roman-sur-le-fil-du-temps

 

par Alain Degoumois

Simon invite Sophia à entrer dans le salon. Elle s’assoit et il lui tend un bol de thé qu’elle accepte et goûte avec curiosité…

Puis il prend sont portable et lit une phrase :

« Les vraies religions devraient vous enseigner que vous devez être libres de comprendre, d’assimiler, d’avancer à votre rythme, que vous devez être libres d’aimer sans aucune contrainte ; les religions peuvent donc être une aide pour celui qui chemine vers la Lumière. »

– La vraie question qui se pose à chacun est : qui sommes-nous réellement ? Cette question est une des plus profondes qui soit. Si nous reconnaissons qui nous sommes, nous pouvons en déduire ce que nous faisons ici-même sur terre et le comportement à adopter face aux événements.

Mais malheureusement la société d’aujourd’hui marche sur la tête. Fondée sur la désinformation, elle nie notre nature profonde et culpabilise celui qui la revendique. Elle nous conditionne et nous rend aveugle aux signes de notre véritable identité.

Les guerres, la violence sont toujours au rendez-vous. Les injustices, les problèmes de société tournent en boucle. Les analyses les plus fines ne semblent pas pouvoir changer grand-chose…

– Oui Simon, nous sommes bien dans la redondance. Mais cela ne signifie-t-il pas que nous avons besoin de cela pour apprendre parce que nous ne faisons pas l’effort d’apprendre autrement ?

Simon fixe les yeux de Sophia. Il sourit, se lève et rejoint un piano.

– Oui dans la redondance… Et dans l’accentuation également. Les cycles deviennent de plus en plus rapides et violents.

En fait, il semble qu’aujourd’hui nous devenions les spectateurs passifs d’évènements qui nous dépassent.

– A priori oui, que pouvons-nous faire face un système tout entier qui vacille ? Le problème est qu’il ne vacille pas pour tout le monde. Des personnes y trouvent leurs comptes. Et puis une grande majorité des gens se contentent du quotidien qui finalement n’est pas si terrible que ça. Tant que cela ne nous touche pas personnellement…

– C’est vrai, tant que cela ne nous touche pas personnellement…

Simon pose ses doigts sur le clavier et joue quelques notes… Après quelques instants, il lève la tête :

– Je vais faire court… L’histoire est en marche… Nous avons autant de raisons de croire que les choses s’arrangeront ou pas. Cela n’est pas important à mon sens. Ce n’est pas ou plus l’analyse qui va permettre de changer le cours des choses. Il y a quelque chose de bien plus profond qui trouve un écho en moi et dans le cœur de beaucoup…

Lorsque je contemple les étoiles, je me considère comme un petit bout d’homme dans ce grand univers. Un petit bout d’homme qui ne sait pas grand chose. Mais ce que je sais est cependant suffisant pour avancer sur le sentier de ma propre vie…

Simon est secoué par un rire communicatif…

– Savez-vous ce que nous sommes Sophia ? Des super-héros du quotidien ! Nous sommes des super-héros non de violence mais d’amour. Des super-héros qui œuvrent en silence dans les difficultés du quotidien…

En fait le super-héros dont nous parlons ici possède un pouvoir que l’on pourrait qualifier de magique : le pouvoir de l’éveil !

Sophia reste songeuse…

– Vu de cette manière, c’est tentant de devenir un super-héros… Je veux bien essayer…

*

7h30 du matin, Paris, rue du Maréchal Foch, Bertrand T., 11 ans, tend fébrilement sa main droite dans un grand trou tout noir. Il retient son souffle et transpire à grosses gouttes.

Soudainement il tressaille. Il touche une petite boule de poil qui miaule. Il l’attrape et l’extirpe prestement hors de ce trou béant. Il plaque alors son petit chat Mielloux sur son coeur.

Dehors le soleil perce les nuages. Bertrand ignore tout du monde qui l’entoure. Mais son innocence et sa bonté font déjà de lui, sans qu’il le sache, un super-héros !

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