par Alyna Rouelle
Aussi loin qu’on puisse remonter dans le temps, l’homme a eu besoin de prier, de méditer et de pratiquer un art corporel de connexion au ciel, à la terre et aux esprits, aux divinités. Dans toutes les contrées du monde on trouve des « types » de yoga différents. Le yoga représente aujourd’hui la pratique la plus connue, mais chacune de ces pratiques permettait la même chose : l’union du corps, de l’âme et de l’esprit dans un espace temps privilégié ; la connexion aux éléments et la libre circulation des énergies de vie dans l’être entier.
Que l’on parle de prière, de méditation, de yoga ou d’une autre pratique de ce genre, il ne s’agit toujours que d’un moment de pure attention, de pure présence.
Et c’est malheureusement bien souvent ce qu’on oublie. On recherche la performance, ou bien des conditions particulières, et souvent l’on essaie de ressembler à quelqu’un, de se conformer à des postures bien précises, à des enseignements, à effectuer des prouesses de style, et à confondre performance et réalisation, performance et intensité de l’expérience.
La seule chose véritablement importante est la présence et l’ouverture à ce qui est. La gratitude, l’émerveillement, le calme joyeux et l’acceptation, l’observation de ce qui est là. Il s’agit de créer des espaces de silence et d’être ici et maintenant, tel que l’on est, à l’unisson avec notre souffle et le monde tout autour de nous. C’est être uniquement là, dans son corps, entre le ciel et la terre, présent et à l’écoute. Notre erreur est bien souvent d’essayer de correspondre à l’image qu’on se fait de la méditation ou de la prière. Dans beaucoup de cultures européennes anciennes mais aussi en Égypte par exemple, on méditait et on priait debout ; les superbes statues des orants de Mésopotamie nous montrent qu’ils étaient simplement en position assise, le dos droit, les pieds parallèles, les mains posées sur les genoux ; les Celtes avaient plusieurs manières de faire, et on a retrouvé des oeuvres montrant des priants dans des postures ressemblant beaucoup à l’asana du lotus indien que l’on connait bien, mais aussi assis ou debout ; partout en Europe, dans les pays scandinaves, celtes et slaves, la posture de l’orant était également bien souvent la position debout, les bras ouverts et levés vers le ciel en signe d’accueil et d’abandon ; en Asie il s’agit d’être sur la terre, assis, et selon les cultures la posture varie.
Nous avons ce défaut rédhibitoire, nous Occidentaux, qui consiste à rejeter systématiquement les héritages de nos ancêtres, au profit de ce qui nous vient de contrées lointaines et de cultures très différentes des nôtres. Je n’ai rien à reprocher à ce que nous offrent l’Inde ou les traditions chamaniques qui existent de par le monde, mais un petit réveil s’impose parfois… Beaucoup ont tendance à considérer que la méditation fait partie du « new-age » et nous vient de certains pays très « riches spirituellement ». Or, la méditation n’a pas d’âge de même que la spiritualité n’a de zone géographique de prédilection ! Tous nos ancêtres la pratiquaient, pour la pure et simple raison que tout être humain a besoin de cette connexion et de ce calme recueillement et que ces pratiques étaient enseignées et transmises absolument partout et de tous temps. La méditation se pratiquait aussi bien en Europe qu’en Orient, ou dans n’importe quel pays et au sein de n’importe quelle culture !
Je reçois régulièrement des messages de personnes me disant qu’ils ne peuvent plus méditer car ils ont trop forcé et ont désormais mal aux genoux. Ainsi il y aurait un code postural de la méditation ! La position du lotus est devenue le symbole du « méditant méritant », et si l’on n’a pas la souplesse pour l’obtenir on se retrouve chassé du cercle des spécialistes de la méditation…
Il n’y a qu’une manière de prier ou de méditer : elle unit en conscience l’intérieur de l’être et le vaste de l’univers. Que ce soit pour retrouver de l’énergie, pour vous connecter, pour vous centrer, parce que vous avez besoin d’une guérison ou d’une solution à un problème, ou simplement par plaisir, la méditation part toujours d’un élan, d’une décision intérieure.
Et la seule chose dont vous avez besoin c’est d’un peu d’espace, d’un peu de temps et de… vous.
