’avoir précédé.
En est-il de même pour le basculement des consciences ?
… C’est le miracle de la vie de nous enseigner qu’il suffit d’un seul flocon de neige pour saisir les mécanismes de l’univers…
Fraternellement,
Alain