Message du Professeur Zolmirel tansmis par Aurélie Ledoux
Je viens dicter un nouveau message. C’est votre ami, le professeur Zolmirel.
Que d’aventures avons-nous vécu avec mes braves compagnons. Que de périls traversés avec succès !
Nous étions parvenus à bord d’un glorieux vaisseau de Lumière.
Ce dernier, où se trouvait mon ami Dorian, se proposa de nous ramener à bon port chez nous, en un temps très bref.
Nous en étions bien sûr ravis, car notre bâtiment n’était pas au sommet de sa forme.
Mes excellents compagnons, dont deux aliens pilotes, expertes en ingénierie de vol, s’étaient empressées de remédier aux pannes et aux défauts des isolants de céramique sur notre petit vaisseau.
Ce croiseur avait une forme d’insecte et faisait environ 60 mètres de long. La stabilité de l’engin au sol devait être optimale.
Dorian et moi-même conversions comme chaque matin. Cette fois, les dames aliens, ayant achevé avec succès les réparations, se joignirent à nous.
- Il faudrait, si je puis me permettre, et avec votre accord, que ce vaisseau puisse être transmuté en navire-lumière, proposa Dorian le plus naturellement du monde. Il pourrait ainsi naviguer de manière plus sûre, pour de plus longues escales.
Nous avons bien sûr tous accepté cette proposition très généreuse. Les Êtres de Lumière avaient déjà opéré une alliance avec les aliens qui habitent sur mon monde. Notre flotte était à présent riche de centaines de cylindres lumineux aux belles formes florales irisées. Ces navires immenses restaient dans l’espace, n’atterrissant jamais.
Tous les anciens esquifs métalliques récupérés aux quatre coins de l’espace par nos équipes de ferrailleurs, avaient aussi reçu un traitement analogue.
Il arrive en effet que nous aboutissions sur des astéroïdes, où se trouvent des vaisseaux abandonnés, laissés là, car trop anciens et dangereux. Les météores et les astéroïdes qui entrent dans notre système stellaire sont débarrassés de ces épaves, et sont nettoyés.
Ils peuvent ensuite servir aux Grands Êtres, qui assemblent les mondes. Ces derniers les envoient dans des courants de matière tellurique, destinés à créer de futures jeunes planètes.
Ces opérations sont indispensables. La plupart des aliens comme ceux de ma planète, ou des planètes voisines, sont très heureux lorsqu’ils découvrent des objets anciens. Ils adorent recycler le métal et créer des œuvres d’art originales. Le métal sert aussi bien sûr dans l’électro-ingénierie comme chez vous.
Les technologies des êtres de Lumière ne nécessitaient pas autant de métal, mais un emploi du cristal le plus pur. Ce cristal était crée au moyen de la pensée pure, ainsi que savent le faire les sages, qui élèvent par chez nous de grands temples et de superbes palais de pierre.
Il existe de même chez vous, de nombreux palais qui ont été élevés de la sorte. Les archéologues ne comprennent pas, pour cette raison, comment les fresques nombreuses, les colonnes, ont pu être dressées.
Le croiseur-lumière arriva bientôt, en fin de matinée, devant mon monde. C’était l’aube sur ma planète. Il existe parfois des différences de temps, de computation horaire, entre celui du départ, et de l’arrivée. Nous sommes habitués de ces variations.
Tous les nôtres étions bouleversés de revoir notre sphère, un petit paradis vert tropical et humide. Nos larmes de joie ont coulé.
Notre vaisseau, pourvu de différents éclats iridescents, et fraichement remis à neuf, a bondi joyeusement dans l’atmosphère. Nous sommes descendus avec une merveilleuse aisance, notre ancien, tout guilleret de voir l’aube première parer la jungle de mille éclats de diamants.
Nous nous sommes posés dans une aire de décélération, en une petite base souterraine au milieu de la jungle.
Les nôtres sont aussitôt venus nous accueillir et nous féliciter.
Ils avaient vu le croiseur de Lumière !
Celui-ci s’attardait au dessus de notre monde, et chacune de ces brillantes manifestations était un gage de bonheur.
Cela a été une grande fête. Les enfants ont été félicités longuement par leurs familles, absolument bouleversées de ce retour, après de longs mois. Il y avait plusieurs courageux petits aliens dans notre expédition.
Nous avons été interrogés sur les étonnantes formations lumineuses qui habitaient notre navire.
Notre ancien est descendu de la rampe de son petit pas lent.
- C’est un cadeau des Êtres de Lumière a t-il dit. Nous leur avons offert des lots de moisissures inconnues et ils ont trouvé avantageux de nous aider de la sorte. Les excroissances lumineuses vont pousser et transmuter tous les organes de vol, puis la voilure.
- Vous leur avez donné des spores de moisissures ? s’étonna un jeune alien
- Oui, des formations très rares, une vie première, qui ne croît que sur certains astéroïdes et qui arrive à tirer sa subsistance directement de la roche.
Nous sommes sortis de l’astrogare, toute parée de décorations brillantes au niveau du sol.
Nos amis, les Kolals, de très grands aliens de haute pensée, sont venus s’enquérir de notre voyage. Comme nous étions heureux de les revoir !
Mes meilleurs amis sont un Kolal et deux petits aliens, des Ilstirr, que nous considérons comme des enfants.
Un échange très heureux a eu lieu dans un petit salon. Nous avons projeté le récit de notre aventure sur un vaste écran de vapeur contractée et chacun s’est réjoui alors d’autant de périls lointains, que nous avions franchis avec brio.
Notre ancien s’est endormi durant la séance et cela arrive quelquefois. Nous avons bien ri alors.
Lui s’est réveillé quand tout était achevé et s’en est excusé.
- Je suis bien navré, a t-il dit. Mais je me fais peut-être un peu vieux pour ce genre d’équipée. J’ai juste besoin de me reposer, a-t-il dit en riant.
- Cela est bien normal, lui ais-je répondu.
Chacun a ri à son tour.
Nous avons gagné nos quartiers de repos et avons tous dormi durant près d’un jour et demi.
Cela était du au flux de haute radiance que nous avions absorbé d’un seul coup. Les Êtres de Lumière vibrent un peu plus haut que notre plan. Voilà pourquoi ils nous avaient fait don d’une technologie si brillante, de manière progressive.
Je vous remercie, chers amis de la Terre, du soin que vous prenez à vous documenter sur les nôtres,
Le professeur Zolmirel