La conscience sans choix doit naître sans aucune pression de l’esprit, spontanément; autrement, elle n’est pas « sans choix ». Examinez tout d’abord la question de motivation, et voyez si votre conscience sans choix est le moyen d’arriver à une fin, ou si c’est une fin en soi pour vous. Si tel est le cas, vous serez en présence de justes assises. Ne tentez pas alors de « retenir votre jugement, » c’est impossible; si vous essayez de le faire, vous ne ferez que refouler la pensée et donner plus de force à l’esprit subconscient. N’essayez pas d’être conscient. Soyez-le. Faites-en l’expérience, jouez avec, et voyez ce qui se produit; personne ne peut vous le dire, et si quelqu’un vous le disait, cela n’aurait aucune valeur pour vous. N’en faites surtout pas un problème; nous en avons déjà assez comme ça !
Soyez conscient passivement de tout ce qui se déroule devant les yeux de votre esprit, et si un objet fait surgir un « jugement », acceptez-le comme tel et ne soyez conscient que de ça. Voyez à ce que tous les actes d’observation mentale soient également importants ou non importants, que ce soit à la première observation ou à la deuxième, une « seconde pensée ». En d’autres mots, il n’y a aucune sorte de discrimination dans la prise de conscience, donc aucun besoin de choisir, de réprimer ou d’exalter une pensée, bien que le jugement puisse les étiqueter comme « bonnes » ou « mauvaises » et chaque pensée doit être observée séparément à un moment donné, parce qu’il n’y a pas de rétention d’observation mentale par la mémoire.
Étant ainsi conscient de toutes observations et de leurs réactions et associations possibles, dans l’instant, sans mémorisation et donc sans donner d’impulsion à la pensée et sans créer de résistance entre celui qui voit et ce qui est vu, existe-t-il encore un censeur à l’œuvre et qui juge selon l’éthique judéo-chrétienne, ou tout autre forme d’éthique ? Sans ce censeur, reste-t-il encore un centre de conditionnement ? Que se produit-il donc ? Sans aucune action consciente de la part de l’observateur, le cortège de réflexion et d’images mentales a sensiblement ralenti; et en même temps, la vision est devenue plus directe, plus vive, parce qu’elle n’est plus défigurée par aucune sorte de conditionnement. Une telle vision ne laisse aucune trace dans la mémoire; elle n’alimente plus notre conditionnement.
Propos de Robert Powell Sur le blog de Francesca http://channelconscience.unblog.fr/