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par Guilaine Lipski

La tristesse est une pieuvre aux tentacules aussi souples que perverses qui s’immiscent en tout et partout en toute discrétion, au bout d’un certain temps elle est bien en place et indélogeable si un éclair de conscience ne nous réveille pas.

Son maître est la déception, la frustration, sa nourriture nos émotions, nos sentiments. Virer de bord est une question de survie au prix dans le cas contraire de perdre le bénéfice de notre vie parce que subir n’est pas vivre….

Elle nous rend incapable de nous intéresser assez à nous pour prendre véritablement soin de nous, pour tourner notre cœur dans notre direction au lieu d’attendre que l’extérieur le nourrisse. La tristesse est tel un torticolis qui maintient notre regard du mauvais côté, c’est aussi une sangsue qui pompe notre vitalité, vole notre optimisme, nous laisse exsangue parfois.

J’ai vécu quelques années habitée par une tristesse viscérale, un désespoir latent me maintenant bien à l’abri du bonheur. En toute inconscience je m’étais désinvestie de ma vie, l’amour était mon moteur et sans amour je m’abandonnais au vide, je m’éteignais parce que la froideur de mon conjoint m’aspirait par le fond. La blessure d’amour de l’enfant en moi toujours réactivée sous la forme de ce rejet implicite me gardait prisonnière d’un espoir têtu à vouloir obtenir réparation par lui.

Je me vidais de mon énergie tandis que mon ego persistait à espérer l’impossible dans une quête insensée partant de ce qu’il considérait comme légitime, juste et cohérent donc réalisable avec le temps !!! Pendant que moi je perdais ma vie à attendre…..

Seules mes pensées donnaient vie et nourrissaient ma tristesse, cela je le savais bien mais elle était comme la pire des glues, trop collante pour m’en débarrasser malgré toutes mes tentatives, soins pour m’en dégager et descentes dans mes profondeurs. Comme un fluide elle colorait mon être, mes cellules, mes pensées, ma vie en gris malgré moi.

Je reçois en écrivant que cet état de tristesse était aussi un héritage familial que ma mère et ma grand-mère ont porté et m’ont légué mais moi, je veux redevenir moi, m’extraire de cette bassine gluante qui voudrait me retenir et asphyxie mon être pendant que cette vie m’échappe.

Je ne SAIS rien y faire sauf que le téléphone sonne et dans un instant, tout va basculer….

Une grande amie thérapeute depuis quarante ans amoureuse et au service de l’humain m’apprend que pendant ses vacances, un creux de dix mètres en mer lors d’une sortie en bateau lui a cassé et fracturé deux vertèbres. Moi aussi je tombe de haut car si toutes deux nous savons bien que le hasard n’existe pas, que tout a un sens, là tout de suite nous sommes aveuglées par la surprise et le non-sens mais tout arrive en son temps !

Pour la première fois de sa vie elle avait décidé de se laisser portée par son mari qui organisa le voyage dans les moindres détails, un grand pas intérieur pour elle qui portait tout son entourage depuis toujours, mais avait pris conscience que cela devait cesser.

Nous parlons et tout d’un coup je reçois la vision des énergies en action : Elle n’avait pas imaginé un seul instant qu’une partie d’elle se rebellerait, n’entendant aucunement lâcher prise et lui refuserait cette possibilité d’évolution.

Mais le plus incroyable est la compréhension que je reçois pour moi, mon cœur s’accélère je le sens bien devant cette évidence : Je porte cette même force destructrice en moi qui m’empêche de réaliser ce que je souhaite le plus et maintient fermées les portes que je tente d’ouvrir.

Nous voyons toutes deux combien nous sommes responsables de nos déconvenues, combien ces parties totalement inconscientes de nous manipulaient nos vies, mon amie dans la colère (c’est un bélier) et moi dans la tristesse en bon capricorne qui se replie sur lui quand il souffre. Pour l’une l’énergie allait vers l’extérieur, pour l’autre vers l’intérieur.

J’ai regardé mon bourreau en face et c’était moi

J’ai regardé mon saboteur en face et c’était moi

J’ai regardé mes « échecs » en face et c’était moi

J’ai regardé le destructeur en face et c’était moi

J’ai regardé le désamour dans ma vie et j’en étais à l’origine

J’ai regardé la privation, la déception et j’en étais à l’origine

Le rejet de moi m’avait attiré d’être rejetée, la ‘’détestation ‘’ de l’être de l’être….

Personne ne m’avait fait de mal, j’étais le point de départ des actes de malveillance contre moi, des êtres qui m’avaient rejetée, je leurs avais implicitement demandé d’être et d’agir comme ils l’avaient fait.

Cette partie de moi voulait me détruire, m’enlever la vie comme ‘’on’’ avait voulu le faire….

En somme le fœtus que j’étais avait introjecté, adopté le sentiment de haine et de rage subit en le prenant pour une vérité : Je ne méritais pas de vivre, encore moins de réussir, je n’étais pas ok !

J’avais nourris toutes ces années cette partie de moi sans jamais la ressentir vraiment, je ne l’envisageais que de façon intellectuelle mais j’expérimentais ses effets dans ma vie me demandant pourquoi malgré un intense, long et réel travail de transmutation intérieur rien ne bougeait vraiment dans mes projets……Je vis et vois aujourd’hui la réponse !

Une ombre aussi puissante que ma Lumière qui disait non à chaque fois que je disais oui, que quelque chose me tenait à cœur, était importante pour moi.

Histoire d’âme oubliée qui génère une enfance difficile, puis de fœtus, de bébé, d’enfant…..qui se ressemble s’assemble…..pas de hasard, juste des rendez-vous pour revenir à soi…..bienvenue à ce long chemin de désamour pour rejoindre l’amour, à toutes celles et tous ceux qui cherchent en ignorant qui ils cherchent.

Le temps de vivre coupé de soi est terminé

Revenir à l’amour pour soi sans conditions….délaissons les relations toxiques

Toutes nos histoires n’ont servi que l’enrichissement de l’âme
Puissions-nous tous nous re-trouver, maintenant

Source: http://lapressegalactique.org

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