Bonjour Caroline, je vis actuellement de la douleur, due à de la résistance certainement. Je viens de lire « la peur du vide avant le grand saut », et des questions arrivent. Tu parles d’aucune mission de vie, je ressens en moi que je peux transmettre et aider comme toi, comment faire alors ? C’est comme si le temps s’arrêtait en ce moment, je ne suis pas dans l’action, je ne sais plus comment penser, je suis comme « isolée du monde qui m’entoure », et peu de personne me « perçoivent », car je peux déranger lorsque j’affirme où je ne suis pas d’accord, simplement lorsque je dis ce que je pense sur une chose que l’on essaie de m’imposer. Je n sais pas si ma question est assez complète, si non, dis le moi ! Juste une autre question, les colères (qui sortent de moi actuellement face à ce que je ressens comme injuste) sont-elles « normales », je culpabilise de les sortir ! merciiiiii
Bonjour A.,
En effet, la mission de vie telle qu’on l’entend n’existe pas parce qu’il n’est pas question de quelqu’un qui aurait une mission particulière. Sinon, de ce point de vue, c’est le personnage qui croit avoir quelque chose de particulier à faire et c’est tout à fait faux. Le personnage n’existe pas, il ne saurait donc pas avoir de mission de vie. Il n’est jamais non plus question d’aider au sens premier du terme, sans quoi cela voudrait dire qu’il existe des personnes qui ont besoin d’être aidée et d’autres qui sont aidantes. Cela ne peut pas être vrai puisqu’il n’est que la conscience s’exprimant et se jouant à travers des corps. Les rôles d’aidants et d’aidés peuvent exister, mais seulement au sein du jeu de l’illusion, pas dans la réalité Ultime.
Par contre, l’élan qui pousse à partager et à s’exprimer peut être authentique, spontané et vrai. La conscience peut prendre toutes les formes et toutes les façons pour s’exprimer elle-même. Mais là, la vision est tout autre, il s’agit de la conscience qui parle à la conscience. Il n’y a pas de personne qui sait et qui apprend à celle qui ne saurait pas. Si la conscience désire se connaître et s’exprimer à travers une forme qui partage, alors il en est ainsi. Rien d’autre que cela ne peut être.
Pour ce qui en est de cette expérience d’isolation que tu sembles vivre, c’est quelque chose qui arrive souvent. Lorsque certaines grosses dissolutions surviennent, la solitude est quelque chose qui apparaît très souvent. Que cette solitude soit réellement vécue vis-à-vis de l’extérieur ou qu’elle soit totalement ressentie intérieurement, d’ailleurs. Dans ton cas plus particulièrement, de profondes croyances ont certainement étés touchées et c’est ce qui implique ce sentiment d’isolation envers le monde. Souvent, lorsque des croyances qui touchent aux fondements du personnage sont en train de se dissoudre, il en résulte comme une sensation d’être perdu, de ne plus rien savoir, de ne plus comprendre. C’est normal. Le personnage que tu croyais être perd pied, il ne sait plus à quoi se raccrocher si ce sur quoi il s’est construit tombe. Certainement que pour toi, cette notion de mission de vie était ce qui donnait du sens à ta vie, à tes actions, à tes buts, … Du coup, si tout ce sur quoi reposait ta vie était ce sens qui soudainement s’écroule, comment cela pourrait-il être vécu autrement que dans la douleur et la résistance?
Mais le personnage ne veut pas souffrir, alors il résiste. Tu peux clairement le voir à travers les comportements que tu décris quand tu dis « je peux déranger lorsque j’affirme où je ne suis pas d’accord, simplement lorsque je dis ce que je pense sur une chose que l’on essaie de m’imposer » et même à travers les colères que tu peux ressentir face à ce que tu juges injuste. Ceci est le miroir parfait de ce qui se passe au sein du personnage. Croyant avoir une identité propre, croyant être celui qui contrôle sa vie, croyant être le maître et l’auteur de ce qui arrive, lorsque cette idée de mission de vie se déconstruit et que c’est malgré lui, il a alors la sensation qu’on lui impose une chose avec laquelle il n’est pas d’accord et il trouve ça totalement injuste. Du coup, il est en colère, il résiste et il réagit. Il peut, c’est le jeu, mais cela ne changera rien. Ce qui doit être vu le sera et ce qui doit tomber tombera qu’il le veuille ou non.
Tu peux observer tout ça, tous ces mouvements mentaux, toutes ces stratégies pour tenter de ne pas souffrir suite à cette vérité fulgurante qui déconstruit le sens-même de « ta vie » (celle du personnage). Simplement l’observer et laisser tout ça se faire. Laisser les résistances être, la souffrance être, les peurs être et te laisser faire par la vie, te laisser fondre dans ce qui survient.
Merci pour ta question A. et bonne observation
Caroline
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