Pour ce qui est du yoga, il existait dans de nombreuses cultures, il n’est pas l’apanage de l’Inde ! Les Celtes et les scandinaves pratiquaient la méditation ainsi que ce que l’on pourrait véritablement appeler le « yoga occidental » ; il en était de même dans les cultures slaves et méditerranéennes. Pour ceux qui sont familiers du Musée du Louvre, ne manquez pas d’aller admirer les merveilleuses petites statuettes grecques et gallo-romaines représentant des individus dans des postures absolument identiques ou similaires aux asanas de yoga les plus connus.
De nombreuses danses traditionnelles et folkloriques sont d’ailleurs issues de ces arts de connexion… et en les étudiant un peu on s’aperçoit rapidement de la richesse qui existait sur nos propres terres, dans nos cultures qui, à force de nous être familières nous deviennent presque dignes de mépris et d’indifférence. Mais si, à certaines époques, nous avons détourné le regard de nos racines, de notre passé et des sagesses de nos ancêtres, il est peut-être aujourd’hui grand temps de ressusciter ces connaissances et ces traditions, non pas pour les « remettre au goût du jour », mais simplement afin d’en retrouver la quintessence, l’énergie vivante, et aussi de faire tomber ces croyances mensongères selon lesquelles la spiritualité nous vient d’ailleurs ou est toujours plus pure et vraie à l’autre bout du monde.
Je vous propose donc un instant de méditation, ici et maintenant, tels que nous sommes là tout de suite, pour se connecter ensemble à cette extrême simplicité qui est bien souvent la clé de tout ce que l’on croit être inaccessible ou totalement hors de notre portée…
Vous n’avez pas besoin d’être habillés d’une manière particulière, vous n’avez pas besoin d’un cadre particulier, ni d’encens, ni de musique, ni de quoi que ce soit que l’on peut définir comme étant plus propice à une belle énergie. Ces outils peuvent aider oui, et ils sont très agréables à utiliser, mais la véritable méditation n’a besoin de rien, parce que l’être véritable que vous êtes n’a besoin de rien.
Restez tout simplement comme vous êtes, et fermez les yeux. Entrez dans le rythme de votre souffle, ne cherchez pas à le modifier, écoutez-le, observez-le. Vous inspirez, vous expirez. Soyez attentif à tout ce qui se passe en vous et autour de vous, sans juger, en étant simplement témoin. Ressentez toutes les parties de votre corps, allez à leur rencontre. Celles que vous aimez, celles que aimez moins, celles qui vous font mal, celles que vous avez tendance à oublier. Soyez pleinement là, sans vous attacher à rien, mais en accueillant tout ce qui se passe à l’intérieur comme à l’extérieur de vous ; les parfums dans l’air, les bruits, la température, les objets qui vous entourent, les mouvements s’il y en a… Il n’existe plus que cet instant, plus que votre corps tel qu’il est à cet instant, plus que votre souffle, plus que vous, tel que vous êtes, à nu… et au coeur de tout cela, il y a l’Univers tout entier. À chaque inspiration, c’est l’Univers qui vous remplit, son air, sa lumière, son énergie, sa présence ; à chaque expiration c’est vous qui remplissez l’Univers de votre lumière, de votre énergie, de votre présence.
Lorsque vous êtes centré, totalement, laissez entrer la gratitude. Sur chaque inspiration : merci… sur chaque expiration : merci… Accueillez tout ce que ça fait naître en vous, sans juger, sans rien retenir, sans rien vouloir contrôler. Maintenez simplement l’observation et l’écoute de votre souffle et la présence à votre corps. Inspiration : merci. Expiration : merci.
Restez ainsi le temps dont vous avez besoin pour en ressentir toute la douceur et toute la puissance… le temps qu’il vous faut pour éprouver concrètement combien la vie est délicieuse, combien toutes les solutions dont vous avez besoin sont déjà là, combien votre corps est parfait, combien tel que vous êtes là tout de suite, c’est suffisant, c’est merveilleux, et combien tout va bien.
Vous êtes vivant ; vous êtes merveilleux ; vous avez tout ce dont vous avez besoin ; vous êtes aimé, béni, porté.
Tout
Va
Bien
Alyna
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